Accusées de sorcellerie, deux femmes décapitées par des villageois
(Keystone-ATS) Deux femmes âgées ont été torturées pendant trois jours puis décapitées en Papouasie-Nouvelle-Guinée, nouvelles victimes d’accusations de sorcellerie. La police était présente mais elle a été empêchée d’intervenir par une foule nombreuse et agressive, selon le « Post-Courrier » lundi.
« Nous ne pouvions rien faire du tout », a déclaré au journal Herman Birengka, responsable de la police de Bougainville (île orientale), ajoutant que ses hommes avaient tenté de libérer les deux victimes, mais en vain. Selon le responsable policier, les femmes avaient été enlevées et retenues prisonnières mardi dernier par les proches d’un instituteur qui venait de mourir.
« Elles ont été amenées au village de Lopele car elles étaient soupçonnées d’avoir pratiqué de la sorcellerie et elles étaient accusées d’être responsables de la mort de l’instituteur, qui était de Lopele », a-t-il raconté, qualifiant de « barbares et dénués de sens » ces deux meurtres.
Quelques jours auparavant, des informations de presse indiquaient que six femmes, elles aussi accusées de sorcellerie, avaient été torturées au fer rouge, lors d' »un sacrifice de Pâques » dans la province des Highlands du Sud.
Loi contre-productive
En février, une jeune femme de 20 ans avait été dévêtue, arrosée de pétrole et brûlée vive devant la foule, car accusée de sorcellerie, dans la province des Highlands de l’ouest.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a récemment demandé au gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée de lutter de manière plus vigoureuse contre ces accusations de sorcellerie, dont les victimes sont principalement des femmes. Les croyances en la sorcellerie restent très répandues dans ce pays pauvre du Pacifique.
En 1971, le gouvernement avait introduit une loi sur la sorcellerie, pour en faire un délit. Mais la commission de la réforme sur les lois a récemment proposé d’abroger cette loi en raison d’une augmentation des attaques contre les personnes soupçonnées de se livrer à de la magie noire.