Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Qui est la famille la plus riche de Suisse? La famille Aponte, établie à Genève, semble avoir détrôné toute concurrence. Si elle cultive la discrétion et que le montant de sa fortune reste donc secret, les spécialistes estiment que sa compagnie de fret maritime vaudrait 100 milliards de dollars. Le revers de la médaille est pourtant peu reluisant.
Dans cette sélection, nous parlerons aussi de la journaliste italienne Federica Angeli, qui vit sous protection depuis neuf ans. Vous découvrirez pourquoi.
Bonne lecture,
Quatorze personnes ont été interpellées en France pour des braquages d’horlogeries, qui avaient fait grand bruit en Suisse l’hiver dernier. Deux hommes ont été mis en examen pour association de malfaiteurs.
Les deux braquages étaient de nature violente: les familles des directeurs d’usine avaient été prises en otage. Le premier braquage avait eu lieu le 3 novembre 2021 à Bassecourt, dans le canton du Jura. Les malfaiteurs avaient réussi à repartir avec 70 kilos de métaux précieux. Le deuxième s’était déroulé au Locle, dans le canton de Neuchâtel, en début d’année.
«Les auteurs sont déterminés, ils percutent des voitures de police, ce sont donc des situations clairement dangereuses. Mais dans les deux derniers cas, les auteurs ont été mis en échec», souligne Georges-André Lozouet, porte-parole de la Police neuchâteloise.
«La Suisse est un eldorado pour les braqueurs français», avec notamment «peu de police» et «énormément de richesses», affirme une source proche de l’affaire, interrogée par France Info. Au Locle, les entreprises sont sur leurs gardes, selon l’expert en sûreté chez Novallia, Michael Knoepflin. «C’est plein de petites ruelles. C’est facile de stationner avec une voiture, de regarder les entrées et sorties, de savoir à quelle heure on ferme une manufacture», commente ce dernier.
- Le sujetLien externe de la RTS
- L’articleLien externe de France Info
- Notre article sur le grand banditisme en Suisse
Comment la famille Aponte est devenue la plus riche de Suisse. Les journaux 24 heures et la Tribune de Genève ont enquêté sur les armateurs basés à Genève, qui se cachent derrière la Mediterranean Shipping Company (MSC).
«Il y a du nouveau, c’est devenu l’homme le plus riche de Suisse, voire d’Europe.» La rumeur autour du mystérieux patron de MSC Gianluigi Aponte, 82 ans, court depuis l’an dernier. MSC vaudrait quelque 100 milliards de dollars, selon un spécialiste. Un chiffre qui fait de la famille Aponte non seulement la plus riche de Suisse, mais aussi l’une des plus riches du monde, juste derrière Bill Gates.
La pandémie a fait une partie du succès des Aponte, qui n’étaient jusque-là «que des milliardaires parmi d’autres». Les superprofits réalisés par MSC ces deux dernières années les ont propulsés dans une autre catégorie. Durant les périodes de confinement, les Occidentaux se sont rués sur les commandes en ligne, faisant exploser les prix du fret maritime. Résultat: «MSC a fait plus d’argent durant le Covid que pendant toute la décennie précédente», selon un proche de l’entreprise.
MSC bat toutefois aussi un autre record, peu glorieux. L’entreprise est devenue l’acteur le plus puissant, mais aussi l’un des plus polluants du transport maritime mondial. Ses émissions de CO2, quelque 34 millions de tonnes en 2021, équivalent à celles de la Suisse tout entière.
- Lire l’enquêteLien externe sur le site de 24 heures
- Notre dernier Lien externearticle sur la répartition des revenus en Suisse
María Mendiluce a justement sa recette pour rendre les entreprises plus conscientes du réchauffement climatique. «À mon avis, un plus grand nombre de femmes dans des positions de leadership aurait un impact très positif sur notre planète», estime la directrice générale de l’ONG «We Mean Business Coalition».
L’objectif de l’organisation est de «catalyser l’action des entreprises et des politiques publiques pour réduire de moitié les émissions d’ici 2030». María Mendiluce observe trois catégories d’entreprises: celles qui essaient vraiment de lutter contre le réchauffement climatique, celles qui n’entreprennent que des actions anecdotiques pour améliorer leur réputation, mais aussi celles qui ne font strictement rien.
María Mendiluce en est convaincue: durabilité rime avec profitabilité. «Selon nos estimations, chaque ménage pourra économiser une moyenne de 2000 dollars par an lorsque la transition énergétique sera bien avancée», souligne-t-elle notamment.
Elle constate également que les femmes sont plus sensibles aux problèmes de la planète, peut-être parce qu’elles sont également davantage touchées par ceux-ci. «Plusieurs études indiquent que les femmes sont plus impactées que les hommes par la crise climatique, en particulier dans les pays en voie de développement», relève María Mendiluce.
- Lire l’interview de María Mendiluce
- Les femmes plus soucieuses de l’environnement que les hommes, la dépêche de Keystone-ATS
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La journaliste italienne Federica Angeli vit sous protection policière depuis neuf ans, comme 24 autres confrères ou consœurs dans le pays. Elle est la dernière intervenante de notre série sur la liberté d’expression.
Federica Angeli est menacée en raison de ses reportages sur la mafia dans la commune d’Ostie, à Rome. Deux agents surveillent la journaliste 24 heures sur 24. «Avec cette enquête, j’ai également eu d’énormes difficultés d’ordre social, car il y a une résistance culturelle ici à Rome à croire à l’existence d’une mafia qui parle le dialecte romain», explique-t-elle.
Grâce à son travail, un gang criminel dirigé par la famille Spada a été démantelé. Il exigeait de l’argent de protection des commerçants et faisait régner la peur le long de la côte romaine. En janvier 2022, un vaste procès mené contre 17 dirigeants et affiliés du groupe criminel a permis de confirmer les révélations de Federica Angeli.
«Aujourd’hui, après avoir expérimenté la difficulté de vivre sous la protection de la police pendant neuf ans, je peux dire que je ne sais pas si je le referais», confie Federica Angeli. La journaliste a reçu l’Ordre du mérite de la République italienne par le président Sergio Mattarella en 2015. Elle a également écrit un livre A mano disarmata: chronique de mille sept cents jours sous protection policière, qui a également inspiré un film.
- L’épisode de notre série avec Federica Angeli
- L’épisode mexicain de notre série sur liberté d’expression
- Notre interview avec une journaliste russe, qui vit désormais en Suisse
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