Une bonne politique monétaire ne suffit pas
Le Fonds monétaire international (FMI) salue le retour à la croissance en Suisse en 2004, mais critique les carences sur le marché intérieur.
Pour faire face aux défis du futur, notamment au vieillissement de la population, les experts estiment qu’il faut accélérer les réformes structurelles.
«Ni la politique monétaire, ni la politique fiscale ne peuvent se substituer aux réformes structurelles», a expliqué lundi à Berne, Bob Traa, chef de la délégation du FMI, à l’issue d’une visite d’une semaine en Suisse.
La croissance économique helvétique devrait persister cette année, selon lui, mais à un rythme réduit par rapport à la hausse de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) affichée en 2004.
Pour l’année en cours, le FMI table sur une progression de 1% à 1,5% du PIB, avec une accélération lors du deuxième semestre. Le ralentissement conjoncturel dans la zone euro et la faiblesse du dollar font figure de risques principaux.
Dans son rapport de fin de mission, le FMI s’est réjoui des progrès en cours, comme par exemple les accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE) ou la lutte contre les cartels. Reste que plusieurs obstacles plombent encore le retour à une croissance durable.
Carences sur le marché intérieur
Les experts du FMI ont notamment critiqué les carences sur le marché intérieur qui conduisent à un manque de dynamisme et à des prix élevés.
L’harmonisation et la simplification des réglementations entre cantons ainsi que la recherche d’économies dans le secteur de la santé offrent notamment un «fort potentiel» d’amélioration.
Sur le plan de la politique monétaire, les décisions de la Banque nationale suisse (BNS) de relever par deux fois ses taux d’intérêt en 2004 (en juin et en septembre) sont qualifiées d’«appropriées».
Désormais, il faut faire preuve de patience et attendre le renforcement de la reprise, a encore recommandé Bob Traa.
Au niveau des finances fédérales, le frein à l’endettement s’est avéré «efficace». Le FMI a en outre estimé que l’élimination du déficit structurel d’ici 2007, grâce au programme d’allégement budgétaire 2004, était indispensable.
A ce propos, Bob Traa a insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur des mesures à long terme pour faire face aux défis liés au vieillissement de la population.
Secteur financier renforcé
Concernant l’affectation de la vente des réserves d’or excédentaires de la BNS, le FMI a préconisé la réduction de la dette. Cette source de revenu n’est pas permanente et ne devrait donc pas servir à financer d’autres tâches, selon l’institution.
Finalement, le Fonds monétaire international a loué les bons résultats enregistrés l’an passé par le secteur financier, banques en tête. Bénéfices et volume des placements en hausse ont ainsi permis d’affermir la solidité des bilans.
swissinfo et les agences
Le FMI salue la politique monétaire de la Banque nationale suisse, qui a relevé ses taux d’intérêt à deux reprises en 2004.
Les experts ont aussi loué les bons résultats enregistrés en 2004 par le secteur financier, banques en tête.
En revanche, le FMI critique les carences sur le marché intérieur qui conduisent à un manque de dynamisme et à des prix élevés.
Il estime que la Suisse doit accélérer ses réformes structurelles.
– L’activité de surveillance du FMI, en vertu de l’article IV de ses statuts, implique l’examen de la situation économique et financière de ses pays membres.
– Du 28 février au 7 mars, une délégation du FMI était en Suisse. Elle a rencontré des représentants de l’administration fédérale, de la BNS, du secteur privé et de la société civile.
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