Aujourd’hui en Suisse
Chères Suissesses, chers Suisses à l'étranger,
Les aciéries suisses sont en crise. Aujourd'hui, le cours de l'action de l'entreprise Swiss Steel s'est effondré. Le personnel de l'aciérie de Gerlafingen s'est rassemblé sur la Place fédérale à Berne pour appeler à l'aide.
À ce stade, le ministre de l'Économie Guy Parmelin ne considère toutefois pas l'industrie sidérurgique suisse comme étant d'importance systémique.
Mais tout d'abord, faisons le point sur la politique en Suisse, où l'UDC est en nette progression.
Ce week-end, les cantons d’Argovie et de Bâle ont élu leurs gouvernements. L’occasion de faire le point sur l’état de forme des partis suisses.
Depuis les élections fédérales d’octobre 2023, sept cantons ont renouvelé leurs parlements. Une image claire se dessine désormais: l’UDC, le parti de droite conservatrice, progresse. Cela se fait surtout au détriment des Vert-e-s.
En Argovie, une femme fait son entrée au gouvernement pour la troisième fois seulement dans l’histoire de ce canton fortement peuplé: Martina Bircher (photo), 40 ans, connue pour sa ligne dure en matière de politique d’asile et de politique sociale, mais aussi pour avoir coprésidé l’Intergroupe parlementaire Suisses de l’étranger.
«Le monde a changé. Les thèmes de l’UDC comme l’asile et l’immigration ont de nouveau le vent en poupe, le changement climatique d’autant moins», analyse le Tages-Anzeiger.
Le journal en profite pour dresser un bilan des sept cantons qui ont organisé des élections au cours de l’année écoulée.
L’UDC a gagné 3,2% de suffrages. Les Vert-e-s en ont perdu 1,5%, le Parti libéral-radical en a perdu 0,8% et les Vert’libéraux 0,5%. Les parts du Centre et du Parti socialiste restent pratiquement inchangées depuis les élections fédérales.
- L’analyseLien externe du Tages-Anzeiger (en allemand)
Du personnel qui doit pointer lorsqu’il va aux toilettes: cette pratique de l’industrie horlogère a suscité l’indignation. Elle prend désormais une tournure politique.
Une enquête de la RTS a mis en lumière la pratique controversée de certaines entreprises horlogères de Suisse romande, où le personnel n’est pas autorisé à comptabiliser le temps passé aux toilettes comme temps de travail.
Cette affaire fait réagir la conseillère aux États neuchâteloise Céline Vara (Les Vert-e-s). Elle compte stopper cette pratique qu’elle juge «aberrante», comme elle l’a déclaré dans l’émission Mise au Point de la RTS dimanche.
Le tribunal cantonal de Neuchâtel, qui a jugé l’affaire, constate dans son arrêt qu’il s’agit d’un vide juridique, car «la notion de pause n’est pas clairement définie dans la loi». Il a donc jugé la pratique légale.
La sénatrice verte veut désormais porter la question devant la Commission des affaires juridiques du Conseil des États: «Nous devrons examiner s’il y a, oui ou non, une lacune dans la loi, comme le dit le Tribunal cantonal neuchâtelois. Si c’est effectivement le cas, nous devrons alors légiférer et ne pas attendre des années pour que cette question soit clarifiée».
Les entreprises sidérurgiques suisses sont confrontées à d’immenses problèmes. Aujourd’hui, du personnel a manifesté sur la Place fédérale.
La crise des sidérurgistes suisses s’explique en partie par la hausse des prix de l’électricité en Suisse, mais aussi par la crise de l’industrie automobile européenne, principalement en Allemagne: il faut moins d’acier.
Swiss Steel est au bord de l’effondrement. L’entreprise lucernoise est désormais dans le rouge partout où le groupe est encore actif. Les usines fonctionnent bien en dessous de leur capacité. Une grande partie du personnel est au chômage partiel.
Même les investisseurs ne font plus confiance à Swiss Steel pour l’avenir. Ce matin, l’action a encore chuté de 20% après un article de la Sonntagszeitung affirmant qu’il pourrait bientôt ne plus y avoir d’argent dans les caisses. «Si les choses continuent ainsi, il est à prévoir que le sidérurgiste ne remplisse plus les conditions de crédit au printemps», selon le journal.
Le deuxième grand producteur d’acier en Suisse, l’aciérie de Gerlafingen, est également au bord de la faillite. 120 collaboratrices et collaborateurs supplémentaires doivent partir, après la suppression de 60 emplois au printemps.
Le personnel a donc manifesté aujourd’hui sur la Place fédérale (cf. la photo) pour le maintien de l’aciérie de Gerlafingen – un tel événement ne se produit que sporadiquement en Suisse. Le Conseil fédéral a jusqu’à présent refusé tout soutien étatique, par exemple en ce qui concerne les prix de l’électricité. Le Conseil des États demande maintenant à la commission compétente d’examiner des mesures immédiates.
- Le reportage de la SonntagszeitungLien externe (sur abonnement, en allemand)
Les loyers dans les grandes villes suisses sont de plus en plus chers, et les appartements bon marché se font rares. Un cas survenu à Zurich fait aujourd’hui la Une des journaux.
À Zurich, la grande banque UBS possède la cité Heuried comprenant 100 appartements à louer. Celle-ci a été rénovée de fond en comble il y a 20 ans: nouveaux balcons, nouvelles salles de bain, nouvelles cuisines. Il y a quatre ans, de nouveaux chauffages et des panneaux solaires ont été installés, comme le rapporte Blick.
Mais aujourd’hui, UBS prévoit de démolir l’ensemble des logements. Le fonds immobilier du géant bancaire prévoit la construction de 149 nouveaux appartements (photo ci-dessus). Les baux de toutes et tous les locataires ont été résiliés. Selon la banque, une démolition serait dans ce cas plus respectueuse de l’environnement qu’une rénovation, et augmenter le nombre d’appartements sur le même site contribuerait à atténuer la pénurie de logements.
Dans la NZZ, le géographe et économiste Christian Hilber place le marché locatif suisse dans une perspective internationale. «Les appartements situés dans des endroits de premier choix sont rares et ne peuvent pas être multipliés», dit-il, mais à Zurich, les loyers sont encore avantageux par rapport à Londres, car «le ou la locataire ne paie le véritable prix du marché que lorsque l’appartement est nouvellement loué».
Christian Hilber y voit donc un problème d’«insider-outsider»: les personnes qui ont un appartement profitent de loyers qui n’augmentent pas ou peu, mais celles qui en cherchent un sont exposées aux fluctuations du marché. «Le problème des files d’attente lors des visites d’appartements n’est pas aussi grave en Suisse que dans les villes étrangères», dit-il toutefois.
- L’interview de l’économiste du marché du logement Lien externedans la NZZ (sur abonnement, en allemand)
- Le reportage de BlickLien externe sur la démolition de la cité zurichoise (sur abonnement, en allemand)
La Suisse en image
L’«Älperchilbi» a eu lieu dimanche à Stans (canton de Nidwald). Il s’agit d’une tradition suisse vivante et appréciée, durant laquelle les participantes et participants défilent sur la place du village en costumes traditionnels nidwaldiens.
La devise était «säiä – pflägä – ärntä», soit semer, soigner et récolter. Le point culminant est toujours la désalpe, lorsque les vaches sont ramenées dans la vallée décorées de riches ornements.
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