Après 20 ans de contrainte Loèche-les-Bains retrouve son autonomie
(Keystone-ATS) La commune de Loèche-les-Bains (VS) va retrouver son autonomie. Le Conseil d’Etat valaisan met fin au contrat d’assainissement de la commune. Des gardes-fou resteront en place pour encore cinq ans.
Cette décision clôt le chapitre de la débâcle financière de Loèche-les-Bains en 1998. Le gouvernement valaisan estime que la situation de la commune est aujourd’hui assainie, communique-t-il mardi. Mais une surveillance particulière sera maintenue durant cinq ans encore.
L’endettement net par habitant, actuellement de 2300 francs, ne pourra pas dépasser 5000 francs durant ces cinq ans. La commune pourra malgré tout recourir à des emprunts et réaliser les investissements qu’elle juge nécessaires. Après cette phase transitoire de cinq ans, plus aucune restriction spécifique ne lui sera imposée.
Gouffre financier
En 1998, la commune avait été placée sous régie en raison d’une dette évaluée à l’époque à 346 millions de francs. Au final, les prétentions reconnues des créanciers se sont montées à 180 millions de francs. Un concept d’assainissement a été mis en place en 2003 après une décision du Tribunal fédéral rejetant les plaintes des créanciers qui voulaient que le canton paie les dettes communales.
La société Sanag Leukerbad AG a été créée pour assainir les finances communales. Elle a racheté l’ensemble des dettes pour 40 millions de francs, utilisant toutes les liquidités disponibles de la commune. Elle a dû emprunter 24 millions de francs, un montant cautionné par le canton que la commune doit rembourser. Les créanciers ont dû renoncer à 80% de leurs prétentions.
14 ans de contrainte
Depuis 2003, la commune s’est vue contrainte d’augmenter les impôts au maximum. Elle n’a pu faire aucun emprunt sans autorisation expresse du canton. Elle a été contrainte de rembourser 900’000 francs par année. Et dans cet exercice, Loèche-les-Bains s’est montrée bonne élève.
A fin 2016, l’endettement par habitant se montait à 2300 francs, un montant considéré comme faible. Elle remplit les conditions pour retrouver son autonomie, plus rapidement que prévu. Les taux d’intérêt faibles et l’imposition élevée peuvent l’expliquer.
Sur la dette de 24 millions de francs contractée par Sanag, la commune a remboursé 14 millions. Le canton estime qu’une reprise du solde de la dette par la commune ne devrait pas poser de problème. La commune de Loèche-les-Bains est actuellement bien classée en ce qui concerne le potentiel de recette par habitant.