Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne.
L’actualité montre régulièrement que dans notre monde, rien n’est jamais gravé dans le marbre. Nouvelles preuves ce jeudi, avec la volte-face du DFAE sur l’accueil des blessés ukrainiens en Suisse, de nouvelles règles en matière de suicide assisté et le retour de flamme des Suisses pour le bois de chauffage.
Bonne lecture,
Nous vous le disions hier, la Suisse craint des problèmes d’approvisionnement en énergie pour l’hiver prochain. Cette crainte pousse beaucoup de gens à se précipiter sur le bois de chauffage. Cet attrait a naturellement pour conséquence une diminution de l’offre et une augmentation des prix.
Certains vendeurs ont déjà livré plus d’une vingtaine de tonnes de bois de chauffage en un mois, du jamais vu en plein été. Plus de la moitié des commandes proviennent de nouveaux clients, qui se chauffent normalement au gaz mais craignent une pénurie.
À ce rythme, les réserves de bois fondent comme neige au soleil. Si la demande devait rester forte, il n’est pas certain que les stocks suffisent à contenter tout le monde. Et, problème supplémentaire, il n’est pas possible de les reconstituer rapidement. En raison du temps de séchage nécessaire, il faut deux ans pour préparer du bois de chauffage.
Une forte demande conjuguée à une diminution de l’offre débouche fatalement sur un renchérissement. Pour l’heure, les prix du bois de chauffage ont déjà augmenté de 10%.
- La ruée sur le bois de chauffage à lireLien externe sur RTS Info
- Le même problème se retrouve ailleurs, comme le montre ce reportageLien externe de France 3
- Avant même la guerre en Ukraine, l’approvisionnement en pellets posait un problème, comme le montraitLien externe ce reportage de la RTS en janvier
Des blessés de guerre civils ukrainiens pourraient finalement être soignés en Suisse. Le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) accepte cette demande ukrainienne, alors qu’il la refusait il y a quelques jours encore, en raison d’une incompatibilité avec la neutralité suisse.
Le DFAE a accepté une demande d’aide humanitaire officielle de l’Ukraine, où il est précisé que seules des personnes civiles pourraient être soignées en Suisse. La précédente demande, faite en mai dernier par l’OTAN, sollicitait l’accueil de blessés ukrainiens civils et militaires. C’est l’accueil de soldats blessés qui posait problème du point de vue de la neutralité suisse, puisqu’ils étaient susceptibles de retourner au combat une fois guéris.
Il n’est pas précisé combien de personnes pourraient être soignées en Suisse. Mais dans tous les cas, il s’agira de «respecter les possibilités d’accueil de la Suisse», indique l’ambassadeur d’Ukraine en Suisse. Les autorités helvétiques ont également accepté une autre demande ukrainienne pour l’accueil de 155 enfants gravement atteints dans leur santé.
Le précédent refus de soigner des blessés ukrainiens en Suisse avait suscité un nombre important de critiques, notamment au niveau politique. Cette décision avait même été contestée par le président du Parti libéral-radical, le parti du patron du DFAE Ignazio Cassis. La nouvelle décision du DFAE devrait logiquement mettre fin à la polémique.
- ArticleLien externe sur la décision du DFAE à lire sur le site de RTS Info
- DépêcheLien externe consacrée aux critiques du président du PLR à lire sur le site de LFM Radio
- Dans cet article du 9 juillet, swissinfo.ch expliquait ce qu’implique la neutralité
Venir en Suisse pour y mourir pourrait être à l’avenir un peu plus compliqué. L’organe faîtier de la médecine suisse a en effet édicté de nouvelles directives sur l’assistance au suicide, qui pourraient rendre la pratique plus difficile d’accès aux personnes en provenance de l’étranger.
Une nouvelle directive prévoit que, sauf exception justifiée, le médecin doit avoir au moins deux entretiens approfondis, espacés d’au moins deux semaines, avec les candidats au suicide assisté. La règle s’applique indifféremment aux personnes domiciliées en Suisse et à l’étranger, mais pose évidemment des problèmes pratiques lorsque l’on vient de très loin, notamment en raison des coûts de déplacement et de séjour.
Une autre directive précise par ailleurs que l’assistance au suicide chez des personnes en bonne santé n’est pas justifiable d’un point de vue éthique. En termes plus clairs, il ne sera plus possible de mourir parce qu’on est «fatigué de vivre».
Les organisations d’assistance au suicide sont opposées à ces nouvelles règles, perçues comme un moyen détourné de remettre en cause le «droit de mourir». Du côté des autorités médicales, on rétorque que les règles ne sont «pas durcies, mais précisées».
- Le point sur les nouvelles directives du suicide assisté dans cet article de swissinfo.ch
- Le long format de swissinfo.ch consacré au suicide assisté
- Le parcours de Mark Fleischmann, un «people» new-yorkais venu mourir en Suisse il y a quelques jours, à lireLien externe sur le site de Watson
Mais assez parlé de mort, de guerre et de pénuries, terminons cette sélection de l’actualité du jour par une note positive. Et en cette journée de jeudi, c’est dans le carnet rose des zoos suisses qu’il faut aller chercher des nouvelles légères et réjouissantes.
Le zoo de Servion, dans le canton de Vaud, a présenté officiellement jeudi les deux bébés panthères des neiges qui y sont nés il y a six semaines. Les deux félins ont effectué leurs premiers pas hors de leur tanière sous l’œil des caméras. La naissance en captivité de ces animaux en voie de disparition est exceptionnelle.
Et puis, autre événement rare au zoo de Bâle, où un okapi est né il y a quelques jours. Dans la nature, les okapis vivent surtout dans les forêts du Congo. L’espèce, qui ne compte plus que 10’000 individus à l’état sauvage, est fortement menacée par les conflits armés et le braconnage.
- Les premiers pasLien externe des bébés panthères des neiges sous l’œil des caméras du Téléjournal de la RTS
- PrésentationLien externe du petit okapi du zoo de Bâle sur le site du Matin.ch
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