Aujourd’hui en Suisse
Chères Suissesses, chers Suisses de l’étranger,
La neige tient la Suisse en haleine. Tombée en abondance la nuit dernière, elle a certes provoqué beaucoup de joie, mais aussi un concentré de frustration sur les routes. De nombreux accidents ont eu lieu et les transports publics ont dû être interrompus.
Aujourd'hui, je vous parle aussi de la consommation de bière en Suisse et de son rapport avec la météo, de munitions livrées à l'Ukraine en violation de l'embargo suisse sur les armes et de ce qu'un accord entre la Suisse et l'UE signifierait pour les universités helvétiques.
Salutations de Berne,
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les premières neiges ont provoqué des bouchons sur les routes et des restrictions parfois importantes du trafic ferroviaire en de nombreux endroits de Suisse.
En ville de Berne, les transports publics ont partiellement cessé de fonctionner. Jeudi soir et durant la nuit, la neige est tombée en quantité inhabituelle dans pratiquement toutes les régions du pays, de 15 centimètres à Locarno à 58 centimètres à Bosco Gurin, dans le canton du Tessin.
Des records ont été battus à certains endroits, comme à Lucerne avec 42 centimètres de neige fraîche, à Glaris avec 36 centimètres, ainsi qu’à Zurich et Bâle avec 28 centimètres. De nombreuses entreprises de transport ont été tellement surprises par les quantités de neige qu’elles ont interrompu leur activité. Dans le courant de la journée, certaines d’entre elles ont repris leur service selon l’horaire.
La neige a provoqué beaucoup d’accidents sur les routes. Sur les autoroutes de la région de Berne, les conditions étaient incertaines, comme le rapporte le Tages-Anzeiger. Tôt le matin, un véhicule militaire et un autocar sont entrés en collision non loin de la capitale fédérale. Neuf personnes occupant le véhicule de l’armée ont été blessées.
- l’article de RTS InfoLien externe sur ces premières neiges remarquées
Des munitions fabriquées en Suisse sont arrivées en Ukraine via la Pologne en violation de l’embargo sur les armes.
145’000 munitions de sniper de calibre 0,338 et 500’000 munitions de calibre 0,308 ont été livrées le 10 juillet 2023 par l’entreprise thounoise Swiss P Defence à l’entreprise UMO SP en Pologne. Les munitions n’y sont toutefois restées que quatre jours, avant d’être réexpédiées en Ukraine.
«Cette réexportation est contraire à l’embargo sur les armes et, de manière générale, au principe de la Suisse de ne pas soutenir les livraisons d’armes à des Etats en guerre», écrit la cellule enquête de SRF, qui a révélé l’affaire.
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), responsable du contrôle des exportations de matériel de guerre, a confirmé à la radio télévision alémanique avoir ordonné à l’entreprise polonaise d’arrêter ces livraisons.
- L’enquête de SRF InvestigativLien externe
- Sa reprise par la RTSLien externe
Plus
Un aspect des négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) pourrait coûter cher aux hautes écoles helvétiques.
Aujourd’hui, les ressortissants et ressortissantes de pays de l’UE qui étudient en Suisse paient des frais de scolarité plus élevés que leurs homologues suisses. Dans les négociations en cours, l’Union exige que les tarifs pour les élèves de l’UE soient alignés sur ceux des Suisses.
Une enquête de SRF montre que les hautes écoles helvétiques pourraient y perdre environ 46 millions de francs de recettes par an. Près d’un cinquième des étudiants et étudiantes des universités suisses proviennent en effet de pays de l’UE.
Les pertes les plus importantes seraient enregistrées au Tessin, à l’Université de la Suisse italienne et à la Haute école spécialisée: le manque à gagner s’y élèverait à presque 9 millions de francs par an. L’Université de Saint-Gall serait quant à elle confrontée à des pertes de près de 7 millions de francs. Selon SRF, les deux cantons exigeront donc un dédommagement de la part de la Confédération si le Conseil fédéral devait céder à l’UE.
- Plus de détails dans l’article de SRF NewsLien externe
- Le commissaire européen et négociateur Maros Sefcovic doit se rendre à Berne d’ici la fin du mois, rapporte la RTSLien externe. Il devrait notamment y être question de la contribution versée par la Suisse à l’UE en contrepartie de l’accès partiel au marché intérieur européen.
Pour conclure, revenons à la météo: le mauvais temps contribue au recul de la consommation de bière en Suisse.
En Suisse, la consommation de bière est passée pour la première fois sous la barre des 50 litres par an et par personne. La baisse, enclenchée il y a plusieurs années, se poursuit donc. Les ventes de bière des brasseurs suisses ont diminué un peu plus que les importations.
La faute aux mauvaises conditions météo. Nous nous souvenons encore du printemps pluvieux dans la plupart des régions de Suisse. Il y a eu moins d’occasions de déguster une bière entre amis à l’extérieur, explique l’association des brasseries. Et, si le printemps est mauvais, l’année est déjà pratiquement finie pour les brasseurs.
De plus, le comportement en matière de sorties a changé ces derniers temps en Suisse. En 2024, de nombreux restaurants ont cessé leur activité et la tradition de se retrouver autour d’une table serait en train de disparaître dans le pays, toujours d’après l’association des brasseries.
- L’article en allemand de Watson.chLien externe
- La même sujet en français dans La LibertéLien externe
La photo du jour
Parce que la neige a aussi de bons côtés, je vous propose pour finir une image plus positive de l’or blanc: le quai enneigé de la Bürkliplatz, au bord du lac de Zurich, le vendredi 22 novembre 2024, alors que le soleil était à nouveau visible après les importantes chutes de neige de la nuit.
Traduit de l’allemand par Pauline Turuban avec DeepL
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