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Pascale Baeriswyl

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis ce lundi et pour un mois, la Suisse préside le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Elle succède à la Russie. En quoi consiste ce rôle? Quels sont les défis? Découvrez les explications de swissinfo.ch.

Dans ma sélection, je vous parlerai également de la sortie d’une bande dessinée, qui revient sur le destin tragique du procureur de la Confédération René Dubois. Pierre Maudet aura également une belle place dans cette newsletter.

Bonne lecture,

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Succédant à la Russie, la Suisse prend la tête ce lundi du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York. Quels sont les défis qui attendent nos diplomates?

C’est une année historique pour la Suisse, qui a non seulement intégré le Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que membre non permanent, mais qui le préside depuis ce lundi pour un mois.

Et c’est un mois particulièrement chaud. Le conflit actuel au Soudan occupera probablement ses membres. Il n’appartient pas à la Suisse de rédiger une résolution ou une déclaration appelant, par exemple, à la cessation des hostilités. Mais les diplomates suisses pourraient devoir accomplir des tâches supplémentaires.

La Suisse aurait ainsi la responsabilité diplomatique supplémentaire de rassembler toutes les factions du Conseil de sécurité autour de cette résolution. Elle aurait un rôle plus important dans la gestion diplomatique de cette crise que si elle n’était pas présidente.

La guerre en Ukraine devrait également être à l’ordre du jour si Kiev décide de lancer sa contre-offensive. Face aux pressions des différentes puissances rivales, la Suisse se verrait obligée de choisir son camp.

En clair: le mois de mai ne sera pas de tout repos pour la Suisse. Un observateur analyse: «Le grand test pour la Suisse va être de savoir si elle peut garder son calme et son professionnalisme. Peut-elle gérer des réunions très difficiles? Peut-elle garder le contrôle de la situation?»

Un dessin tiré d une BD
Editions Antipodes

Une bande dessinée réalisée par Éric Burnand et Mattieu Berthold revient sur le destin tragique de René Dubois, procureur de la Confédération qu’une affaire d’espionnage a poussé au suicide en 1957.

Qui se souvient de René Dubois? En 1957, pour éviter un scandale, le procureur de la Confédération se tire une balle dans la bouche. Que s’est-il passé pour qu’il en arrive à ce geste fatal?

Dans une bande dessinée, Éric Burnand et Mattieu Berthold reviennent sur cette affaire qui avait ébranlé la Suisse et la communauté internationale. À première vue, l’affaire semble simple: sur ordre de René Dubois, la police fédérale aurait placé sur écoute l’ambassade d’Egypte.

Mais René Dubois a-t-il été manipulé par les services secrets français? Ces derniers souhaitaient tout connaître des relations entre l’Egypte et le Front de libération national (FLN) algérien, qui utilisait la Suisse comme base arrière.

Ce qui est sûr c’est que René Dubois a subi des pressions terribles, dans une affaire qui réunit tous les ingrédients d’un véritable roman d’espionnage: agents doubles voire triples, CIA, manipulations, corruption, pressions politiques, chantages, conflits armés…

Pierre Maudet
© Keystone / Martial Trezzini

Retour sur l’élection surprise, dimanche, de l’ex-PLR Pierre-Maudet au Conseil d’Etat genevois, avec une revue de presse concoctée par le journal Le Temps.

Dans la presse suisse, ce lundi, les titres ne manquent pas pour souligner l’élection «déconcertante» de Pierre Maudet au Conseil d’Etat genevois. L’ex-PLR, condamné par le Tribunal fédéral pour son voyage à Abu Dhabi, fait un retour surprenant.

C’est outre-Sarine qu’on fait de gros yeux. La presse alémanique s’étonne ainsi de l’exceptionnalisme genevois. «Nous sommes bien dans ‘le canton le plus atypique de Suisse’», assène ainsi la Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Blick relève: «En Suisse alémanique, on ne pourrait même pas l’imaginer: un politicien condamné pour corruption est réélu au gouvernement». Pour SRF, «Tout cela reste tout de même un peu surréaliste.»

Du côté de la presse francophone, 24Heures constate: «Le peuple du bout du lac – celui qui a voté en tout cas – aura jugé que le charisme et les compétences – l’homme en a – valaient mieux que les casseroles qu’il traîne». Tout est dit.

1er mai manifestation
© Keystone / Ennio Leanza

A l’occasion du 1er mai, Blick nous parle des syndicats, qui voient leurs forces diminuer. Paradoxalement, leur pouvoir ne cesse de grandir.

Les syndicats suisses perdent des membres. De 770’000 en 2005, on est passé à 656’000 aujourd’hui. Les raisons sont multiples, indique Blick: le monde du travail est aujourd’hui plus éphémère; il est davantage divisé en petites entreprises; et il y a six fois plus d’emplois temporaires qu’auparavant.

Selon Urban Hodel, porte-parole de l’Union syndicale suisse (USS), les syndicats n’ont pas perdu leur pouvoir pour autant. Ils sont considérés comme un pouvoir de veto.

Toutefois, la défaite lors de la votation en septembre dernier sur l’AVS (l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans a été acceptée à 50,5%) a été douloureuse.

«Mais les bourgeois ont quand même dû réorganiser leur agenda en raison du résultat serré: l’augmentation prévue de l’âge de la retraite n’est plus d’actualité», relève le patron des syndicats Pierre-Yves Maillard.

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