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Cassis: « Aucun homologue ne me parle de l’affaire crypto »

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis va se rendre prochainement en Iran alors que l'affaire crypto aurait affecté ce pays. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Ignazio Cassis a multiplié les rencontres ces dernières semaines. « Personne ne me parle de crypto », dit-il, alors que le DDPS a reçu un nombre « peu élevé » d’interpellations. Le conseiller fédéral se rendra bientôt en Iran, un pays qui serait affecté par l’affaire.

« Personne ne m’a posé une seule question » sur crypto, a affirmé lundi M. Cassis dans un entretien à Keystone-ATS, en marge du Conseil des droits de l’homme à Genève. Rien que lundi, il a rencontré cinq représentants de gouvernements mais aussi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet.

« Je n’ai pas reçu de demande particulière », dit M. Cassis. Samedi, un porte-parole du Département fédéral de la défense (DDPS) avait lui mentionné « quelques réactions d’Etats tiers ». Le conseiller fédéral, après avoir rencontré le chef de la diplomatie française brièvement lundi pour parler UE, se déplacera le 9 mars pour le voir plus longuement.

La CIA et les services de renseignement allemands (BND) auraient, durant des dizaines d’années, intercepté des milliers de documents via les appareils de chiffrement de l’entreprise Crypto. Grâce à des appareils truqués, ils ont écouté les conversations de plus de 100 Etats étrangers. L’Iran figurerait parmi eux.

Lundi, M. Cassis a rencontré le numéro deux du système judiciaire iranien Ali Bagheri Kani, également secrétaire du Haut conseil pour les droits de l’homme dans son pays. Celui-ci l’a remercié pour le canal humanitaire établi par la Suisse pour faire entrer des médicaments malgré les sanctions américaines.

Prudence sur le plan Trump

M. Cassis doit se rendre d’ici juin en Iran pour les 40 ans du mandat de bons offices entre Téhéran et Washington et les 100 ans des relations diplomatiques entre la Suisse et l’Iran. La Suisse avait notamment contribué, selon les deux parties, à apaiser les tensions après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani.

Autre visite prévue, une tournée dans l’ouest de l’Afrique en avril, au Niger, touché par les violences djihadistes dans tout le Sahel, puis en Côte d’Ivoire. La Suisse est active dans le Sahel aussi bien par l’aide humanitaire que par la promotion de la paix pour tenter d’éviter en amont une dégradation sécuritaire.

Au Proche-Orient, M. Cassis revendique l’absence de déclaration suisse pour le moment sur le plan de paix de Donald Trump. « Nous l’avons examiné et nous sommes en contact avec les parties », dit-il. Mais il estime que ce plan « a le mérite d’exister » mais des contenus demanderaient des « ajustements ».

Devant le Conseil des droits de l’homme dans la matinée, M. Cassis a aussi relevé que les 75 ans de l’ONU ont montré que « les grands défis de l’humanité ne peuvent être relevés qu’ensemble ». « La Suisse se place au premier rang » pour oeuvrer su rapprochement dans les institutions, notamment aux Nations Unies, a affirmé le conseiller fédéral devant les Etats qui seront réunis pendant un mois. Composante centrale de l’ONU, la charte reste « notre cadre commun de coopération internationale pour la protection et le bien-être de chacun ».

Climat et technologies

Les droits de l’homme « ne vont pas de soi », a-t-il aussi dit. Parmi les défis du 21e siècle, il a relevé qu' »aucun pays », ni aucune région, ne pourra faire face à lui seul ou à elle seule au changement climatique.

La Suisse, qui n’est pas membre du Conseil actuellement, présente cette année avec d’autres pays une résolution sur les droits de l’homme et l’environnement devant l’enceinte onusienne. Autre inquiétude de M. Cassis, celle des effets des nouvelles technologies qui contribuent à la propagation de discours de haine.

Dans l’après-midi, le conseiller fédéral a apporté son soutien à l’Alliance pour le multilatéralisme, lancée en 2019 par la France et l’Allemagne. M. Cassis ne voit pas un rival pour la Genève internationale dans le lancement de cette Alliance. Il est important que les pays s’engagent. « Dans les discours abstraits, tout le monde est d’accord » mais il faut finaliser du concret, insiste le conseiller fédéral.

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