« Ecrits d’Art Brut » au Musée Tinguely à Bâle
(Keystone-ATS) Le Musée Tinguely à Bâle consacre une exposition à l’art brut. « Ecrits d’Art Brut – Langages et pensées sauvages » présente de jeudi jusqu’au 23 janvier des « tableaux écrits » de treize artistes internationaux.
Jean Tinguely était fasciné par l’art brut, a indiqué mardi le musée. Les lettres d’amour ou de rage, poèmes, prières, messages érotiques, plaidoyers, journaux intimes et récits utopiques exposés ont été réalisés par des artistes marginaux, isolés ou exclus qui ignorent qu’ils évoluent dans les sphères de l’art.
Les oeuvres ont été créées à huis clos pour la plupart dans le secret et le silence. Ces « écrits d’art brut » sont des signes, des calligraphies étranges, parfois gravés dans la pierre, brodés sur des tissus ou peints sur des murs. Ils sont souvent accompagnés de peintures et de dessins, explique le musée.
Fragment de mur
On peut notamment voir le fac-similé d’un fragment de mur sur lequel sont gravés ce qui, à première vue, semble être une écriture cunéiforme. En s’approchant, on constate que ce sont des lettres de notre alphabet.
On peut alors y lire les pensées que Fernando Oreste Nannetti (1927-1994) a laissées derrière lui sur le mur d’un établissement psychiatrique en Toscane où il a séjourné jusqu’à sa mort. Il profitait de sa promenade quotidienne dans la cour de l’asile pour graver ces lignes, en écrivant parfois de droite à gauche.
Parmi les autres artistes présentés dans l’exposition figurent notamment le Bernois Adolf Wölfli (1864-1930) et l’Italien Giovanni Battista Podesta (1895-1976). Jean Tinguely les appréciait particulièrement et il collectionnait leurs oeuvres.