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Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices et lecteurs,
La Suisse voit fondre les avantages comparatifs de sa place économique. Après la fin partielle du secret bancaire, ce sont les faibles taux d’imposition des entreprises qui se retrouvent sous pression internationale, non seulement depuis les Etats-Unis, mais aussi dans le cadre des discussions au sein de l’OCDE, l’association des pays industrialisés.
Pas sûr que les conditions de travail sortent renforcées des adaptations que devra tôt ou tard consentir la Suisse.
Bonne fin de semaine,
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La pression monte sur la place économique suisse. Le spectre prend forme avec un seuil mondial et minimal d’imposition sur les entreprises, comme le détaille mon confrère Matthew Allen.
Les États-Unis estiment qu’aucun pays ne devrait taxer les entreprises à moins de 21%. Une proposition qui a relancé les discussions sur un seuil minimal d’imposition des sociétés au niveau mondial. Actuellement en Suisse, ce taux varie selon les cantons. En moyenne, il tourne autour de 15%, selon le consultant KPMG.
Un graphique comparatif confirme que le taux moyen d’imposition des entreprises en Suisse est parmi les plus bas au monde.
«Je peux imaginer qu’un taux d’imposition de 21% dissuaderait les investissements étrangers en Suisse», confie à mon confrère, l’expert fiscal Frank Marty, de la faitière economiesuisse.
Paradis fiscal (selon Joe Biden) ou non (selon la réponse d’Ueli Maurer), la Suisse devra s’adapter à cette nouvelle donne également négociée au sein de l’OCDE. Cela alors que le développement des outils de télétravail relativise l’importance des implantations géographiques des multinationales.
- L’article documenté de Matthew Allen (swissinfo.ch)
- Le discours programmatique de Joe BidenLien externe
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These Technologies Could Hold Back Business Travel Indefinitely (WSJLien externe)
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La pandémie de coronavirus a propulsé la science et la recherche au cœur de nos sociétés. Mon confrère Christian Raaflaub évalue les effets de cette exposition.
La situation exceptionnelle provoquée la Covid-19 exige des réponses médicales rapides. Mais cette accélération peut ébranler la crédibilité des scientifiques. Christian Raaflaub en veut pour preuve la multiplication de leurs publications sur le sujet, sans qu’elles soient toujours validées par leurs pairs.
En outre, la démarche scientifique ne conduit pas à la formulation de certitudes et progresse grâce à ses remises en question. Une dimension qui résiste mal aux pressions des consommateurs de réseaux sociaux et aux frustrations des adeptes du complot.
- Pourquoi la pandémie place la science face à un dilemme (swissinfo.ch)
- Pourquoi les théories du complot fascinent autant (swissinfo.ch)
- La situation pandémique en Suisse (swissinfo.ch)
Plus
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Trois décennies de politique néolibérale ont érodé notre perception de certaines formes d’inégalités, assure Gopalan Balachandran dans nos pages opinions.
Professeur d’histoire internationale au Graduate Institute de Genève, Gopalan Balachandran s’inquiète en particulier des politiques à l’œuvre dans de nombreux pays du Sud, l’ancien tiers-monde.
«Dans le Sud, la priorité reste de réduire la pauvreté, principalement par une croissance plus rapide, malgré l’aggravation des inégalités de revenus et de richesses», écrit le professeur en rappelant les effets pervers des politiques d’aide occidentales.
Alors que la prise de conscience de ces inégalités grandit dans les pays du Nord, elle tarde à s’imposer ailleurs. Comme le souligne la pandémie en cours et la crise climatique, les conséquences de ces inégalités menacent l’ensemble des pays de la planète.
- Inégalités visibles et invisibles (swissinfo.ch)
- «Aucun pays n’a atteint un très haut niveau de développement humain sans mettre la planète à rude épreuve» (swissinfo.ch)
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