Les Américains vivent l’apocalypse

Manhattan, enveloppé d'un nuage de fumée, est orphelin de ses tours jumelles. Keystone

La plus grave vague d'attaques terroristes du monde a frappé simultanément Washington et New York, où l'attentat a provoqué l'effondrement des deux tours du World Trade Center: le bilan des victimes s'annonce terrible.

Le premier attentat a frappé New York à 09h00 (15h00 suisses). Deux avions sont venus percuter, à quelques minutes d’intervalle, les deux tours jumelles de 110 étages qui surplombent le sud de l’île de Manhattan, à deux pas de Wall Street, le cœur financier des Etats-Unis. Un symbole de la ville.

A cette heure de la journée, des dizaines de milliers de personnes entamaient leur journée de travail dans les «Twin Towers». Alors qu’aucun bilan du drame n’était disponible en fin de soirée, le maire de New York a affirmé que l’explosion et l’effondrement des immeubles avait fait un nombre «terrible» de victimes.

Vers 23h25 suisses, un nouvel immeuble de 47 étages dans le complexe du World Trade Center s’est effondré, selon les images de la chaîne de télévision NY 1. Il abritait notamment le PC de crise de la mairie de New York qui avait été évacué dans la matinée.

Washington également frappé

Alors que les Américains regardaient, effarés, les images de la catastrophe sur leur petit écran, l’horreur se poursuivait à Washington. Un avion s’écrasait en fin d’après-midi sur le Pentagone (ministère de la défense). Autre symbole, militaire cette fois-ci.

A l’instar du World Trade Center, une partie de l’immeuble s’est effondrée. Plus de 20 000 personnes – civils et militaires – travaillent généralement dans le bâtiment. Aucun bilan précis des victimes n’était disponible en fin de soirée.

Crash en Pennnsylvanie

Au même moment, selon la chaîne ABC, une voiture a explosé sans faire de victimes devant le Département d’Etat et des témoins rapportaient qu’un incendie avait touché la Maison Blanche. Le personnel présent sur les deux sites a été évacué.

Et la chaîne de l’horreur ne s’arrêtait pas là. Un Boeing 757 de United Airlines assurant la liaison Newark (New Jersey) – San Francisco s’est écrasé en fin d’après-midi en Pennsylvanie, à 135 km au nord-ouest de Camp David. Il transportait une quarantaine de passagers.

La compagnie a également annoncé avoir perdu un appareil – un Boeing 767 – avec 65 personnes à bord sans indiquer le lieu du crash. Il pourrait s’agir d’un des appareils impliqués dans les destructions survenues mardi à Washington ou à New York.

Un détournement

Les quatre avions de ligne qui ont été détruits mardi avaient tous été détournés. L’Attorney General (ministre de la Justice), John Ashcroft, a confirmé l’information mardi soir.

Les chaînes de télévisions américaines l’avaient annoncé plus tôt. Ne donnant aucune indication sur les circonstances, la compagnie American Airlines avait, de son côté, simplement annoncé dans la soirée la perte, dans des «circonstances tragiques», de deux de ses appareils. Les deux avions – deux Boeing – transportaient au total 156 personnes.

Ben Laden?

Mis en cause, Le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) a démenti être à l’origine de ces actions. Les regards se sont alors tournés vers le milliardaire islamiste Oussama ben Laden, qui avait prédit il y a trois semaines une série d’attaques sans précédent contre les Etats-Unis.

L’ancien Saoudien Oussama Ben Laden – il a été déchu de sa nationalité – a déjà été impliqué dans des attaques contre les intérêts américains dans le monde.

Selon deux responsables américains, les Etats-Unis soupçonnent également Oussama Ben Laden d’être responsable des attentats.

Le monde entier solidaire des Etats-Unis

Alors que les autorités américaines de l’aviation civile ordonnaient l’annulation de tous les vols commerciaux aux Etats-Unis, le monde entier s’est dit choqué, horrifié. La condamnation de tels actes a été unanime à Paris, Londres et Berne. Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a lui aussi condamné cette vague terroriste.

swissinfo avec les agences