Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne.
Et voici pour cette fin de semaine une sélection de l’actualité qui sort de l’ordinaire, et ce pour deux raisons. Premièrement, nous nous intéressons aujourd’hui exclusivement à des sujets économiques. Ensuite, et surtout, nous ne parlerons pour une fois pas du coronavirus. Du moins pas directement… car son ombre plane.
Bonne lecture,
La promotion économique enregistre de bons résultats: la Suisse continue d’attirer des entreprises sur son sol. Le phénomène s’est même poursuivi l’an dernier, malgré la pandémie, avec à la clef des créations d’emplois.
Selon les données de la Conférence des chefs des Départements cantonaux de l’économie publique, 220 entreprises étrangères se sont installées en Suisse en 2020. C’est un peu moins que l’année précédente (23 entreprises en moins, soit -9%). Mais compte tenu de la situation difficile due à la pandémie, la Conférence juge cette évolution «positive».
Côté emplois, ces 220 entreprises étrangères sont à l’origine de la création de 1168 postes au cours de leur première année d’activité, soit 119 de plus qu’en 2019 (+ 11%). Le nombre de nouveaux emplois atteint même 3583 sur un horizon de trois ans d’activité.
Autre motif de satisfaction, la plupart des entreprises venues s’installer en Suisse sont actives dans des technologies d’avenir et à forte valeur ajoutée, par exemple les technologies de l’information et de la communication. La majeure partie de ces entreprises viennent des États-Unis, de France et de Chine.
- DépêcheLien externe consacrée aux nouvelles implantations sur le site de 24 heures
- Le même sujet, mais en images, dans le TéléjournalLien externe de la RTS
- La stratégieLien externe de promotion économique suisse sur le site du Secrétariat d’État à l’économie
Les États-Unis dépensent des sommes astronomiques pour faire face à la pandémie et pour renouveler leurs infrastructures au cours des prochaines années. Mais il faut de l’argent pour financer les interventions de l’État. Le gouvernement Biden relance l’idée une imposition minimale sur les bénéfices des entreprises multinationales.
Cette idée n’est de loin pas nouvelle, mais n’a jusqu’à présent jamais pu être concrétisée. Mais la secrétaire au Trésor des États-Unis vient de la relancer en vue du prochain sommet du G20, qui aura lieu en octobre prochain.
L’idée de base serait de permettre de mettre en place une équité fiscale et de permettre aux États de remplir leurs missions en leur allouant des moyens financiers suffisants. Il ne serait plus question de laisser des géants de la nouvelle économie – en premier lieu les fameux GAFA – échapper pratiquement à toute taxation. Le patron d’Amazon s’est cependant dit favorable au projet.
Un accord international sur une taxation minimale pourrait prétériter des pays, comme la Suisse, qui attirent les entreprises avec des taux d’imposition attractifs. Le ministre des Finances Ueli Maurer estime cependant que la Suisse pourrait supporter une telle taxe. Elle dispose en effet d’autres atouts pour attirer le multinationales, comme un très bon niveau de formation, une monnaie forte et un faible niveau d’endettement.
- PrésentationLien externe de la taxe minimale défendue par l’administration Biden sur France Info
- Le sujetLien externe du Téléjournal de la RTS avec l’intervention d’Ueli Maurer
- En 2019, les Suisses avaient accepté de réformer la fiscalité des entreprises: rappel sur swissinfo.ch
Plus
Le géant alimentaire Nestlé fête ses 100 ans de présence au Brésil, mais l’anniversaire est terni. La filiale brésilienne de la multinationale suisse a décidé de réduire de moitié les bons alimentaires versés aux employés d’une partie de ses usines. Cette décision fait scandale.
Au Brésil, l’aide alimentaire, donnée sous forme de tickets que les employés peuvent échanger contre des produits dans les supermarchés, n’est pas obligatoire. Mais elle est généralement proposée par les entreprises comme un avantage pour leurs employés. En pratique, elle complète le salaire et peut constituer une bouée de sauvetage pour les travailleurs à bas salaire.
Cette suppression a été annoncée en janvier, alors que les résultats de Nestlé Brésil sont en dessous des attentes. Mais la mesure passe extrêmement mal et fait scandale dans un pays très durement frappé par la pandémie, où le taux de chômage et les prix des biens de première nécessité ne cessent d’augmenter.
Sur son site Internet, Nestlé indique avoir fait beaucoup pour ses employés et les communautés dans le cadre de la pandémie. Quant à sa filiale brésilienne, elle ne souhaite pas commenter le contenu de négociations en cours.
- La polémique au Brésil expliquée par un correspondant de swissinfo.ch à Rio de Janeiro
- Face à la gestion catastrophique de la pandémie, l’armée brésilienne prend ses distances avec Jair Bolsonaro, relateLien externe France Info
- La pandémie continue de flamber au Brésil, comme le montreLien externe RTS Info
Au Xinjiang, industrie textile et droits de l’homme formaient déjà un cocktail qui posait bien des problèmes aux sociétés actives dans la mode et les articles sportifs. Mais le même genre de dilemme se pose pour une industrie d’habitude plus discrète: l’industrie suisse des machines.
Les milieux de défense des droits de l’homme dénoncent depuis longtemps le fait que la production de coton dans la province chinoise du Xinjiang serait assurée grâce au travail forcé de Ouïgours, une minorité musulmane. Face à la polémique, de grandes marques comme H&M ou Nike se sont engagées à ne plus utiliser de coton de cette provenance. Mais en faisant cela, elles se sont attiré les foudres de Pékin et ont subi des mesures de rétorsion.
La situation pourrait devenir également délicate pour l’industrie suisse de machines, et plus particulièrement des machines textiles. Cette dernière est en effet devenue le principal exportateur de composants pour les machines à tricoter vers le Xinjiang.
La situation est très vite délicate quand il s’agit d’aborder la question des droits de l’homme avec la Chine. L’ambassadeur de Chine a très récemment fait part de son mécontentement à la suite de la présentation de la stratégie sur la Chine, dans laquelle le Conseil fédéral exprimait des critiques, pourtant assez légères, sur la dégradation des libertés et aux violations des droits de l’homme dans l’Empire du Milieu.
- La grande enquête se swissinfo.ch sur la présence de l’industrie suisse des machines au Xinjiang
- DépêcheLien externe consacrée aux problèmes de H&M et Nike en Chine, à lire sur le site du Temps
- ArticleLien externe de RTS Info consacré à la réaction chinoise à la suite des critiques du Conseil fédéral
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