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Sarco machine on display

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

«Sarco», le retour. Inventée par un activiste australien de l’euthanasie, cette capsule d’aide au suicide qui ressemble au vaisseau de «Buzz l’Éclair» continue de susciter la controverse en Suisse, alors que la presse alémanique annonçait son lancement cet été en Suisse.

L’engin navigue dans un flou juridique. Entre législation libérale en matière de suicide assisté et nécessité de certifier les dispositifs médicaux.

Je vous parle aussi des risques du secteur de la construction après un terrible accident la semaine dernière et du nouveau guichet virtuel de la Poste.

Bonne lecture,

Sarco machine on display
Exit International

Elle suscite la controverse depuis deux ans. La capsule d’aide au suicide «Sarco» est censée être inaugurée en Suisse cet été, selon la presse helvétique. Mais certains cantons s’y opposent.

Une espèce de vaisseau spatial violet dans lequel on s’étend avant de presser un bouton libérant de l’azote conduisant à une mort présentée comme sans douleur, voici le concept de la capsule «Sarco». Une invention du controversé activiste et ancien médecin australien, Philip Nitschke.

Dimanche dernier, la NZZ am Sonntag révélait que le dispositif serait utilisé pour la première fois cette semaine, en Valais. Mais le médecin cantonal valaisan a interdit en fin de semaine dernière l’utilisation de «capsules à suicide» sur son territoire. Quelques jours avant, le premier procureur du canton de Schaffhouse menaçait quant à lui le fournisseur du «Sarco» de poursuites pénales.

Porteuse du projet, l’association «The Last Resort» estime de son côté que le dispositif est légal en Suisse, pays très libéral en matière de suicide assisté. Elle nie toutefois avoir prévu son lancement dans le canton alpin cette semaine. L’association Exit, reconnue dans le domaine de l’aide au suicide, se montre critique face à la démarche, mais confirme qu’un flou juridique entoure son utilisation. Interrogé par la RTS, le médecin cantonal adjoint du Valais estime pour sa part que l’engin est un dispositif médical qui nécessite une autorisation.

Chantier
Keystone / Jean-Christophe Bott

La chute d’un échafaudage de 16 étages qui a provoqué la mort de trois ouvriers et blessé huit autres suscite un débat sur les conditions de travail du secteur.

Le drame dont les circonstances restent floues a eu lieu vendredi dernier sur le chantier d’une tour à Prilly-Malley, dans l’Ouest lausannois. Et alors que près de 600 personnes participaient lundi à une commémoration sur place, quelque 70 ouvriers se sont aussi réunis mardi pour un hommage sur un chantier genevois. Ils appellent à une meilleure protection sur leur lieu de travail.

La construction est l’un des secteurs les plus risqués en Suisse, se classant en cinquième position, comme le rappelle Le Temps. L’an dernier, 16 ouvriers sont morts en raison d’un accident de travail. Un chiffre qui s’élevait à 19 en 2022. La branche compte environ 156’000 travailleurs à temps plein.

Recensé par la Suva – assureur des métiers de l’industrie et de la construction, en l’occurrence propriétaire du chantier accidenté – le nombre de décès dans la branche est d’une «stabilité scandaleuse», estime  Jean-Pierre Tabin de la Haute École de travail social et de la santé, à Lausanne. Selon lui, le recours au travail intérimaire et la pression sur les délais accentuent les risques d’accident sur les chantiers.

Poste
KEYSTONE/Martial Trezzini

Innovation utile ou mise à l’écart des personnes âgées? La poste teste dans plusieurs filiales un «guichet virtuel», mais il peine à convaincre certains milieux.

Obtenir un renseignement, envoyer du courrier, ou encore commander un extrait de casier judiciaire. Au Petit-Lancy à Genève et dans sept autres de ses filiales, la Poste offre depuis le début de l’année la possibilité à sa clientèle d’effectuer ces opérations par écrans interposés.

Mais le test ne convainc pas le président d’AVIVO Genève, une association défendant les intérêts des personnes retraitées. «La Poste oublie les seniors. Aujourd’hui, en Suisse, 25% de la population est à la retraite», affirme Ueli Leuenberger, qui craint que le dispositif ne crée une fracture numérique avec les personnes les plus âgées.

Surtout que le géant jaune prévoit de fermer 170 filiales d’ici 2028. «C’est toujours la même séquence. On nous apprend d’abord une fermeture progressive des bureaux de poste, puis on développe de nouveaux outils numériques censés combler des besoins supposés de la population», dénonce Dominique Gigon, responsable pour la Suisse romande de Syndicom.

La Poste indique de son côté «ne pas obliger les gens à utiliser ce service, mais simplement leur demander s’ils sont intéressés». Ces «vidéos cabines» n’ont pas vocation à se substituer aux guichets traditionnels, selon l’entreprise qui affirme s’adapter aux habitudes de sa clientèle. «Au cours des cinq dernières années, les transactions financières ont chuté de 50% dans les filiales», avance son porte-parole.

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