
Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Au quatrième jour de sa première session de l’année, le Parlement n’a pas trouvé d’accords sur deux sujets phares: celui de l’interdiction de la publicité sur le tabac et celui de la loi sur le CO2. Les représentants des cantons et du peuple se renvoient mutuellement la balle.
Ailleurs dans l’actualité du jour, nous nous intéressons au parcours du premier conseiller national originaire du Kosovo, à la croissance économique suisse en 2023 et à un choc des cultures inattendu lors de la Fashion Week de Paris.
Bonne lecture,

La session parlementaire de printemps se poursuit jeudi avec un rejet par le Conseil national du projet de mise en œuvre de l’interdiction de la publicité sur le tabac auprès des plus jeunes.
Pour rappel, la population suisse avait accepté (56,6%) il y a deux ans une initiative populaire demandant une interdiction de «toute forme de publicité pour le tabac accessible aux enfants». Jeudi, la Chambre basse du Parlement a refusé par 121 voix contre 64 le projet de mise en œuvre qui était sur la table.
Avant de le refuser, le National avait déjà affaibli le texte en introduisant une exception pour la presse écrite (pour les publications dont le lectorat est composé de 95% d’adultes) et en autorisant la publicité dans les lieux accessibles au public pour autant qu’elle ne soit pas visible pour les mineurs. Le résultat n’a finalement convaincu ni l’UDC, ni la gauche. Et le dossier retourne au Conseil des États.
De son côté, le Conseil des États n’est pas convaincu par la loi sur le CO2 telle qu’imaginée par le Conseil national. La Chambre des cantons n’a pas voulu du seuil de 75% fixé par le National concernant la part des émissions de gaz à effet de serre que la Suisse doit réduire à l’interne. Les sénateurs n’ont pas non plus souhaité que la Confédération finance à hauteur de 20 millions de francs l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques.
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- Lire notre article sur les principaux enjeux de la session en cours

Premier conseiller national originaire du Kosovo, Islam Alijaj est l’un des nouveaux visages du Parlement élu en octobre dernier. Mes collègues Benjamin von Wyl et Thomas Kern vous proposent aujourd’hui son portrait.
Atteint d’une paralysie cérébrale qui l’empêche de parler aussi vite qu’il pense, le nouvel élu socialiste zurichois est déterminé à s’engager en faveur des personnes souffrant d’un handicap. «Le point de vue des personnes handicapées est toujours oublié, même par les partis de gauche», affirme-t-il.
Et il n’a pas perdu de temps. Lors de sa première session parlementaire, le Zurichois de 37 ans a déposé une motion et posé plusieurs questions au gouvernement sur le thème. Et celui qui dit s’inspirer de Steve Jobs, le cofondateur d’Apple, voit les choses en grand. Notamment avec l’Initiative pour l’inclusion – actuellement en phase de récolte de signatures – dont il a eu l’idée.
L’élu socialiste reçoit même des éloges de ses collègues de droite. Selon le conseiller national UDC soleurois Rémy Wyssmann, il est l’un des rares «politiciens de gauche ou proches de l’État» à comprendre les préoccupations des petites entreprises. Un atout qu’il doit à sa famille qui dirige un service de nettoyage employant une trentaine de personnes.
- Lire notre portrait
- Le combat pour les droits civiques des personnes handicapées prend de l’ampleur (swissinfo, 2022)
- Lire notre point fort: Le Kosovo en Suisse, la Suisse au Kosovo

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Faut-il abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans?

Après le rebond post-Covid de 2022, la croissance économique suisse s’est ralentie en 2023.
L’an dernier, le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a ainsi augmenté de 1,3% contre 2,5% l’année d’avant, a annoncé jeudi la Confédération. Un ralentissement attribuable à la «normalisation» suivant la crise du coronavirus ainsi qu’au «contexte international difficile».
Ce niveau de croissance s’inscrit toutefois dans le haut de la fourchette des prévisions des économistes. Les plus pessimistes tablaient sur une progression de 0,7%. Dans le détail, ce recul de croissance s’explique par une hausse nettement plus faible que l’an dernier de la consommation des ménages (+2,1% contre 4,2%) qui n’a pas suffi à compenser l’amélioration des exportations de biens (+4,8% contre +4,0%). Il s’agit là de deux piliers de l’économie helvétique.
La Suisse fait néanmoins mieux que la zone euro (+0,5%), premier client des exportateurs du pays. Pour 2024, la Banque nationale suisse table sur une croissance économique de 0,5% à 1% alors que certains économistes misent sur 1,2% voire 1,4%.
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- Lire ou relire notre article sur les perspectives économiques suisses en 2024

Ce sont deux mondes bien différents qui se sont rencontrés mardi soir à la Fashion Week de Paris. D’un côté, celui de la mode. De l’autre, celui des fanfares valaisannes.
Un choc des cultures que l’on doit au styliste suisse Kevin Germanier, qui a eu l’idée d’inviter la fanfare «Ancienne Cécilia de Chermignon» à se produire lors du rassemblement parisien de la mode. Un choix qui ne doit rien au hasard puisqu’il s’agit de la fanfare de cœur du Valaisan dans la laquelle ont joué son grand-père et plusieurs membres de sa famille.
«C’est très compliqué de faire de la nouveauté dans ce format de ‘fashion show’. C’est un peu toujours la même musique et la même ambiance. Ça va marcher parce que c’est authentique, et c’est novateur d’amener ce monde à Paris», déclarait en amont du défilé à la RTS Kevin Germanier. Un pari qu’il semble avoir remporté à en croire les témoignages de mannequins et de membres du public se disant séduits par le spectacle.
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