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Credit Suisse

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans ma sélection de jeudi, il sera beaucoup question d’argent et de banques. A commencer par Credit Suisse, et l’impact de sa mise en faillite aux quatre coins du monde.

Le rachat de la banque aux deux voiles par UBS aura aussi des conséquences sur leurs succursales en Suisse: 75 d’entre elles seraient menacées. On reste dans le monde de l’argent pour parler des personnes surendettées, dont l’espoir pourrait venir d’une modification de loi proposée par le Conseil fédéral. Enfin, ce même Conseil fédéral a annoncé vouloir un mandat de négociations avec l’Union européenne d’ici fin juin.

Bonne lecture,

Le logo de Credit Suisse
Keystone / Jerome Favre

La chute de Credit Suisse a provoqué des turbulences dans le monde entier. Il a perturbé les marchés, fait chuter les cours des actions de banques, soulevé des questions juridiques. swissinfo.ch a analysé l’impact de la mise en faillite de la banque à travers la planète.

On commence par Londres, qui craint sérieusement que l’échec de Credit Suisse et son rachat par UBS aillent entraîner des conséquences sur les emplois. Credit Suisse y emploie effectivement 5000 personnes. Des suppressions de postes pourraient fragiliser cette place financière déjà mise à mal par le Brexit.

Au Moyen-Orient, le président de la Banque nationale saoudienne a jeté l’éponge. Son établissement avait injecté des milliards dans Credit Suisse. A la suite du rachat, la plus grande partie de ces investissements n’existe plus sur le papier. Mais la Banque nationale se montre résiliente et indique que ces investissements représentaient moins de 0,5% de ses actifs.

À Singapour, haut lieu de la gestion de fortune, les autorités pensent que le rachat n’aura pas de conséquences dramatiques. Les deux banques y emploient chacune 3500 personnes. Mais elles auront du pain sur la planche pour garder leurs clients fortunés et leur personnel expérimenté.

Dans des pays d’Amérique latine, en Italie ou encore en France, la fusion ne devrait pas avoir de conséquences énormes. En Chine non plus, du moins à court terme. Il se peut en effet que les marchés financiers du pays soient perturbés dans le futur.

Les quartiers généraux d UBS et CS à Zurich
© Keystone / Michael Buholzer

Le rachat de Credit Suisse par UBS va forcément entraîner des doublons, nous dit la RTS. Selon elle, 75 succursales des deux banques sont menacées en Suisse. Cela est dû principalement au fait que ces agences se font souvent face dans les centres-villes.

Selon la RTS, 75 succursales de Credit Suisse et d’UBS sont menacées dans le pays. Avec le rachat de la banque aux deux voiles, les doublons sont nombreux. A eux deux, ces établissements bancaires cumulent près de 300 succursales, dont près de 200 pour UBS.

Le problème est le profil des deux banques, très proches. Ainsi elles ont régulièrement placé leurs succursales l’une en face de l’autre dans les centres-villes. Credit Suisse a trois quarts de ses offices à moins de 400 mètres d’une UBS.

Les fusions ou les rachats entraînent toujours des pertes pour les deux partenaires, rappelle la RTS. En 1993 lorsque Credit Suisse avait fusionné avec la Banque populaire suisse, 62 agences avaient été supprimées.

Idem pour UBS lorsqu’elle a fusionné avec la Société de Banque Suisse en 1997: 173 agences avaient été supprimées. Le rachat de Credit Suisse aura également des conséquences sur l’emploi. Mais à ce jour UBS n’a pas communiqué sur ce sujet.

Une personne rempli sa feuille d impôts
Christof Schuerpf

En Suisse, de nombreuses personnes n’arrivent plus à sortir la tête de l’eau à cause de leurs dettes. Une modification de loi proposée par le Conseil fédéral pourrait leur redonner l’espoir d’imaginer à nouveau des projets de vie.

Selon plusieurs enquêtes, entre 6 et 13% de la population suisse est endettée ou surendettée. Ces personnes vivent un véritable enfer, entre les poursuites et les actes de défaut de bien. Pour la majorité d’entre elles, cette situation entraîne des répercussions négatives sur leur santé et leur famille.

Mais un projet de modification de loi, mis en consultation l’an dernier, pourrait changer leur avenir. Ce projet, porté par le Conseil fédéral, propose de faire table rase des dettes qu’il leur reste à payer. Le débiteur devra toutefois afficher sa bonne volonté: sur une période de quatre ans, il devra rembourser le plus possible ce qu’il doit. Et chercher un travail s’il n’en a pas déjà un.

Ce projet s’inspire de ce qui se fait ailleurs. Comme aux États-Unis, ou encore en Europe où tous les pays ont un tel système à l’exception de certains États des Balkans. Lors de sa mise en consultation, la modification de loi a par ailleurs reçu un écho favorable de 23 cantons sur 26. Les cantons dépensent en effet beaucoup en charges sociales et frais de santé.

En proposant cette modification, le Conseil fédéral a voulu redonner une seconde chance aux personnes surendettées et leur permettre de réintégrer le marché du travail. La situation actuelle prive en effet le pays de nombreuses forces vives, car ces personnes se marginalisent et sortent complètement du système.

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Modéré par: Samuel Jaberg

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Maros Sefcovic en entretien avec Cassis
© Keystone / Peter Schneider

Annoncée mercredi en fin d’après-midi, la nouvelle n’a pas plu à l’UDC. Mais les autres partis applaudissent. Le Conseil fédéral veut établir un mandat de négociation avec l’Union européenne d’ici fin juin.

La visite récente en Suisse du commissaire européen Maros Sefcovic aura eu du bon: après l’abandon d’un projet d’accord-cadre en mai 2021, et donc après avoir mis un terme aux négociations, le Conseil fédéral a décidé de remettre l’ouvrage sur le métier et d’aller vite.

Le gouvernement a annoncé mercredi vouloir définir un mandat de négociation avec Bruxelles d’ici fin juin. Jusque-là, il s’en était tenu à des entretiens exploratoires, huit depuis le printemps dernier, qui lui avaient permis d’obtenir quelques concessions de l’Union européenne.

La nouvelle a été saluée par les milieux économiques et politiques, à l’exception de l’UDC qui se dit «choquée» que le Conseil fédéral prévoie de relancer les négociations. L’Union syndicale suisse insiste pour sa part sur la protection des salaires, tout comme le Centre. Les Verts, eux, regrettent que ça n’aille pas plus vite.

economiesuisse déclare qu’il s’agit-là d’un «pas important pour les relations politiques avec l’Europe, mais aussi pour l’économie suisse.» La Commission européenne se réjouit également de cette nouvelle, en évoquant «une dynamique positive».

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