2ème Guerre mondiale: la Suisse aurait évité une invasion grâce à l’amiral Canaris

Selon le magazine de la 2e chaîne allemande «Frontal», le chef des renseignements de l’armée du 3ème Reich aurait trompé à Hitler en lui présentant la Suisse comme une forteresse alpine imprenable.

L’amiral Canaris faisait partie de ces militaires qui conservaient une certaine réserve à l’égard d’Hitler et de l’Etat-major du parti nazi. Une victoire militaire de l’Allemagne face à la coalition alliée lui parut d’emblée impossible. Et ses doutes quant aux capacités de stratège du Führer se renforcèrent au fil des batailles de la seconde guerre mondiale.

Canaris faisait partie des conjurés de la dernière heure. Ceux qui avaient organisé l’attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944. Et, à en croire, le magazine «Frontal», diffusé par la seconde chaîne allemande ZDF, c’est ce même amiral qui aurait préservé la Suisse d’une invasion en mentant à Hitler.

L’un des reportages de l’émission de Bodo H. Hauser et Ulrich Kienzle diffusée mardi révèle que Canaris avait dépeint la Suisse au Führer comme inexpugnable. Ses services connaissaient pourtant pratiquement chaque mètre carré du territoire de la Confédération helvétique et les plans de défense suisses n’avaient plus aucun secret pour eux.

«La Suisse aurait été une proie facile pour l’armée du Reich», confrime un expert militaire allemand qui témoigne dan l’émission «Frontal». Mais toutes ces informations avaient été soigneusement dissimulées à Hitler. Des documents contenus dans une centaine de cartons d’archives le prouvent. Ils ont d’ailleurs été retrouvés récemment dans les caves d’un château autrichien.

Dans la même émission, l’ancienne secrétaire de Canaris déclare que son chef a agi ainsi pour éviter une extension de la guerre et de nouvelles victimes.

Mais ses motivations réelles étaient sans doute beaucoup plus prosaïques. Le chef des services secrets tenait, avant tout, à ce que la Confédération conserve son rôle de place financière et de centre d’information et d’échange pour les puissances en conflit.

Michel Verrier, Berlin