Aujourd’hui en Suisse
Chers Suisses du monde,
Peut-être vivez-vous dans une zone touchée par le coronavirus. Votre pays d’origine est encore épargné par l’épidémie, mais les autorités ont annoncé de nouvelles mesures pour tenter de s’en protéger. Si personne n’a encore été contaminé en terres helvétiques, l’angoisse est palpable au sein de la population.
En espérant que vous vous portez bien, je vous souhaite une bonne lecture,
La Suisse est pour l’instant épargnée par le coronavirus, mais il est aux portes du pays. Face à l’augmentation du nombre de cas, les autorités ont annoncé des mesures supplémentaires.
Campagne d’information aux frontières, instructions pour le personnel des transports publics ou tests intensifiés, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a mis en place une série de nouvelles mesures pour prévenir ou retarder une vague de contamination en Suisse.
L’inquiétude croît au sein de la population. Le directeur de l’OFSP a indiqué que la ligne téléphonique d’urgence a reçu 170 appels samedi et 270 dimanche. La hotline sera ainsi renforcée.
- L’article de la RTSLien externe sur les nouvelles mesures prises par la Confédération
- Le témoignage d’un Suisse de l’étranger établi en Chine, recueilli par ma collègue Mélanie Eichenberger
- Le monde a-t-il raison d’avoir peur du coronavirus de Wuhan? Relire l’article d’explication écrit par mon collègue Marc-André Miserez au début de l’épidémie
L’attractivité du marché du travail suisse met les entreprises françaises situées près de la frontière en difficultés. De nombreux employeurs sont confrontés à de sérieux problèmes de recrutement.
Dans certaines zones de France voisine, près d’un travailleur sur deux est employé en Suisse. La Suisse compte environ 177’000 travailleurs frontaliers venant de France. Kévin Lecoq, rencontré par la Radio Télévision Suisse (RTS) n’a même pas cherché de travail en France après son apprentissage de cuisinier. Il a filé directement en Suisse, où les salaires nets sont deux fois plus élevés.
Du côté des employeurs français, cette fuite de main d’œuvre fait des dégâts. Le gérant d’une société de plomberie et chauffage de Saint-Julien-en-Genevois, Jean Benoît-Guyot, explique par exemple qu’il pourrait embaucher immédiatement cinq personnes, mais il ne trouve pas de candidat et doit lutter pour garder ses salariés.
Les salaires élevés des frontaliers font aussi grimper les prix de l’immobilier et le coût de la vie en France voisine. Ils encouragent donc encore plus de travailleurs à devenir frontaliers. Certains pointent du doigt la politique genevoise. «C’est totalement incohérent, on ne peut pas vouloir des dizaines de milliers d’emplois sans construire les logements et se plaindre parce qu’il y a de plus en plus de pendulaires chaque année», estime notamment le maire de Saint-Julien en Genevois Antoine Vieillard.
- Lire l’enquête de la RTS reprise par swissinfo.ch
- Notre dossier spécial frontaliers
- Qui sont les frontaliers en Suisse? L’article de mon collègue Samuel Jaberg
La Suisse véhicule l’image d’un pays propre et rangé. Ce n’est hélas pas toujours la réalité. La cellule d’enquête de Tamedia jette une lumière crue sur les conditions d’hygiène déplorables découvertes dans certains restaurants suisses.
Cuisines sales, présence d’insectes rampants, bactéries en trop grande quantité, marchandises périmées ou indications trompeuses, la liste des infractions constatées dans les restaurants suisses est longue. Dans un restaurant sur six, les contrôles des inspecteurs cantonaux ont révélé des infractions à la loi sur les denrées alimentaires, révèle l’enquête de Tamedia.
La transparence pour décourager les fraudeurs? Contrairement à la pratique dans d’autres pays, les résultats des contrôles en Suisse ne sont pas publiés. La Fédération romande des consommateurs plaide pour un changement: «Les consommateurs doivent pouvoir être informés, pour choisir leur restaurant en connaissance de cause.»
- L’enquête de TamediaLien externe à lire dans 24heures (payant)
- Les manquements à l’hygiène sont en augmentation, rapportait hierLien externe le Matin Dimanche
- L’hygiène et la sécurité alimentaireLien externe sur le site de GastroSuisse
La Suisse se souvient de l’avalanche la plus meurtrière de son histoire récente. Il y a 50 ans jour pour jour, une coulée de neige gigantesque s’abattait sur le village valaisan de Reckingen. Plusieurs maisons et un logement militaire étaient emportés, faisant 30 morts au total.
Une opération de sauvetage de grande ampleur avait été déployée après l’avalanche. 500 personnes avaient été mobilisées pour sonder la coulée, large par endroits de 350 mètres. Sur les 48 victimes ensevelies, 18 d’entre elles avaient pu être secourues.
Certains articles de presse publiés à l’époque avaient soupçonné des tirs militaires dans la région d’être à l’origine de l’avalanche. Le commandant de la place de tir avait cependant rejeté formellement les critiques.
- Lire l’article de mon collègue Thomas Stephens
- Ce drame était survenu à peine trois jours après une autre tragédie qui avait secoué la Suisse: un attentat palestinien contre un avion de Swissair.
- Pourquoi les Suisses sont-ils experts dans la prévision des avalanches? La réponse dans l’article de mon collègue Simon Bradley
«Chers Suisses de l’étranger, le scandale d’espionnage qui frappe l’entreprise Crypto tient la Suisse en haleine. Quel est votre avis sur la question? Les médias de vos pays d’adoption en parlent-ils?» Voici les questions que nous avons posées à notre communauté, et nous avons reçu des réponses du monde entier.
Ici, cela peut nous paraître surprenant, mais en Italie, en France, au Panama, au Paraguay, de même qu’aux Philippines ou aux États-Unis, le scandale Crypto n’est pas couvert par les médias. Dani Werder nous dit: «Je pense que seuls les médias et quelques politiciens en Suisse s’y intéressent. Le sujet n’est absolument pas abordé sur les plateformes d’information internationales.»
Depuis l’Autriche, Simon Sommer écrit: «En Allemagne et en Autriche, c’est par vagues». Il se demande si, dans les prochaines semaines, la colère des pays concernés (dont l’Autriche) sera dirigée contre l’Allemagne et les États-Unis et/ou également contre la Suisse.
Aux États-Unis justement, Elisabeth Langendorf ironise: «Ils confondent encore et toujours la Suisse et la Suède…».
En Allemagne, autre pays impliqué dans le scandale, les retours divergent. Certains disent n’avoir pas entendu parler une seule fois de Crypto, quand d’autres sont agacés de se sentir «poursuivis» par la Suisse dans leur nouveau pays de résidence.
Toujours est-il que la plupart des Suisses de l’étranger ne comprennent pas pourquoi cette affaire d’espionnage fait tant de bruit en Suisse. En revanche, plusieurs d’entre eux remettent en question la neutralité de leur patrie, à l’instar de Verena Baumman en Belgique: «Ah la Suisse si neutre», ou de Martine Hug-Simon en Espagne: «Pas vu, pas pris, la devise de la Suisse.»
- Retrouvez ci-après nos différents articles sur le sujet:
- L’entreprise suisse Crypto sous enquête pour espionnage
- Les «Crypto-Leaks» mettent la neutralité suisse sous pression
- Comment décrypter le scandale du cryptage?
- Ou l’importance d’une gestion transparente des archives d’un État démocratique
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