Swisscom confirme son intérêt pour Eircom
L'opérateur téléphonique suisse ne désespère pas de s'étendre à l'étranger. Après plusieurs tentatives infructueuses, il lorgne maintenant vers l'Irlande.
Swisscom a confirmé mercredi qu’il était en discussions avec l’opérateur irlandais. Mais il n’a pas encore décidé de déposer une offre.
Le communiqué publié par Swisscom parle de «possible transaction». La négociation lancée avec la société de la République d’Irlande s’inscrit dans la stratégie de l’opérateur historique helvétique, qui consiste à «étudier régulièrement diverses possibilités d’investissement».
«Il n’existe toutefois pour l’instant aucune certitude quant au fait qu’une offre sera présentée ou non. D’autres informations seront fournies en temps opportun», écrit, laconiquement, Swisscom.
Déjà depuis une semaine
Pour l’heure, il est encore trop tôt pour parler des chances de reprises par l’opérateur suisse. D’autant que les candidats intéressés par Eircom ne manquent pas. Le nom de Deutsche Telekom est notamment évoqué.
Des bruits à propos d’une reprise de l’opérateur irlandais circulent depuis une semaine déjà. Mercredi dernier, Eircom avait lui-même indiqué avoir été contacté par un acquéreur éventuel.
«Le conseil d’administration d’Eircom prend note des récents mouvements sur le titre et confirme que la société a reçu une approche préliminaire d’un acquéreur potentiel pouvant ou non conduire au dépôt d’une offre de reprise», déclarait alors le groupe irlandais dans un communiqué.
Avec le grec OTE et le danois TDC – qui a aussi reçu des offres de reprise – Eircom, qui contrôle plus de 75% du marché des communications fixes en Irlande, compte parmi les dernières cibles d’OPA au sein du secteur européen des télécoms.
Les observateurs estiment que le montant d’une offre pourrait atteindre les 4 milliards d’euros (6,2 milliards de francs) sur la base des valorisations retenues dans les dernières transactions du secteur.
Difficile de s’étendre
Swisscom tente de longue date de reprendre un groupe téléphonique étranger. L’opérateur suisse n’a d’ailleurs jamais fait mystère de sa volonté de s’étendre en Europe. Mais jusqu’à présent, ses tentatives ont échoué.
Eircom constitue donc une nouvelle cible après les tentatives de rachat avortées de l’autrichien Telekom Austria en 2004 et du tchèque Cesky Telecom cette année. Les rumeurs prêtent également au géant bleu le dessein de s’intéresser au danois TDC, présent en Suisse via la marque Sunrise.
Mais même si Eircom représente une des dernières opportunités d’achat sur le marché, sa reprise n’est pas forcément une bonne idée. «D’un point de vue stratégique, cela n’a pas beaucoup de sens, a déclaré à swissinfo Panagiotis Spiliopoulous, de la Banque Vontobel. Avec Eircom, vous n’avez pas un potentiel de croissance comme c’était le cas avec Cesky Telecom ou Telecom Austria.»
«Le cas d’Eircom est exactement la même que celui de Swisscom, poursuit l’analyste. Le réseau fixe est sous pression, il y a une forte compétition et le réseau mobile est déjà fortement pénétré. Il n’y a donc pas grand-chose à y gagner en termes de synergies.»
swissinfo et les agences
Eircom compte quelque 7250 collaborateurs.
Le chiffre d’affaires de l’ancien opérateur historique de la République d’Irlande s’est monté à environ 2,5 milliards de francs en 2004.
Vu qu’Eircom a beaucoup de dettes, le bilan 2004 a affiché une perte d’environ 160 millions de francs.
Le chiffre d’affaires de Swisscom se montait à environ 10 milliards de francs et son bénéfice à presque 1,6 milliard.
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