Le jeune Brian devrait être libre dans les prochains jours

Brian était incarcéré depuis juillet 2019 dans le pénitencier zurichois de Pöschwies (photo) et placé en isolement en raison de ses accès de violence. Il a été transféré au début de l'année dans un centre de détention provisoire. KEYSTONE/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) Le jeune délinquant le plus médiatisé de Suisse alémanique devrait être libéré de détention dans les jours à venir, annonce la Cour suprême du canton de Zurich. Aujourd’hui âgé de 27 ans, Brian a basculé dans la délinquance dès l’adolescence.

Brian, qui souhaite que son prénom soit publié, se trouve depuis plus de cinq ans sans interruption en détention préventive ou en détention de sûreté, a rappelé mardi après-midi la Cour suprême zurichoise. Il doit être libéré de la détention de sûreté, car celle-ci ne doit pas durer plus longtemps qu’une peine privative de liberté correspondant à ce qui lui est reproché.

Le délinquant récidiviste s’est fait connaître du grand public en août 2013 sous le pseudonyme « Carlos », attribué par la télévision alémanique SRF dans le cadre d’un reportage. L’émission avait révélé les coûts élevés de l’encadrement mis en place par la justice des mineurs pour sa réinsertion, suscitant un tollé et entraînant l’abandon du projet. Le délinquant a fait plusieurs rechutes entretemps.

Procédure en cours

Actuellement, le jeune homme est accusé d’avoir commis différents délits entre janvier 2017 et octobre 2018. La peine qu’il risque de recevoir pour ces faits pourrait déjà avoir été purgée par les années de détention préventive et de détention de sûreté. La décision de la justice zurichoise peut encore faire l’objet d’un recours devant le Tribunal fédéral.

En 2019, le Tribunal de district de Dielsdorf a condamné Brian à une peine de 4 ans et 9 mois prison commuée en thérapie stationnaire en milieu fermé. L’an dernier, la Cour suprême zurichoise a alourdi cette sanction à 6 ans et 4 mois. Elle a renoncé à imposer une thérapie, car le prévenu n’en voulait pas. Le Tribunal a cassé entretemps ce jugement et renvoyé le cas devant la justice zurichoise qui doit encore se reprononcer.

Critiques de l’ONU

Au début de l’année, le régime controversé de détention de Brian avait déjà été assoupli. Il était incarcéré depuis juillet 2019 dans le pénitencier zurichois de Pöschwies et placé en isolement en raison de ses accès de violence. Il avait été transféré en janvier dans un centre de détention provisoire.

Avant cela, Brian était enfermé 23 heures par jour dans une cellule individuelle, séparé des autres détenus. Il n’avait de contact qu’avec les gardiens de prison durant sa promenade quotidienne d’une heure dans une cour séparée.

Ce régime de détention a été critiqué à plusieurs reprises, notamment par la Commission nationale de prévention de la torture et par le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture. Dans plusieurs arrêts, le Tribunal fédéral a souligné que la situation de Brian était enlisée.