Les assureurs suisses en pleine forme
Après une année 2005 marquée par un nombre record de sinistres, 2006 a été un très bon exercice pour les assureurs actifs en Suisse.
Le volume des primes encaissées dans les secteurs non-vie devrait marquer une hausse de 1,8%, communique mercredi l’association faîtière de la branche.
Ce sont les secteurs de l’assurance dommages qui ont connu l’évolution la plus favorable en 2006, indique l’Association Suisse d’Assurances (ASA) lors de sa conférence de presse annuelle.
En attendant de connaître les résultats détaillés de tous ses membres, l’ASA prévoit une croissance du volume de primes de l’ordre de 1,8%.
La plus forte hausse concerne l’assurance véhicules automobiles, avec une croissance estimée à 2,8%. Dans cette branche, la pression de la concurrence continue de s’intensifier en raison des objectifs ambitieux des grands assureurs automobiles.
Léger repli dans l’assurance vie
Comme ces deux dernières années, les affaires vie enregistrent un recul des recettes de primes en 2006. Avec une diminution évaluée à 1,8% pour l’ensemble de la branche, la baisse est toutefois bien plus modérée que les années précédentes.
Plus de deux tiers du volume des primes concerne l’assurance vie collective, qui enregistre un recul de 1,2% selon les estimations de l’ASA. Dans les affaires vie individuelle, la baisse est plus forte, estimée à 3,4%.
Dans le domaine des assurances de capital individuelles à prime unique, l’évolution négative est particulièrement marquée, mais elle ne surprend pas les professionnels, qui la jugent normale lorsque les taux sont bas.
Par contre, le marché des assurances vie liées à des fonds de placement devrait afficher une croissance de 5%. On observe en effet une nette tendance à un glissement de l’assurance de capital traditionnelle vers les produits liés à des fonds de placement
Deuxième pilier
Le secteur des assurances connaîtra prochainement d’importantes modifications des lois qui régissent certaines de ses activités.
Dans le domaine de la prévoyance professionnelle, l’ASA accorde une grande importance à la proposition du gouvernement visant une baisse plus rapide du taux de conversion du deuxième pilier.
Selon les assureurs, ce taux est trop élevé et doit être abaissé afin de stopper la répartition injuste et étrangère au système, pratiquée en faveur des rentiers et au détriment des actifs.
Concernant la révision de la loi sur l’assurance-accidents, l’ASA demande une libéralisation et une distinction claire entre les assureurs privés et la caisse publique (Suva).
Tremblements de terre
Par ailleurs, les assureurs privés et les établissements cantonaux d’assurance des bâtiments collaborent en vue de la mise sur pied d’une assurance tremblements de terre couvrant l’ensemble du territoire suisse.
Compte tenu de l’importance des conditions juridiques à réunir, cette assurance ne pourra pas démarrer au 1er janvier 2008. Le délai a donc été repoussé d’une année.
Enfin, la création d’une surveillance fédérale des marchés financiers est entrée dans une phase décisive. Le projet passera au parlement ce printemps.
L’assurance privée bénéficiera ainsi bientôt d’une autorité de surveillance forte et reconnue sur le plan international, qui, selon l’ASA, «renforcera la confiance et la reconnaissance de la place financière suisse».
swissinfo et les agences
L’Association Suisse d’Assurances (ASA) regroupe 75 compagnies, qui encaissent ensemble 95% des primes payées en Suisse. En font partie les assureurs suisses et les filiales de groupes étrangers actifs en Suisse.
Au début 2006, plus de 45’000 personnes travaillaient dans les assurances privées en Suisse. Les huit multinationales suisses de la branche emploient quelque 92’000 personnes à l’étranger.
Avec 5716 dollars par tête et par année, les Suisses sont les personnes au monde qui dépensent le plus pour leurs assurances, selon une statistique de 2004.
En deuxième position viennent les Britanniques (4508 dollars), suivis des Irlandais (4091), des Japonais (3875) et des Etatsuniens (3’755). Les Français sont neuvièmes, avec 3208 dollars, les Allemands quatorzièmes (2287) et les Italiens quinzièmes (2218).
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