Nestlé augmente son bénéfice en 2004
Le géant de l’alimentation a accru l’an dernier son bénéfice net de 8,1% à 6,7 milliards de francs suisses. Et ceci malgré un léger recul du chiffre d’affaires.
Ce dernier a baissé de 1,4% à 86,7 milliards, en raison du franc fort et du prix des matières premières. Ce qui n’empêche pas le groupe d’atteindre une rentabilité record.
Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissement – également nommé EBITA – se chiffre en 2004 à 10,9 millions de francs. L’EBITA grimpe ainsi à 12,6% du chiffre d’affaires total, ce qui représente le taux le plus élevé jamais atteint par le groupe de Vevey tout au long de son histoire.
Nestlé affiche en outre une croissance organique de 4,5%. Une valeur légèrement inférieure aux objectifs à long terme, mais largement supérieure à la moyenne du secteur industriel.
Quant à la baisse du chiffre d’affaires (-1,4% à 86,7 milliards de francs), elle s’explique par l’impact négatif des taux de changes. Par ailleurs, les désinvestissements (3,6% des ventes) ont été supérieurs aux acquisitions (1,2%).
A taux de change constants, les ventes ont en fait augmenté de 2,1%.
Faible en Europe, fort en Amérique
Sans surprise, le marché européen est resté limité dans un contexte de croissance économique modeste. Le chiffre d’affaires est resté stable à 28,5 milliards de francs.
Nestlé explique cette stagnation par des conditions météorologiques moins favorables qu’en 2003, qui ont pénalisé les ventes de glaces. En revanche, le groupe note la progression de ses affaires auprès des supermarchés à bas prix (+ 10 %). Elles représentent 5 % du total des ventes européennes.
La zone Amériques a réalisé une excellente performance, avec une croissance organique de 7,7 %. Le chiffre d’affaires n’a toutefois que très légèrement augmenté, à 27,7 milliards de francs. Il faut prendre en compte la dévaluation du dollar par rapport au franc suisse, précise Nestlé.
En Amérique du Sud, la croissance (+ 10,7 %) est encore plus forte que dans le reste de la zone. Le Mexique a particulièrement bien performé, et le Brésil a retrouvé un climat économique plus favorable.
Des facteurs critiques ont caractérisé la zone Asie, Océanie et Afrique: crises en Irak et en Afrique, et catastrophes naturelles en Asie. S’y ajoute une hausse du prix des matières premières et du pétrole. Nestlé a toutefois pu y réaliser des ventes atteignant 14,6 milliards de francs et une excellente marge EBITA (17,4 %).
Quant à Nestlé Waters, ses ventes ont reculé, passant de 9,2 milliards à 7,7 milliards de francs. Ici encore, la météo est invoquée pour expliquer le repli du marché européen. Nestlé observe aussi le goût des consommateurs pour des marques d’eau minérale moins chères.
Cash-flow record
Le cash-flow d’exploitation a atteint un niveau record à 10,4 milliards de francs, soit 12% du chiffre d’affaires. De plus, Nestlé a pu réaliser d’importants amortissements. De 14,4 milliards de francs à fin 2003, son endettement passe à 10,2 milliards à fin 2004.
Des éléments qui permettent au groupe de revoir la structure de son capital. Le conseil d’administration a approuvé le lancement d’un programme de rachat d’actions pour annulation, qui pourrait atteindre 1 milliard de francs.
Les actionnaires quant à eux devraient recevoir un dividende de huit francs par action, ce qui représente une augmentation de 11%.
Pour l’exercice en cours, Nestlé prévoit un environnement économique similaire à celui de 2004. La direction pense toutefois accroître ses ventes et améliorer sa marge EBITA à taux de change constants. Elle maintient son objectif de croissance organique entre 5 et 6%.
swissinfo et les agences
Fondé en 1866, Nestlé est le premier groupe alimentaire mondial et la plus grosse entreprise industrielle de Suisse.
Le groupe a son quartier général à Vevey, dans le canton de Vaud, la ville où il est né.
Nestlé possède 511 usines et emploie 253’000 collaborateurs dans le monde entier.
– Nestlé en 2004:
– Croissance organique de 4,5%, largement supérieure à la moyenne du secteur industriel.
– Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissement (EBITA) à 12,6% du chiffre d’affaires total, record historique pour le groupe.
– Bénéfice net de 6,7 milliards de francs (sur un chiffre d’affaires de 86,7 milliards), en hausse de 8,1%.
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