Des perspectives suisses en 10 langues
Enfant devant un ventilateur

Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Pour faire face à la canicule, vous êtes plutôt ventilateur ou climatisation? Aussi efficace soit-elle, la seconde comporte le gros inconvénient de réchauffer plus encore la Planète, qui, tout comme nous ces derniers temps, a soif. Mais en matière de ressources en eau, il semblerait que la Suisse navigue à l’aveuglette.

Bonne lecture,

climatiseurs
Keystone / Diego Azubel

Les vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes favorisent l’utilisation de systèmes de climatisation. Mais plus les bâtiments sont refroidis, plus la Planète se réchauffe.

La hausse des températures accroît aussi le besoin de refroidir les bâtiments. Cette évolution paraît logique et compréhensible. Mais le revers de la médaille, c’est une hausse de la consommation d’électricité et des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), on dénombre près de deux milliards d’appareils de climatisation en service dans le monde. En Suisse, un foyer sur dix dispose d’un climatiseur. Bien qu’il n’existe pas de statistiques nationales, les entreprises d’installations et les spécialistes confirment un marché en croissance depuis le début des années 2000.

L’AIE prévoit qu’en raison de l’augmentation du niveau de vie, de l’accroissement de la population mondiale et de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur, le nombre de climatiseurs installés augmentera de 40% d’ici 2030. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui les vendent, mais pas pour le climat. Ces appareils sont responsables d’environ 10% des émissions de CO2 dans le monde, soit plus que l’aviation ou le transport maritime.

rivière asséchée près de Mendrisio
© Ti-press

L’augmentation des températures chaque été fait baisser les niveaux d’eau en Suisse. Mais les cantons ou la Confédération n’ont encore ni de vue d’ensemble sur l’état des ressources ni de plan en cas de pénurie.

Ces dernières semaines, les interdictions d’arroser son jardin, de laver sa voiture ou encore de remplir sa piscine se multiplient. Ces mesures sont édictées de manière indépendante et non coordonnée par les communes et les cantons.

Interrogés par le journal dominical alémanique SonntagsBlick, les cantons avouent ne pas connaître leur consommation moyenne d’eau pendant les mois secs, ni quelle quantité d’eau est disponible, ni l’état de la situation concrète actuelle. Et comme ces informations ne sont pas disponibles, la Confédération n’a pas non plus de vue d’ensemble de la situation dans le pays.

Mais cela devrait bientôt changer, car le Conseil fédéral a lancé dernièrement la mise en place d’un système national de détection précoce et d’alerte en cas de sécheresse. En outre, les cantons doivent déterminer la quantité d’eau dont la population et l’économie ont besoin et la quantité disponible pendant les mois d’été secs. Il ne s’agit toutefois que de recommandations. 

Vincent Ribordy
Keystone / Anthony Anex

Depuis le début de l’année, les services d’urgence connaissent une forte affluence en Suisse romande. Si la situation perdure, la qualité des soins pourrait en pâtir.

Dans l’émission Forum de la RTS, Vincent Ribordy, médecin-chef du Service des urgences de l’Hôpital fribourgeois et coprésident de la Société suisse de médecine d’urgence, parle d’une nette augmentation du nombre de patient.es. «Cela se traduit par des périodes de forte activité, qui mettent le système sous pression.» 

Le manque de médecins de premier recours (médecins de famille, pédiatres, psychiatres et certains spécialistes) est un facteur d’explication à cette attractivité croissante. S’il est conscient que la tension et le triage font partie du métier d’urgentiste, il met en garde: «Si cette pression est constante et anormalement importante, elle augmente le stress et le risque de commettre des erreurs».

Pour éviter la saturation de leurs services d’urgence, certains hôpitaux romands se sont dotés de permanences médicales, à l’instar de celui de Morges. La surcharge est particulièrement forte durant les mois estivaux. «Il y a la chaleur, la sixième vague du Covid-19, la population vieillissante, le fait que beaucoup de monde n’a plus de médecin de famille et enfin le fait que les médecins traitants sont aussi en vacances», explique Anne Winkler, infirmière et responsable ad interim de l’unité de soins de l’Hôpital de Morges.

Cachets d opiacés
Copyright 2017 The Associated Press. All Rights Reserved.

Les cas d’intoxication aux opioïdes et la vente de ces médicaments ont fortement augmenté en Suisse. C’est ce que révèle une étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich publiée fin juin.

Société de consommation? Meilleure prise en charge de la douleur? Déploiement de gros moyens par l’industrie pharmaceutique auprès des médecins pour qu’ils et elles prescrivent ces produits? Pour Camille Robert, co-secrétaire du Groupement Romand d’Etudes des Addictions (GREA), «c’est certainement un peu tout ça».

Quelles que soient les raisons, les chiffres le montrent: en Suisse, entre 2000 et 2019, le nombre d’appels d’urgence pour des intoxications aux opioïdes a augmenté de 177% et la vente de ces produits a progressé de 91%.

L’attention face à la crise des opioïdes se porte surtout sur les Etats-Unis, d’où tout est parti dans les années 1990. La Suisse figure au 7e rang mondial de la consommation par habitant.e.

Plus

Discussion
Modéré par: Emilie Ridard

Envisagez-vous de rentrer en Suisse pour l’éducation de vos enfants?

Si vous vivez à l’étranger mais ne pouvez imaginer donner une autre éducation que celle de Suisse à vos enfants, contactez-nous!

19 Commentaires
Voir la discussion

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision