BCGe: la plainte est classée
Montrée du doigt dans un rapport français intitulé «La Suisse, prédateur de la finance mondiale», la BCGe n'est plus accusée de blanchiment par la justice genevoise.
L’année 2000 a été catastrophique pour la Banque cantonale de Genève (BCGe). Au bord de la faillite, elle est sauvée du naufrage par l’Etat de Genève, grâce à une fondation chargée de reprendre cinq milliards de francs de crédits douteux.
Parallèlement, de petits actionnaires portent plainte, accusant notamment l’établissement financier de blanchir de l’argent par l’intermédiaire de ses filiales françaises, installées à Lyon et à Annecy.
Enfin, la Mission d’information française sur la délinquance financière et le blanchiment des capitaux dénonce les agissements de la BCGe, s’appuyant sur le témoignage de Bernard Monnot, l’ancien directeur de la banque genevoise à Lyon. Ce dernier estime à 573 millions de francs français les sommes blanchies entre 1996 et 1998 par la banque suisse.
Affaire classée…
Apparemment, le juge d’instruction Laurent Kasper-Ansermet n’a pas pu faire la preuve que la Banque cantonale de Genève acceptait dans la Cité de Calvin de l’argent noir déposé par des clients français, puis leur concédait de faux prêts du même montant dans ses succursales des départements du Rhône et de Haute-Savoie.
Bernard Bertossa, procureur général de Genève, a donc décidé le 14 novembre de classer la plainte pour blanchiment d’argent déposée par cinq petits actionnaires de la BCGe, comme le révèle La Tribune de Genève dans son édition de samedi.
Malgré tout, la justice relève un grave manquement déontologique de la part de la BCGe dans l’affaire «Patrick Minguez», du nom d’un importateur de voitures, client de la BCGe, et condamné par la justice lyonnaise en octobre 1998.
Un Tribunal lyonnais avait alors accusé la banque genevoise d’avoir «en toute connaissance de cause mis en place un mécanisme permettant de faire travailler de l’argent de provenance douteuse».
Après le classement de la plainte, les plaignants ont encore la possibilité de recourir devant la Chambre d’accusation de Genève.
Ian Hamel
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