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Aujourd’hui en Suisse
Suisses de Suisse et du monde, bonjour,
Les publicités dans les vitrines des pharmacies nous inciteraient-elles à consommer des médicaments inutiles? Une étude réalisée par des médecins de l’hôpital de Bienne montre que 60% de ces produits sont sans efficacité prouvée. D’un côté, c’est assez logique, puisque la loi interdit évidemment toute publicité pour ce que seul le médecin peut prescrire (antibiotiques, antidépresseurs, somnifères, etc.). Mais de l’autre, cela en dit long sur notre rapport à une pharmacopée «de confort», où les pilules deviennent presque un produit comme un autre.
Je vous parle aussi des perspectives de l’aéroport de Genève, du télétravail qui s’essouffle en Suisse et de ces paroissiennes et paroissiens écœurés qui quittent l’Église catholique après les nouvelles révélations sur les scandales sexuels.
Bonne lecture,
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Près de 60% des médicaments exposés dans les vitrines des pharmacies en Suisse n’ont pas d’efficacité médicalement prouvée. C’est la conclusion d’une étude menée par une équipe de médecins du Centre hospitalier de Bienne, qui ont analysé des photos de vitrines de 68 pharmacies choisies au hasard en Suisse.
Ces résultats peuvent s’expliquer en partie par le fait que les pharmacies n’ont pas le droit de faire de la publicité pour des médicaments prescrits sur ordonnance, tels que les antibiotiques, relève l’étude publiée dans le British Medical Journal Open. L’équipe qui a réalisé l’étude regrette de voir tant de médicaments sans efficacité prouvée dans les vitrines. En leur donnant cette visibilité, les pharmacies les recommandent indirectement au public, qui a de plus en plus recours à l’automédication.
Les chercheurs proposent donc d’introduire une étiquette sur tous les médicaments vendus sans ordonnance indiquant leur niveau d’efficacité prouvée. Cela permettrait aux patients et patientes de prendre des décisions éclairées sur les médicaments qu’ils choisissent d’acheter.
L’étude tient néanmoins à saluer les «contributions très précieuses aux soins médicaux de base» que fournissent les pharmacies. Les vitrines contiennent en effet des informations précises sur la santé et des recommandations. Les chercheurs ont par exemple pu observer des conseils de vaccin contre la grippe ou la méningite transmise par les tiques.
- Plus de la moitié des médicaments en vitrine de pharmacies sans efficacité prouvéeLien externe, par Mohamed Musadak et Emilie Délétroz, RTS Info
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L’aéroport de Genève est proche de la saturation, d’où des perspectives de croissance quasi nulles, comme l’explique son directeur. Quant à la prise de conscience écologique qui ferait renoncer à prendre l’avion pour des raisons climatiques, André Schneider, n’en sent pas encore les effets.
A Genève, 45% du trafic est assuré par easyJet, ce qui n’a rien d’exceptionnel: dans la majorité des aéroports, la compagnie aérienne principale représente 60% à 70% des vols. Si la low cost britannique décidait de partir – ce dont André Schneider doute fort – le vide ainsi laissé serait néanmoins vite comblé étant donné la demande dans la zone marchande. Le directeur n’est donc pas vraiment inquiet.
Contrairement à Zurich, qui est un hub, Genève est un aéroport «point-à-point», qui compte uniquement sur son propre bassin de population. On y prend surtout l’avion pour l’Europe, mais il entend attirer davantage de vols intercontinentaux, ce qui représente un effort de longue haleine pour convaincre les compagnies aériennes.
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Pendant la pandémie, il était vite devenu la règle. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises limitent le télétravail à deux ou trois jours par semaine. Même des géants de la tech comme Apple, Google et Zoom demandent à leur personnel de revenir au bureau. L’émission basik de la RTS fait le bilan de cette pratique qui a révolutionné notre rapport au travail.
En 2021, 40% des Suisses travaillaient à domicile, et une étude de l’Université Harvard affirmait que l’on est plus productif en télétravail. Mais trois ans plus tard, une version révisée de cette étude indique que le travail à distance peut réduire l’efficacité. Les gens ont en effet besoin de se trouver dans un environnement où d’autres personnes travaillent et où il existe un signal constant indiquant que l’on est là pour travailler.
Certaines entreprises rappellent donc leurs gens au bureau, alors qu’à l’inverse, d’autres n’ont carrément plus de bureau. C’est la solution choisie par une agence web genevoise, dont les employé-e-s travaillent soit depuis la maison, soit dans un espace de coworking. Chaque jour, des réunions en ligne (et debout) sont organisées pour suivre l’avancement des projets. Cette régularité et cette rigueur sont essentielles pour évaluer la progression du travail et sa qualité.
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Plus de 1000 cas d’abus sexuels au sein de l’Église catholique au cours des 70 dernières années en Suisse: le rapport de l’Université de Zurich continue de faire des vagues. Depuis sa publication il y a 15 jours, les paroisses enregistrent de nombreuses sorties de l’église de la part de fidèles outrés. Exemple dans les quatre plus grosses paroisses du canton de Zurich.
Zurich, Winterthour, Uster et Dübendorf, avec leurs 140’000 paroissiens enregistrés, ont vu 778 personnes quitter l’église en deux semaines. Le chiffre équivaut aux sorties généralement enregistrées en trois mois, et désole les aumôniers, qui s’engagent beaucoup sur le terrain. Car moins de membres signifie aussi moins d’argent pour financer ce genre de prestations.
Les jeunes se distancient de plus en plus de l’église. Le célibat des prêtres et l’attitude de la hiérarchie catholique à l’égard de l’homosexualité apparaissent d’un autre âge. La désobéissance aux supérieurs qui refusent de bouger est une voie vers le changement, estime le président d’une paroisse zurichoise. Une autre responsable affirme vivre déjà cette désobéissance, car selon elle, «seuls les êtres humains libres sont de bons pasteurs».
- «L’Église catholique deviendra tôt ou tard une secte masculine» – par Simone Herrmann, SRF
- L’Eglise catholique va-t-elle vraiment s’occuper des cas d’abus sexuels en son sein? – Informez-vous et débattez sur «SRG SSR dialogue»
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En conformité avec les normes du JTI
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