«Juju» et ses petits Beatles de plomb
Pour Roger Juillerat, journaliste au «Matin», la musique des Beatles est éternelle. Matin et soir, depuis près de 40 ans, il les écoute. Portrait.
Vendredi, à la rédaction, on s’apprêtait à passer vite fait un petit coup de fil à Paul McCartney, ou éventuellement à Ringo Starr, pour leur demander un brin de témoignage à propos de leur compère George.
Mais on s’est soudain rappelé qu’on avait beaucoup mieux juste à côté de nous. Oui, le fin du fin, le commandant du sous-marin jaune, l’homme qui depuis près de quarante ans vit avec les Beatles une immense histoire d’amour, c’est Juju.
Liverpool, capitale du monde
Juju, c’est Roger Juillerat, 52 ans , journaliste au Matin. Pour ce Jurassien bien trempé, la capitale du monde, ce n’est plus Delémont, c’est Liverpool dont il connaît par cœur les ruelles et les pubs, tous ces lieux où flâne à jamais l’âme de Harrison, Lennon, Starr et Mc Cartney, ses quatre amis.
«Quand j’avais 14 ou 15 ans, et que les Beatles sortaient un nouveau disque, je courais auprès de mes parents pour leur demander un supplément d’argent de poche. Je ne pouvais pas résister, il fallait que je l’achète. Ils étaient formidables: jamais ils ne m’ont dit non!» raconte Juju.
«Ces quatre garçons dans le vent ressemblaient à la jeunesse de ce temps-là. Ils étaient de vrais créateurs, ils ouvraient une autre voie, et c’est cette nouveauté qui m’attirait. Je les ai aimés tout de suite, puis je suis devenu un fan, un vrai de vrai, quand sont sorties leurs merveilles, les albums Rubber Soul, Revolver, Sergeant Pepper. A mon avis, on n’a jamais fait mieux qu’eux dans la musique de variété. Elle est éternelle».
Quand il est en pétard, Juju chante
Dans le bureau mansardé de Juju, il y a des disques, énormément, mais aussi des affiches, des petits Beatles en plomb comme les soldats, un mini sous-marin jaune, des montres, des livres, des cartes téléphoniques, des coupures de journaux, un linge, un tee-shirt, tout ça avec les Beatles dessus.
Il y a aussi une chaîne stéréo, bien sûr. A ce propos, Chantal précise: «Quand il rentre le soir, il met les Beatles. Le week-end, la première chose qu’il fait au saut du lit, c’est de les écouter. Quand il va très bien, il écoute les Beatles. Et quand il va mal, il les écoute aussi. C’est comme ça. D’ailleurs, quand il achète un disque d’un autre chanteur, je lui demande à quoi ça sert: de toutes manières, il n’écoute que les Beatles. Mais j’aime aussi, heureusement!»
Il ne faut pas toucher aux Beatles: quand un journaliste très savant avait écrit que la musique des quatre garçons était égale au néant, Juju s’était fâché. Il s’était enfermé dans son bureau au journal. Un peu plus tard, de la musique, les Beatles bien sûr, parvenait jusqu’au couloir. Puis une voix douce. La sienne. Il chantait. Quand ce fan des Beatles est en pétard, il chante.
Philippe Dubath
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