La Cinquième Suisse a besoin d’une voix forte et d’informations ciblées
Les Suisses de l’étranger sont les visages incontournables de la présence helvétique dans le monde. Un média comme SWI swissinfo.ch joue un rôle central dans le maintien de liens étroits avec les membres de la diaspora. La mise à jour de notre application SWIplus a aussi pour but de contribuer au renforcement de l’exercice de leurs droits politiques.
La communauté des Suisses de l’étranger ne cesse de gagner en importance. Aujourd’hui, plus de 800’000 Suisses vivent hors des frontières nationales, contre environ 500’000 il y a 30 ans. Cela représente près de 11% des personnes qui possèdent le passeport helvétique. Si la «Cinquième Suisse» était un canton, elle serait le quatrième plus peuplé.
D’un point de vue purement démographique, le poids grandissant de la Cinquième Suisse est incontesté. Mais sa légitimité est encore loin d’être acquise. Depuis quelques années, les Suisses de l’étranger font face à un désintérêt croissant du monde politique.
Les situations géopolitiques extraordinaires — pandémie de coronavirus, guerre en Ukraine ou au Proche-Orient — ont fait passer les préoccupations de la Cinquième Suisse sous le radar. Au Parlement, il manque également une voix forte pour porter les causes de la diaspora. Contrairement à la France ou l’Italie, qui accordent des circonscriptions électorales à leurs citoyennes et citoyens expatriés, les Suisses de l’étranger ne disposent pas de représentation directe sous la Coupole fédérale.
Aucun parti ne semble par ailleurs prêt à avancer rapidement sur le développement du vote électronique, l’une des principales revendications de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). Malgré la possibilité qui leur est donnée — depuis 1992 — de participer par correspondance aux scrutins fédéraux, les Suisses établis dans des contrées éloignées sont souvent de facto privés de leurs droits démocratiques en raison de l’envoi tardif du matériel de vote.
Critiques acerbes
Plus inquiétant, les Suisses de l’étranger ont fait l’objet de critiques virulentes au cours des derniers mois. «Citoyens gratuits», «égoïstes», «rentiers de luxe»: les attaques à l’égard de la Cinquième Suisse ont atteint des proportions inédites dans le cadre de la votation sur la 13e rente AVS.
L’affirmation selon laquelle une 13e rente AVS profiterait surtout aux retraités à l’étranger a heurté toutes les personnes, de plus en plus nombreuses, qui émigrent à l’âge de la retraite pour fuir les difficultés financières en Suisse.
Le plan d’économies du Conseil fédéral annoncé l’automne dernier n’a pas non plus rassuré les Suisses de l’étranger, puisqu’il prévoit des coupes dans les contributions pour les écoles suisses à l’étranger et celles allouées à l’Organisation des Suisses de l’étranger, mais aussi à l’offre internationale de la SSR — des subventions qui bénéficient notamment à SWI swissinfo.ch.
Rendre les préoccupations visibles
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de pouvoir compter sur un média qui couvre l’actualité des Suisses de l’étranger et rend leurs préoccupations visibles — au sein de la communauté ou auprès des Suisses de l’intérieur qui s’y intéressent.
Au cœur du mandat de SWI swissinfo.ch figure également une mission démocratique de premier ordre: fournir les informations contextualisées afin que les 230’000 Suisses de l’étranger inscrits sur un registre électoral puissent se forger librement une opinion et exercer au mieux leurs droits politiques dans leur pays d’origine.
C’est d’autant plus important que le visage de l’émigration helvétique est en pleine mutation: aujourd’hui, on ne s’expatrie plus forcément pour la vie. Les Suisses qui s’établissent pendant quelques années à l’étranger pour des études, un projet de recherche ou encore en tant que travailleuses et travailleurs détachés ou indépendants, ont tout intérêt à participer aux votations et élections, puisque les décisions prises durant leur absence auront un impact concret à leur retour en Suisse.
Une app entièrement dédiée aux Suisses de l’étranger
Toutes ces raisons expliquent pourquoi nous avons mis tant d’efforts et de passion pour développer et enrichir le contenu de notre application SWIplus. Cette plateforme offre un accès centralisé et gratuit aux informations les plus utiles aux personnes expatriées ou en phase d’expatriation. Elle permet aussi aux Suisses de l’étranger de dialoguer entre eux ou avec des personnes en Suisse, renforçant ainsi les liens avec leur pays d’origine.
Outre nos articles et nos revues de presse — quotidienne et hebdomadaire — très appréciées, on y trouve désormais les rendez-vous d’information phares de SRF, RTS et RSI ainsi que la possibilité de recevoir les nouvelles de ses cantons préférés. Des dossiers thématiques — aide au vote, sélection des meilleurs films suisses, curiosités suisses, etc. — personnalisables figurent également parmi les «highlights» de cette application totalement relookée.
Si les technologies évoluent, notre conviction reste la même depuis 1935, date de la création du Service suisse des ondes courtes, l’ancêtre de SWI swissinfo.ch: où qu’il ou elle se trouve dans le monde, chaque Suisse mérite d’être bien informé, et ce dans sa langue de prédilection.
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Texte relu et vérifié par Mark Livingston

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