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Les priorités de l’aide suisse à l’Afghanistan

L'aide financière suisse sera notamment consacrée au rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées. Keystone

A Tokyo, la Suisse s'est engagée à verser 37 millions de francs, sur deux ans, pour l'Afghanistan. Une aide soigneusement ciblée.

Plus de 3 milliards de dollars. C’est la somme promise par les pays donateurs réunis, jusqu’à mardi matin, au Japon dans le cadre d’une conférence internationale sur la reconstruction de l’Afghanistan.

Parmi ces pays, la Suisse s’est engagée à verser 22 millions de francs cette année et 15 millions en 2003. Cette somme – modeste si on la compare aux 500 millions de dollars promis par le Japon – équivaut toutefois à peu près à la somme débloquée par la France.

Les priorités suisses

«La Confédération fait partie des principaux pays donateurs de l’Afghanistan, rappelle le patron de l’aide suisse au développement. Malgré les aléas de la situation politique à Kaboul, les Afghans ont toujours pu compter sur notre générosité. Nous ne les laisserons pas tomber.»

Selon l’ambassadeur Walter Fust, l’aide financière helvétique sera consacrée, en priorité, au financement des activités du CICR. Mais aussi aux projets de développement communautaire et à la remise sur pied des autorités civiles, ainsi qu’au rapatriement des réfugiés et des personnes déplacées.

Pour le spécialiste de l’Afghanistan Pierre Centlivres, les choix de Berne sont pertinents. Ils s’inscrivent d’ailleurs dans la droite ligne de la politique menée ces dernières années par la Suisse en Afghanistan.

En effet, une bonne partie des 12 millions de francs versés en 2001 par la Confédération a servi à financer les activités du Comité international de la Croix-Rouge qui gère sur place plusieurs hôpitaux.

Un bureau à Kaboul

La Suisse a l’intention d’ouvrir prochainement une mission de coopération à Kaboul. C’est elle qui devrait gérer les millions de la Confédération.

Une aide qui devrait donc être allouée au CICR, mais aussi aux organisations non gouvernementales actuellement présentes sur le terrain. Des ONG telles que Médecins sans Frontières, Caritas ou Terre des Hommes.

«L’Afghanistan ne doit pas être mis sous la tutelle des humanitaires, avertit Pierre Centlivres. Il est donc essentiel que l’activité des ONG soit coordonnée par le gouvernement afghan».

D’où l’importance du soutien apporté par la Suisse aux autorités afghanes. Une partie des 37 millions de francs débloqués par la Suisse ira, en effet, alimenter un fonds spécialement crée à cet effet par la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque asiatique de développement.

Un fonds qui doit servir à couvrir les dépenses de l’autorité intérimaire et à faciliter la remise sur pied d’une administration et d’une police. Une tâche essentielle dans un pays où la corruption et la violence continuent de régner.

Frédéric Burnand avec Richard Werly à Tokyo

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