BMW: chute d’un tiers du bénéfice net en 2024, plombé par la Chine

Le constructeur automobile allemand BMW a fait état vendredi d'un bénéfice net annuel en chute de plus d'un tiers, plombé par ses ventes en Chine, son plus gros marché.
(Keystone-ATS) Son bénéfice net a chuté de 36,9% sur un an, à 7,68 milliards d’euros (7,36 milliards de francs au cours du jour), a indiqué le groupe dans un communiqué, dans un contexte de crise de l’industrie allemande, pilier de la première économie européenne.
Après trois années de bénéfices exceptionnels, les constructeurs automobiles allemands font face depuis l’an dernier au recul de la demande, à la hausse des coûts, notamment de l’énergie, et à la concurrence des marques chinoises de mieux en mieux placées dans les gammes électriques.
L’année 2024 a été marquée chez BMW par une chute des livraisons de voitures de 4%, qui a eu un impact sur le chiffre d’affaires, en baisse de 8,4% à 142,38 milliards d’euros.
Elles ont dégringolé de 13,4% en Chine, son principal marché, où la marque réalise près d’un tiers de ses ventes.
Cette baisse des ventes est également due à un système de freinage défectueux qui a entrainé rappels et arrêts de livraisons au troisième trimestre, affectant 1,5 million de véhicules.
Ces difficultés avaient contraint BMW à publier fin septembre un avertissement sur résultats.
Le groupe avait également subi au troisième trimestre une baisse des ventes de ses modèles les plus chers, les plus rentables.
Toujours plus d’électriques vendues
En conséquence, la marge opérationnelle du fabricant de voitures haut de gamme a chuté à seulement 6,3% en 2024, contre près de 10% l’année précédente. Elle est conforme à l’objectif révisé de BMW qui prévoyait depuis septembre un ratio entre 6 et 7%, contre 8 et 10% auparavant.
Une éclaircie sur ces résultats en berne, les ventes de voitures électriques, qui ont continué d’augmenter, de 13,5% en 2024. Elles atteignent une part de 17% des ventes du groupe, devant les 9% de Mercedes et 8% de Volkswagen, mais encore loin de l’objectif de 100% fixé par l’Union européenne pour 2035.
Pour 2025, le groupe de Munich table sur une « légère » hausse des livraisons, ainsi qu’une « légère » augmentation de la part des voitures électriques parmi ses ventes.
Il prévoit également la baisse des coûts et des investissement après le pic « historique » des dépenses en recherche et développement dans les logiciels intégrés et pour la mobilité électrique.
Toutefois, « la situation toujours difficile en Chine, les augmentations de droits de douane et les mesures de soutien en cours pour la chaîne d’approvisionnement devraient créer des obstacles », prévient le groupe dans le communiqué, qui prévoit seulement une marge opérationnelle comprise entre 5 et 7% pour l’année en cours.
BMW craint l’impact d’une hausse des droits de douane américains, à 25%, sur les importations de voitures produites en Europe, d’après les annonces du président américain Donald Trump.
Il possède bien une usine en Caroline du Sud, à Spartanburg, la plus grande du groupe, mais BMW continue d’exporter vers le pays 50% des voitures vendues aux Américains.