Appel des Verts, du PS et d’AsyLex pour accueillir des réfugiés afghans
(Keystone-ATS) Le PS, les Verts et AsyLex ont remis vendredi à la Chancellerie fédérale un appel muni de 41’547 signatures réclamant un refuge pour celles et ceux qui fuient l’Afghanistan. Le Conseil fédéral est appelé à sortir « de sa politique au compte-gouttes ».
L’appel demande « un statut de séjour sûr et permanent » pour les Afghans vivant en Suisse. Le Conseil fédéral doit en outre faire « tout son possible » pour que leurs familles puissent les rejoindre et accueillir 10’000 personnes vulnérables supplémentaires.
Pour les organisations à l’origine de l’appel, qui ont tenu vendredi après-midi une conférence de presse à Berne, le nombre de signatures recueillies en quelques jours « témoigne du choc de la population suisse face à la situation effroyable que traverse » l’Afghanistan.
« La réaction d’attentisme et d’accueil au compte-gouttes des deux ministres PLR au Conseil fédéral n’est pas en phase » avec ces réactions, a estimé la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD), selon le texte du communiqué.
« Pas déraisonnable »
« Alors qu’ici, des milliers d’Afghans ont peur pour leur famille, nous attendons, avec les signataires de l’appel et les villes prêtes à accueillir des réfugiés, que le gouvernement fasse tout son possible pour aider ces personnes », a renchéri Mattea Meyer, conseillère nationale (ZH) et co-présidente du PS Suisse.
Pour Ada Marra, l’appel remis vendredi « n’a rien de déraisonnable »: « il ne met pas la sécurité de la Suisse en danger ni ne met sous pression notre système d’asile ». « Nous avons la capacité d’accueil », a-t-elle insisté: « En 2019, il y a eu 14’269 demandes d’asile et 11’000 en 2020. Il s’agit des chiffres les plus bas depuis 2007 ».
Amnesty aussi
Pour Amnesty International (AI), la position du Conseil fédéral consistant à n’accueillir que les Afghans employés par Berne et leur famille, soit environ 230 personnes, est « intenable compte tenu de la crise » sur place, « de la brutalité et du mépris total des droits humains du précédent régime taliban ».
AI demande au gouvernement d’accueillir « un nombre important de réfugiés en provenance de ce pays ». La Suisse ne peut pas se contenter d’aider les pays voisins de l’Afghanistan et les autres Etats de la région à accueillir les réfugiés afghans par le biais de l’aide humanitaire.