Burkini: les piscines de Grenoble fermées jeudi
(Keystone-ATS) Les deux piscines municipales de Grenoble ouvertes l’été seront fermées jeudi, malgré la canicule. La décision a été prise à la demande des maîtres-nageurs débordés par les sous-effectifs et la tension liée aux opérations coup de poing de nageuses en burkini, a annoncé mercredi la mairie.
« Les maîtres-nageurs subissent actuellement un contexte social compliqué car il est difficile d’en recruter, et ils sont à Grenoble l’objet d’opérations communautaires », victimes de « campagnes d’intimidation incitant à contrevenir au règlement », a indiqué la mairie à l’AFP.
La municipalité a expliqué qu’ainsi, « les conditions ne sont pas réunies » pour que les deux piscines de la ville ouvrent jeudi matin. « Mais nous travaillons avec eux vers une porte de sortie positive, et s’ils pensent qu’ils peuvent exercer, la ville sera avec eux », a-t-on ajouté.
Baignades en burkinis
En mai, et dimanche, des femmes musulmanes vêtues de burkinis, un maillot qui couvre tout le corps, étaient venues se baigner dans ces piscines, à l’initiative du collectif Alliance Citoyenne, malgré l’arrêté municipal interdisant cette tenue. « Les maîtres-nageurs sont là pour assurer la sécurité, et il ne peuvent le faire lorsqu’ils doivent se préoccuper de l’attroupement » généré par ces baignades, a-t-on ajouté à la mairie.
Ces baignades interdites ont entraîné une polémique générale, entre le maire écologiste Eric Piolle qui souhaiterait que le gouvernement fixe clairement les règles en la matière, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa qui l’accuse d’ambiguïté, et l’opposition municipale à M. Piolle, qui le juge trop laxiste vis-à-vis du burkini.
Le maire n’est pas opposé sur le principe à un débat. Il a cependant fermement rappelé mercredi que les contrevenantes seraient sanctionnées.
L’affaire est très largement commentée par les Grenoblois eux-mêmes. Un groupe a promis sur Facebook de se baigner nu si les nageuses en burkini réapparaissaient et un homme a voulu se baigner de force en short mercredi matin dans une des piscines municipales, jugeant qu’il n’y avait pas de raison qu’il n’enfreigne pas également le règlement.