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Bas-Rhin: 20 ans de réclusion requis contre un notable pédocriminel

L'accusé a déjà passé près de quatre ans en détention (photo symbolique). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Vingt ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté des deux tiers ont été requis jeudi à l’encontre d’un notable, jugé devant la cour d’assises du Bas-Rhin pour 34 agressions sexuelles de fillettes et trois viols.

« Ces réquisitions prennent en compte la détresse des victimes », a commenté Me Emmanuel Spano, avocat de plusieurs parties civiles, lors d’une suspension d’audience.

Débuté le 3 octobre, le procès du « requin de Niederroedern » se tient à huis clos partiel à la demande des parties civiles. Seul un journaliste de la presse locale a été autorisé à assister aux débats, ses confrères – y compris l’AFP – étant priés de quitter la salle avant le début des échanges. L’Association confraternelle des journalistes de la Presse judiciaire (APJ) avait exprimé « sa stupéfaction » devant cette mesure inédite.

L’accusé, ancien premier adjoint au maire d’un village de 1000 habitants du nord Alsace, professeur de collège et chef de camp scout, âgé de 50 ans, n’avait reconnu que les attouchements au cours de l’instruction. Il a finalement admis les viols digitaux devant la cour et la plupart de ses victimes présentes aux audiences, d’après plusieurs avocats.

« Jeu du requin »

Les victimes, pour l’essentiel des amies des deux filles de l’accusé, elles-mêmes agressées, étaient invitées dans la piscine familiale où il imposait le « jeu du requin », saisissant les fillettes, souvent sur leurs parties intimes ou sous leur maillot de bain. Après la baignade, suivait le bain, puis le séchage et des massages que les petites filles, nues, devaient promettre de garder secrets.

D’autres agressions auraient eu lieu lors de camps scouts auquel participait l’accusé. Les faits retenus se sont déroulés entre 2007 et 2018, la plupart des victimes avaient entre neuf et onze ans.

La notabilité de l’accusé, très intégré dans la vie locale, avait sans doute découragé les victimes et leurs parents de le dénoncer. Incarcéré depuis fin 2018, le prévenu a déjà passé près de quatre ans en détention.

Deux ans de prison (dont un avec sursis) ont également été requis contre le père de l’accusé pour destruction de preuves. A la demande de son fils, cet homme de presque 80 ans, qui comparaît libre, avait brûlé dans sa chaudière plusieurs clés USB sur lesquelles se trouvaient certainement des vidéos des agressions commises par celui-ci.

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