Des perspectives suisses en 10 langues
Panneau indiquant un local de vote.

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Exceptionnellement, vous recevez notre sélection de l’actualité un dimanche. La raison est simple: ce dimanche 22 septembre était une journée de votation en Suisse.

Deux objets seulement étaient soumis au vote au niveau fédéral. Dans les deux cas, c’est un «non» très net qui est sorti des urnes, tant de la part des cantons que de la population.

Bonne lecture,

Deux hommes et une femme devant une affiche.
Keystone / Peter Schneider

Ce n’est pas cette fois que la Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle sera mise à jour. La réforme de la LPP qui était proposée tant par le gouvernement que par la majorité de droite du Parlement a été clairement refusée. Le peuple a dit «non» par 67,1% des voix. Du côté des cantons, le résultat est sans appel, puisqu’ils ont tous refusé le projet.

L’objet était relativement compliqué, mais on peut le résumer en deux mesures phares. D’une part, le gain annuel nécessaire pour accéder à l’assurance professionnelle aurait été abaissé. Cette mesure aurait permis aux plus bas salaires – parmi lesquels beaucoup de femmes – de bénéficier d’une couverture LPP et pas uniquement de l’assurance de base (AVS).

La réforme entendait aussi assurer le financement de la LPP à long terme et répondre ainsi au problème financier que représente l’allongement de l’espérance de vie pour les assurances de prévoyance professionnelle. La réforme prévoyait d’abaisser le taux de conversion, de 6,8% actuellement à 6%. En termes plus clairs, un capital de retraite de 100’000 francs, par exemple, n’aurait plus conféré une rente annuelle de 6800 francs, mais de seulement 6000 francs.

C’est ce dernier point qui semble avoir coulé la réforme. L’argument principal de la gauche, à l’origine du référendum, consistait en gros à dire «pas question de payer plus pour toucher moins». Les sondages réalisés avant le vote avaient déjà montré que cet argument a fait mouche auprès des Suisses. Le récent cafouillage statistique sur l’avenir financier des retraites n’a pas non plus plaidé en faveur du caractère urgent d’une réforme.

Trois plats de nourriture sur une table.
Keystone / Peter Klaunzer

Le second objet de ces votations fédéral s’est également heurté à un refus très sec. L’initiative populaire pour la biodiversité a été refusée par 63% des voix. Et encore une fois, le résultat des cantons est très clair: seuls Genève et Bâle-Ville ont accepté la proposition.

Lancée par des organisations de protection de l’environnement et du paysage, l’initiative «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage» demandait d’ancrer une meilleure protection du paysage et du patrimoine bâti dans la Constitution fédérale. Elle prévoyait d’affecter plus de surfaces et d’allouer plus de moyens financiers à la sauvegarde et au renforcement de la biodiversité.

Le texte était soutenu par les organisations de protection de l’environnement, les partis de gauche ainsi que les Vert’libéraux. À leurs yeux, cette initiative était nécessaire, car la Suisse est particulièrement menacée par le recul de la biodiversité. Les partis de droite et les milieux économiques et agricoles estimaient au contraire que la Suisse dispose déjà de règles suffisantes pour protéger la nature et, surtout, que cette initiative était «extrême».

Comme c’est souvent le cas pour des thèmes touchant la protection de l’environnement, le résultat du vote montre un clivage entre les villes et les campagnes. Mais à l’exception de Bâle-Ville et de Genève, l’initiative n’a pas non plus réussi à emporter la majorité dans les cantons très urbains. L’initiative qui ne contenait pas d’objectifs précis tant en matière de fonds alloués que de surfaces concernées était probablement trop floue pour convaincre au-delà des cercles déjà acquis à la cause.

Deux personnes avec un drapeau jurassien dans une rue
Keystone / Jean-Christophe Bott

Plusieurs scrutins cantonaux étaient également au menu de ce dimanche de votations. En Suisse romande, l’objet le plus scruté concernait le statut de la ville de Moutier. La population des cantons de Berne et du Jura a accepté le Concordat sur les modalités du transfert de la ville du canton de Berne et à celui du Jura. Ce transfert sera effectif le 1er janvier 2026.

Le Concordat a été accepté par 83,2% des voix dans le canton de Berne et par 72,9% dans celui du Jura. Il s’agissait du dernier vote populaire relatif à la question jurassienne, qui est désormais considérée close. L’Assemblée fédérale devra encore se prononcer l’an prochain sur cette modification de frontière, mais ce ne sera qu’une formalité.

La population du canton de Genève a refusé par 61,74% des voix que la durée de la formation du corps enseignant du primaire soit ramenée de quatre à trois ans. La baisse d’imposition pour les patrons qui détiennent au moins 10% de leur entreprise a également été refusée par 58,05%. $

Cette mesure qui visait à soutenir l’économie locale était contestée par un référendum de la gauche, qui dénonçait les pertes fiscales. Dans le canton de Fribourg, la Loi sur les prestations complémentaires pour les familles a été plébiscitée avec 69,62% de «oui». 

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision