Biden s’engage à rejoindre l’accord de Paris « dans 77 jours »
(Keystone-ATS) Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Joe Biden s’est engagé à rejoindre l’accord de Paris sur le climat, dont les Etats-Unis sont officiellement sortis mercredi, au premier jour de sa présidence. Il prévoit une neutralité carbone des Etats-Unis en 2050.
« Aujourd’hui, le gouvernement Trump a officiellement quitté l’accord de Paris sur le climat. Et dans exactement 77 jours, un gouvernement Biden le rejoindra », a-t-il tweeté mercredi, évoquant le 20 janvier 2021, date à laquelle le prochain président américain prendra ses fonctions.
Joe Biden a présenté un plan de 1700 milliards de dollars afin que les Etats-Unis atteignent d’ici à 2050 la neutralité carbone. En cas de victoire de l’ancien vice-président américain, les Etats-Unis devront officiellement notifier à l’ONU leur volonté de revenir dans l’accord de Paris.
Fermetures de centrales à charbon
L’un des objectifs de l’accord de Paris, signé en décembre 2015 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à 1,5 degré Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Selon le chercheur néerlandais Niklas Höhne, membre du groupe Climate Action Tracker, « le plan climatique de M. Biden pourrait permettre à lui seul de réduire la hausse des températures de l’ordre de 0,1 degré ».
Quelques signes laissent déjà augurer aux Etats-Unis, même si la route est encore longue, du ralentissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables. Malgré les efforts de l’actuel président américain Donald Trump pour relancer l’industrie, davantage de centrales à charbon ont fermé sous sa présidence qu’au cours du second mandat de son prédécesseur Barack Obama.
Et, lois du marché obligent, la production et la consommation d’énergies renouvelables ont battu des records dans le pays en 2019.
Le gaz naturel compte toujours malgré tout pour plus d’un tiers de la production énergétique américaine avec l’essor de la fracturation hydraulique. Cette méthode d’extraction au lourd coût environnemental est devenue l’un des enjeux de la campagne présidentielle, notamment dans l’Etat-clé de Pennsylvanie, où de nombreux emplois en dépendent.
Joe Biden, pris en étau entre pragmatisme politique et ambitions écologiques, dit voir dans le gaz naturel un « pont » vers les énergies renouvelables et s’est engagé à ne pas interdire complètement la fracturation hydraulique.