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Alain Berset

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Jour J pour Alain Berset. À 52 ans, l’ancien ministre suisse de la Santé n’entend pas prendre sa retraite. Il convoite le prestigieux poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe, organisation défendant les droits humains en Europe.

Le candidat fribourgeois a devancé ses deux adversaires à l’issue du premier tour, mais il faudra attendre ce soir voire demain matin pour savoir si son avance se confirme, avec une élection à la clé.

Je vous parle aussi de la reconstruction des infrastructures grisonnes après les intempéries du week-end, des fonds «verts» trompeurs et d’une initiative (en partie genevoise) visant à reconstruire le système de santé à Gaza.

Bonne lecture,

Alain Berset
Keystone / Anthony Anex

L’ancien conseiller fédéral Alain Berset se rapproche de la tête du Conseil de l’Europe, qui élit ce mardi son nouveau secrétaire général.

À l’issue du premier tour organisé dans la matinée, le Fribourgeois a reçu 92 voix sur 240. Pas assez pour obtenir une majorité absolue (121 voix), mais suffisamment pour confirmer son statut de favori alors que ses deux concurrents, l’Estonien Indrek Saar et le Belge Didier Reynders, ont récolté respectivement 78 et 70 votes.

Il faudra donc attendre le deuxième voire troisième tour. Les résultats du «round 2» sont attendus pour 19h, il ne faudra alors au gagnant qu’une simple majorité. À savoir que les trois candidats peuvent se présenter pour le deuxième tour, mais il n’est pas exclu que l’un d’entre eux se retire avant le début du vote.

En cas d’élection, à quoi ressemblerait le quotidien de l’ancien ministre suisse de la Santé? C’est la question que se pose mardi le Blick. Pour un peu plus de 215’000 euros par an (sans compter sa rente d’ancien conseiller fédéral de 236’000 francs) Alain Berset serait responsable de la direction stratégique de l’organisation, qui défend les droits humains en Europe. Il devrait aussi assumer un rôle représentatif le mettant à pied d’égalité avec les chefs d’État et de gouvernement. Il vivrait dans une maison de fonction à Strasbourg.

Pont cassé
Keystone / Ti-Press / Samuel Golay

Retour sur les intempéries destructrices du week-end dernier. Alors que deux personnes restent introuvables ce mardi dans les Grisons, le ministre des Transports a fait le point sur les infrastructures à l’approche des vacances estivales.

Il faudra s’armer de patience, car le trafic vers le Sud est fortement perturbé par la fermeture du col du San Bernardino et de l’autoroute A13, dont un tronçon de 200 mètres a été détruit par la crue d’une rivière grisonne. C’est donc par le tunnel du Gothard qu’il faudra passer pour traverser les Alpes en voiture.

Selon Albert Rösti, chef du Département des transports, il devrait toutefois être possible de circuler à nouveau sur une voie dans chaque sens durant le mois de juillet, même s’il reste vague sur le calendrier exact. Les travaux de la chaussée ne pourront commencer que lorsque la rivière Moesa aura rejoint son lit, soit dans une semaine environ.

En attendant, le ministre UDC encourage les voyageurs et voyageuses à se tourner vers les transports publics. De leur côté, les CFF ont annoncé qu’ils déploieraient des liaisons nord-sud supplémentaires le week-end. Davantage de trains marchandises devraient également circuler.

Usine polluante
EPA / MATTHEW CAVANAUGH

Les fonds verts européens – censés être bons pour le porte-monnaie et la planète – investissent en réalité des milliards dans les industries les plus polluantes, et ce en toute légalité. L’enquête de la RTS.

Au total, ces paniers d’actions ont investi 87 milliards de dollars dans les 25 entreprises aux plus fortes émissions de CO2, dont 33 milliards dans le secteur du pétrole et du gaz. L’analyse se base sur les données de l’opérateur de la bourse de Londres et couvre 4000 fonds vendus en Europe.

Les banques suisses font elles aussi ce genre d’investissements dits «verts». UBS a ainsi investi 1,8 milliard de dollars dans ces entreprises polluantes, Pictet 961 millions, Edmond de Rothschild 541 millions, et Credit Suisse 461 millions. Du côté des entreprises suisses bénéficiaires, on recense les deux plus gros pollueurs que sont Holcim et Glencore. Ils récoltent respectivement 1 milliard et 600 millions.

Tout cela est parfaitement légal, selon la réglementation européenne. Celle-ci entend renforcer la transparence en obligeant les fournisseurs de fonds à détailler leur sensibilité écologique, sauf que les critères sont flous et laissent une grande marge d’interprétation. «La réglementation a été conçue comme un mécanisme visant à favoriser la transparence et non comme un système de certification», regrette Fiona Frick, fondatrice de la société genevoise Circe Invest.

Hôpital à Gaza
EPA / MOHAMED HAJJAR

Une initiative internationale veut reconstruire et faire fonctionner le système de santé à Gaza. Celle-ci passe par Genève, comme le révèle Le Temps.

«Envisager un système de santé à Gaza qui tienne la comparaison avec n’importe quel autre système de classe mondiale», l’objectif de Bruce Degn, fer de lance de la Gaza Health Initiative, est ambitieux. «Nous allons réussir à rassembler suffisamment de forces: la volonté sera là; la technologie aussi; les fonds et l’expertise suivront», ajoute-t-il.

De nombreuses associations de médecins, des individus et des institutions se sont déjà regroupés dans cette initiative. Le but étant de la rendre opérationnelle aussi rapidement que possible, lorsque la guerre à Gaza prendra fin. L’Université de Genève (Unige) entend apporter sa pierre à l’édifice.

Notamment en aidant les étudiants palestiniens. «Il y a actuellement quelque 3000 étudiants en médecine qui sont à Gaza. […] Il s’agit de les aider à achever leur formation. Soit sur place, pour ceux qui le pourront, soit en les aidant à achever leurs études ailleurs», indique Karl Blanchet, directeur du Centre d’études humanitaires de l’Unige. Genève pourrait s’engager sur le contenu des cours ou sur d’autres aspects de la formation, alors que d’autres États pourraient mettre à disposition des classes.

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