« La vigie » de Fabrice Gygi
L'artiste genevois représente la Suisse à la 25e Biennale internationale d'art de São Paulo, au Brésil. Le thème de son oeuvre: la société sous surveillance.
Peur sur la ville. Fabrice Gygi observe les métropoles assiégées par divers systèmes de contrôle installés par l’homme pour lutter contre son propre sentiment d’insécurité.
Il a ainsi installé en plein milieu de la Biennale, organisée sur le thème des iconographies métropolitaines, une imposante pièce de 12 mètres de hauteur. Comme pour surveiller les allées et venues des visiteurs.
La «Vigie», un point névralgique
Située à un point névralgique, «la Vigie» offre à l’observateur de la tour de contrôle mobile munie de projecteurs une maîtrise totale de la situation – et s’assure accessoirement une position privilégiée au milieu de la multitude d’oeuvres de près de 200 artistes provenant de 70 pays et rassemblées pour cette Biennale.
Cette composition monumentale, style Big Brother, s’inscrit dans le prolongement de l’oeuvre poursuivie par Gygi au cours des dix dernières années autour du thème protection/agression.
Un débat fort actuel, au coeur de la vie urbaine, et qui trouve un écho particulier à São Paulo, troisième plus grande ville du monde, en proie à un degré extrême de violence au quotidien.
Les systèmes de vigilance privée se multiplient dans la cité, tout comme les caméras dans les immeubles et les ascenseurs, dans la tentative désespérée de repérer tout mouvement suspect. «La Vigie» met ainsi en évidence une forme de risque totalitaire associée à toute réponse sécuritaire aux problèmes d’ordre public.
La participation de Gygi à cette Biennale est prise en charge par l’Office fédéral de la culture, sur recommandation de la commission fédérale des beaux-arts.
La Suisse a participé, à une exception près, à toutes les éditions de la Biennale de São Paulo, la plus importante après celle de Venise, depuis sa création en 1951.
swissinfo/Thierry Ogier, São Paulo
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