Nestlé à nouveau sous pression au Zimbabwe

Le géant alimentaire suisse annonce mercredi qu’il ferme «temporairement» son usine de traitement de lait au Zimbabwe. Ceci en raison de pressions de la police et des autorités pour acheter du lait à certains fournisseurs.

Nestlé a reçu le 19 décembre «une visite non annoncée de responsables gouvernementaux et de la police», qui ont amené avec eux un camion-citerne de lait en provenance de producteurs qui ne sont pas sous contrat avec le groupe.

Face au refus d’acheter ou de traiter ce lait, deux responsables locaux du groupe «ont été interrogés par la police et relâchés sans poursuite le même jour», indique le communiqué de Nestlé.

«Puisqu’en de telles circonstances les activités normales et la sécurité des employés ne peuvent pas être garantie, Nestlé a décidé de fermer temporairement l’usine», ajoute le texte, sans donner de délai pour une réouverture.

Le problème n’est pas nouveau. En début d’année, face aux problèmes d’approvisionnement en lait du pays, le groupe avait décidé d’acheter «sur une base non-contractuelle» du lait à huit fermes, dont le Gushungo Dairy Estate, propriété de la famille du dictateur Robert Mugabe.

Après de sévères critiques internationales, Nestlé avait annoncé début octobre l’arrêt de l’achat de lait auprès de ces fermes. La firme affirmait toutefois n’avoir pas violé le régime de sanctions décidé par l’UE et repris par la Suisse. Les autorités du Zimbabwe avaient alors brièvement bloqué des comptes bancaires de Nestlé

La multinationale, présente depuis 50 ans au Zimbabwe, y emploie environ 200 personnes et produit de la poudre de lait et des céréales, principalement pour le marché local.

swissinfo.ch et les agences