Les cantons craignent le renvoi des criminels étrangers
L’initiative de l’UDC «Pour le renvoi des étrangers criminels» entre en vigueur samedi. Certains cantons s’inquiètent de l’augmentation du nombre de procédures qui en découlera et de leurs coûts.
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swissinfo.ch avec la RTS (Téléjournal du 29.09.2016)
Après de longs débats et deux scrutins populaires, le moment est enfin venu pour l’«Initiative sur le renvoi»Lien externe d’entrer en vigueur. Ce qui va impliquer des centaines de procédures en plus dans certains cantons, qui devront prendre des mesures pour éviter un engorgement de la justice.
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Le conseiller d’Etat du canton de Vaud Philippe Leuba assure que le texte sera appliqué à la lettre, malgré les coûts supplémentaires qu’elle engendrera.
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L’avenir nous dira si l’initiative produira l’effet escompté, c’est-à-dire améliorer la sécurité.
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Une grande partie des délits sont à mettre sur le compte de ce que l’on appelle les touristes criminels et des étrangers qui ne sont annoncés auprès d’aucune autorité.
Parmi la population résidente, la statistique policière de la criminalité 2014 de l’Office fédéral de la statistique montre qu’il y a une part environ deux fois plus élevée d’étrangers que de Suisses en ce qui concerne les condamnations effectives.
Deux chercheurs suisses remettent radicalement en question les analyses statistiques de la criminalité en fonction du fait que les auteurs possèdent ou non un passeport rouge à croix blanche.
En matière de criminalité, la couleur du passeport en tant que variable déterminante est inappropriée, affirme André Kuhn, professeur de criminologie aux universités de Lausanne, Neuchâtel et Genève dans une étude. Selon l’expert, les facteurs déterminants sont le sexe, l’âge, le statut socio-économique et la formation. D’un point de vue statistique, ce sont des hommes de moins de 30 ans avec peu de revenus et un niveau de formation bas qui commettent le plus souvent des délits.
Lorsque le criminologue introduit la nationalité au cinquième rang des facteurs déterminants, cela ne concerne que des migrants provenant de zones de guerre qui sont devenus des brutes à la suite des événements de guerre qu’ils ont vécus.
Professeur de sociologie à l’Université de Berne, Ben Jann parvient au même résultat. La criminalité dépend en premier lieu de facteurs socio-économiques et non de spécificités culturelles, conclut son étude de 2013. Un professeur allemand a une probabilité moindre de devenir un criminel qu’un Algérien mal formé, illustre Ben Jann.
La lutte contre la criminalité doit par conséquent correspondre aux facteurs déterminants, concluent les deux professeurs. Les jeunes hommes ne pouvant pas être ‘éliminés’, il faut agir sur les autres facteurs en évitant les fossés socio-économiques et la société à deux vitesses et en promouvant à la place l’égalité des chances en matière de formation.
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