Les salariés doivent profiter de la bonne conjoncture

Pour Paul Rechsteiner, président de l'USS, il faut aussi améliorer les conditions de travail. Keystone

Selon l'Union syndicale suisse (USS), la situation économique est dans une phase favorable, ce qui devrait aussi permettre d'améliorer la sécurité sociale.

En présentant son programme vendredi, l’USS annoncé que l’année 2007 sera également celle du combat pour le droit à une retraite flexible dès 62 ans.

Les négociations salariales menées l’an dernier ont permis de remporter quelques succès, a relevé vendredi à Berne lors de la conférence de presse annuelle de l’USS son président, Paul Rechsteiner.

Même si des accords plus favorables pour les petits et les moyens revenus auraient été nécessaires dans différents secteurs économiques, une augmentation «sensible» des salaires réels a été obtenue dans de nombreuses branches pour la première fois depuis cinq ans.

Mais la bonne situation économique doit aussi être mise à profit «pour améliorer à nouveau les conditions de travail», a lancé Paul Rechsteiner. Et de préciser qu’«au lieu d’accroître encore le stress pour ceux qui ont du travail», il convient de réduire plus massivement le chômage, surtout celui des jeunes.

Les salariés ne profitent pas assez

Les salariés ne profitent cependant pas suffisamment de la haute conjoncture. L’augmentation de salaires est négligeable pour ceux qui ne reçoivent pas de primes ou n’ont pas eu d’avancement, a souligné de son côté Daniel Lampart.

Le nouvel économiste en chef de la centrale syndicale a précisé que la réussite dépend à la fois du maintien de la conjoncture internationale et de la situation monétaire, faisant référence au ralentissement de l’économie américaine et à la politique de la Banque nationale suisse (BNS).

Daniel Lampart a notamment appelé cette dernière à une vigilance accrue. «Le risque d’inflation étant faible, la BNS devrait se montrer réticente à adopter d’autres hausses des taux d’intérêt, voire y renoncer ou même les abaisser si le franc s’apprécie fortement.»

Précarité en hausse

Par ailleurs, les effectifs demeurant pratiquement inchangés, cela signifie que les salariés ont dû travailler davantage. Si l’emploi a progressé, c’est surtout dans les secteurs précaires, a encore relevé Daniel Lampart.

Or, les employés temporaires détiennent un triste record en matière d’accidents professionnels et, ayant de la peine à acquérir des qualifications, tombent facilement dans un cercle vicieux fait d’emploi temporaire et de chômage.

Selon le syndicaliste, l’emploi temporaire devrait être limité à la maîtrise des pics de production et aux remplacements de courte durée comme en cas de congé maternité.

Retraite flexible

L’augmentation des taux de cotisation salariale en faveur de l’Assurance vieillesse et survivants (AVS) et de l’Assurance invalidité (AI), permettrait par contre de prévenir la surchauffe tout en dotant les assurances sociales d’une base financière solide.

L’USS montera aux barricades pour défendre son initiative populaire «pour un âge de l’AVS flexible».

Il s’agit de combler une lacune dans le filet social helvétique et de faire en sorte que le Conseil fédéral respecte les engagements réitérés pris envers la population suisse, a déclaré Colette Nova, secrétaire centrale de l’USS.

swissinfo et les agences

Faits

Selon l’USS, le nombre de personnes au bénéfice d’un contrat à durée déterminée s’est accru de 25% par rapport à 2003, celui des personnes travaillant sur appel de 12%.
Le nombre de personnes avec un statut temporaire est passé de moins de 100’000 à 250’000 en dix ans.

Prévisions 2007

L’USS s’attend à une poursuite de la croissance.

Le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter d’un peu plus de 2%.

Sous l’effet du besoin d’embauche des entreprises, le chômage devrait reculer à un taux moyen de 2,7% (contre 3,1% à fin novembre 2006).

A moins de surprises du côté du prix du pétrole, le renchérissement devrait atteindre environ 1%.