Christoph Blocher se justifie alors que la base se montre partagée
(Keystone-ATS) Christoph Blocher qui a demandé le versement rétroactif de sa rente d’ancien conseiller fédéral s’est justifié dimanche dans une interview à la SonntagsZeitung. Il ne veut pas faire de cadeau à l’Etat. Sa base se montre déçue.
« Quand je vois comment le Parlement rouge-vert dépense l’argent ou comment la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter se fait l’avocate des groupes d’intérêt opposés à l’initiative « pour une immigration modérée (dite « initiative de limitation »), il ne doit pas y avoir de cadeau pour cet Etat », déclare le tribun UDC, âgé de 79 ans.
Il a démenti les spéculations faisant état d’un problème de liquidités. L’ancien patron d’entreprise paie de toute manière plus d’impôts annuels que le montant qu’il retirera de sa rente ministérielle. L’ancien conseiller fédéral exige rétroactivement 2,77 millions de francs pour les douze années depuis lesquelles il a quitté le gouvernement.
Thomas Aeschi compréhensif
Après sa non réélection en 2007, Christoph Blocher prévoyait de ne pas toucher sa rente d’ancien conseiller fédéral. Aujourd’hui, il n’accepte pas les critiques sur le fait de récupérer des millions de francs en pleine crise. « Si quelqu’un pense qu’on ne devrait pas lui verser une pension, mais plutôt donner cet argent à l’Etat, il devrait lui-même montrer l’exemple ». M. Blocher n’a pas dit ce qu’il compte faire de cet argent.
Le chef du groupe parlementaire UDC, Thomas Aeschi, a dit comprendre la demande de M. Blocher. L’ancien ministre de la justice sait mieux utiliser l’argent que les élites de l’Etat, selon le Zougois. Reste, selon la SonntagsZeitung, que des critiques se font entendre en coulisses. La base du parti ne comprendrait pas cette démarche, contraire aux valeurs de l’UDC.
Mercredi dernier, le Conseil fédéral a accepté la demande de l’ancien ministre. La délégation des finances du Parlement doit encore donner son accord. C’est la première fois qu’une pension est versée rétroactivement à un magistrat en Suisse. Le Conseil fédéral veut régler cette question sur le plan légal pour l’avenir.