Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Le 15 septembre est la Journée mondiale de la démocratie. J’avais donc prévu de vous parler de démocratie mais, d’un revers de la raquette, Roger Federer est venu déjouer mes plans. Celui que beaucoup considèrent comme le plus grand joueur de tennis de tous les temps vient d’annoncer qu’il prend sa retraite.
Je vous parlerai quand même un peu de démocratie, cette vieille dame que l’on tient pour acquise mais qui, à coups d’extrêmes et de polarisations, vacille. La meilleure façon de la préserver est donc peut-être encore de la faire évoluer, comme les deux témoins ci-dessous nous invitent à le faire.
Bonne lecture,
À 41 ans et après plusieurs mois d’absence des courts, le roi Roger Federer annonce sa retraite.
C’est via les réseaux sociaux que le Suisse a annoncé mettre un terme à sa brillante carrière de 24 années sur le circuit ATP. Détenteur de 20 titres du Grand Chelem, le sportif précise que les trois dernières années ont été éprouvantes sur le plan physique, en raison de plusieurs blessures et opérations.
Federer (né en 1981 à Bâle, en Suisse) détient le record de semaines consécutives à la première place (237). Il détient de nombreux autres records grâce à sa constance et à sa longévité (il a passé un nombre record de 958 semaines, soit plus de 18 ans, dans le top 10, et a été le numéro 1 le plus âgé, à 36 ans).
Il a remporté le plus grand nombre de matchs du Grand Chelem (369) et atteint le plus grand nombre de finales (31). Il a également remporté les finales ATP de fin de saison (qui réunissent les huit meilleurs joueurs de l’année) à six reprises, un record, et est le maestro des tie-breaks (65,36 % de victoires).
- Roger FedererLien externe annonce sa retraite (RTS)
- Roger Federer est-il le meilleur tennisman de tous les temps?
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Zaira Esposito et Përparim Avdili ont en commun de s’engager pour la participation politique des personnes étrangères en Suisse. Chacun à leur façon.
A Bâle-Ville, les personnes sans passeport suisse n’ont pas le droit de participer à la prise de décision politique. Actuellement, 37% des habitantes et habitants sont concernés, et cette proportion croît rapidement. C’est pourquoi Zaira Esposito a co-fondé l’association Mitstimme, qui est à l’origine de la Session bâloise des migrant-e-s. Celle-ci offre aux personnes sans droit de vote un cadre leur permettant de s’engager en politique. Les propositions faites par les groupes de travail peuvent ensuite être reprises par des politiciennes et politiciens de tous bords et défendues au Conseil d’État du canton.
Quant à Përparim Avdili, il est président du parti libéral-radical de la Ville de Zurich. Arrivé enfant en Suisse avec ses parents venus d’ex-Yougoslavie, il considère que la Suisse devrait intégrer politiquement toutes les personnes qui la composent, notamment celles qui sont nées et ont grandi ici de parents étrangers.
«Qui veut se prononcer sur la Constitution fédérale doit être suisse. Il en va des fondements communs dans ce pays.» En revanche, les sujets communaux – un nouveau stade, une nouvelle école ou une limitation de vitesse à 30 kilomètres par heure – concernent toutes les personnes dans leur vie quotidienne, indépendamment de leur passeport, selon Përparim Avdili.
- Le témoignage de Zaira Esposito
- Le témoignage de Përparim Avdili
- Comment l’exclusion a permis à la Suisse de se démocratiser
Par 128 voix contre 67, le Conseil national a entériné l’achat des 36 avions américains de type F-35A par la Suisse. Le pays n’attendra pas la votation sur l’initiative «Stop F-35».
Jeudi, durant la session parlementaire, le Conseil national a donc donné son feu vert au Conseil fédéral pour cette acquisition d’un montant de quelque 6 milliards de francs. Au grand dam du PS et des Vert-e-s, qui s’y opposent depuis le début.
Selon l’élue PLR Jacqueline de Quattro, le F-35A du fabricant américain Lockheed Martin «est l’avion le moins cher, le meilleur du point de vue technologique». La modernisation de la flotte est nécessaire, voire urgente, a poursuivi Jean-Luc Addor (UDC).
Le camp d’opposition au projet mené par le PS et les Vert-e-s estime de son côté que l’avion n’est pas le bon pour la Suisse. Il lui aurait préféré un avion européen, qui aurait permis d’approfondir la coopération sécuritaire avec ses voisins.
- Le Parlement donne son feu vert à l’achat des F-35A
- L’initiative «Stop F-35» a abouti
- La Suisse et les avions de combat, une longue histoire de batailles politiques
Le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard a eu recours au suicide assisté pour s’en aller. Son choix fait écho à l’actualité française sur la question, puisqu’on y parle d’une possible ouverture à une pratique jusque-là interdite.
L’annonce de la mort par suicide assisté de Jean-Luc Godard a été largement relayée par les médias français. Ironie du calendrier, ce même jour le président français Emmanuel Macron annonçait le lancement d’une «large consultation citoyenne en vue d’un possible nouveau cadre légal».
En France, la loi Claeys-Leonetti de 2016 interdit le suicide assisté, mais permet une «sédation profonde et continue jusqu’au décès» pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance. Récemment, le Comité consultatif d’éthique a assoupli sa position et serait prêt à admettre une «aide active à mourir», mais seulement à de «strictes conditions».
À l’heure actuelle, le suicide assisté est autorisé dans dix pays, et l’euthanasie active directe dans cinq. Mais dans la plupart d’entre eux, le suicide assisté est limité aux adultes souffrant d’une maladie incurable. Seuls les Pays-Bas et la Belgique prévoient le «droit de mourir» également pour les personnes de moins de 18 ans.
- Godard a choisi la mort, mais tout le monde ne peut pas en faire autant
- Ces pays qui ont décidé, comme la Suisse, de légaliser le suicide assisté
- Pourquoi l’assistance au suicide est considérée comme «normale» en Suisse
- La Suisse durcit une directive sur le suicide assisté
- La mort de Godard alimente le débat sur le suicide assisté en FranceLien externe (RTS)
Face à l’inflation et aux prix galopants de l’électricité, les EMS demandent des mesures urgentes aux autorités cantonales et fédérales. Entre manque de personnel soignant et de places, ils craignent pour la qualité des soins.
Comme de nombreuses entreprises, les EMS souffrent de l’inflation sur le prix des denrées alimentaires et du matériel médical causée par la guerre en Ukraine. A ces coûts s’ajoute désormais la hausse des tarifs de l’électricité. Les devis seraient de 4 à 12 fois plus élevés, selon François Sénéchaud, secrétaire général d’Héviva, la faîtière de quelque 130 établissements du canton de Vaud.
D’après les fournisseurs, les augmentations de prix au niveau des aliments et du matériel de soin oscilleraient quant à elles entre 10 et 20%. C’est pourquoi les professionnels de la branche ont interpellé les départements de la santé de leurs cantons pour demander une augmentation des prix de pension facturés aux résidentes et résidents.
L’inflation vient s’ajouter à d’autres problèmes récurrents comme la pénurie de places et le manque de personnel soignant. Les EMS exigent donc de leurs autorités de tutelle de créer des lits, tout en développant le maintien à domicile, et de renforcer l’attractivité des métiers dans ce domaine, pour ainsi maintenir et garantir la qualité des soins.
- La crise énergétique, la crise de trop pour les EMSLien externe (RTS)
- Une aide à domicile partagée pour assurer la qualité
- Les extraordinaires défis de la gestion du réseau électrique
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