Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Les déclarations du nouveau président américain Donald Trump n’en finissent pas de prendre le monde de court. Cette attitude, qui peut faire sourire ou secouer la tête, a néanmoins des répercussions très concrètes sur la vie de millions de personnes, aussi en Suisse.

Au risque de contrevenir à la loi fédérale sur la protection des eaux, le Département de l’environnement renonce à restreindre l’usage d’un insecticide, capable de polluer d’une goutte tout un cours d’eau.

Je vous parle enfin de l’arrivée de la drogue du zombie à Zurich et du maître chanteur de l’horloger Patek Philippe, qui fait de nouveau parler de lui.

Je vous souhaite une intéressante lecture,

Keystone

Gel de l’aide internationale au développement ou volonté de contrôler Gaza: les déclarations du président américain Donald Trump se succèdent et font trembler la Genève internationale et les ONG suisses.

Le monde diplomatique est en émoi après que Donald Trump a déclaré vouloir «prendre le contrôle de la bande de Gaza». De son côté, la Suisse joue la prudence: «Si ces déclarations sont véritablement suivies de faits concrets qui ont un impact sur nos valeurs de droit international, qui ont un impact sur notre politique, là, ce sera le moment de prendre position», a indiqué le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Nicolas Bideau à la RTS.

Une autre décision du président américain a provoqué une secousse sismique: le gel de 90 jours des aides américaines au développement international touche de plein fouet plusieurs organisations suisses. Terre des hommes, par exemple, voit son budget amputé de 10 millions de dollars (environ 9 millions de francs suisses). Conséquence: 1,5 million de bénéficiaires affectés et 430 collaboratrices et collaborateurs qui devront être licenciés, selon sa directrice Barbara Hintermann.

Les États-Unis ne sont pas les seuls à réduire leur budget de coopération internationale. L’Allemagne, la France, les Pays-Bas et la Suisse suivent aussi cette tendance. Toutefois, la coupe budgétaire de l’USAID (l’agence des États-Unis pour le développement international) intervient de manière si soudaine qu’elle ne laisse aucun délai aux ONG pour s’organiser.

Outre Terre des hommes, plusieurs organisations suisses sont touchées. Il s’agit par exemple de l’Entraide Protestante Suisse (EPER) (-10 millions) ou de Solidar Suisse (-1,5 million). Certaines ONG préfèrent ne pas être nommées, mais déclarent perdre 30% de leur financement. Les organisations sont désormais suspendues à la décision des États-Unis. «Je pense qu’ils vont en tout cas réduire la coopération internationale. La question, c’est de combien», indique Barbara Hintermann.

• L’article de la RTSLien externe à propos de Gaza (en français)
• L’article de 24 Heures sur les ONG (en françaisLien externe, sur abonnement)
• Notre article sur les secousses de la Genève internationale depuis l’entrée en fonction de Donald Trump (en français et en allemand)

Keystone

Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) renonce à restreindre l’usage de deltaméthrine, un insecticide hautement toxique. Il a suivi une recommandation en ce sens de l’Union suisse des paysans.

«Une goutte d’un produit contenant de la deltaméthrine peut contaminer un ruisseau entier», avertit Kurt Seiler, le chimiste cantonal de Schaffhouse. Pourtant, les agricultrices et agriculteurs de Suisse pourront continuer à utiliser cet insecticide.

Au départ, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) souhaitait établir des valeurs limites pour onze substances. Selon Kurt Seiler, les chimistes cantonaux attendent depuis des années la mise en place de telles valeurs, sans lesquelles ils ne peuvent prendre aucune mesure, puisqu’il n’y a pas de base légale pour ce faire.

Mais, d’après des recherches de l’émission Rundschau de la SRF, les services de l’OFEV ont consulté les services phytosanitaires cantonaux et l’Union suisse des paysans, qui ont recommandé de ne pas inclure quatre de ces onze substances. «Cela entraverait trop fortement la production agricole», selon le rapport de consultation.

Ce faisant, «le département d’Albert Rösti contourne la loi fédérale sur la protection des eaux», d’après l’expert en droit environnemental Hans Maurer. Selon lui, ne pas fixer de valeurs limites pour des pesticides dangereux n’est pas légal. Un constat partagé par les services du DETEC eux-mêmes, pour lesquels «la protection des eaux prévue par la loi sur la protection des eaux n’est pas garantie».

• L’article de la SRFLien externe (en allemand) et de la RTSLien externe (en français)

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Zurich se prépare à l’arrivée du Fentanyl, surnommée la drogue du zombie. L’opioïde y a récemment été repéré à deux reprises.

Le Fentanyl est un opioïde synthétique, peu coûteux, qui fait des ravages sur son passage, notamment aux États-Unis. Toutefois, il est de plus en plus présent en Europe et commence à arriver en Suisse. Il a été détecté deux fois à Zurich, selon le chef des affaires sociales de Zurich, Raphael Golta.

La ville souhaite donc mettre en place des mesures pour réagir rapidement à l’arrivée de cette drogue. Parmi elles, la sensibilisation et le développement des soins médicaux. Les personnes concernées doivent avoir accès à des médicaments d’urgence et à des thérapies. Zurich va mettre à disposition 1000 doses de naloxone, un spray nasal anti-overdose.

Les personnels de santé seront également formés spécifiquement à la gestion des consommatrices et consommateurs de Fentanyl à partir du mois d’avril.

La ville est convaincue d’être bien préparée aux évolutions en matière de drogue, eu égard à son expérience en la matière. En effet, dans les années 1990, une gigantesque scène ouverte avait été démantelée petit à petit grâce à la politique des quatre piliers mise en place: prévention, réduction des risques, thérapie, répression.

• Les explications de la SRFLien externe (en allemand) et de la RTSLien externe (en français)

Keystone / Georgios Kefalas

Le maître chanteur qui rançonne la manufacture horlogère de luxe Patek Philippe à Genève depuis neuf mois remet le couvert. Cette fois, il demande 25 millions d’euros en cryptomonnaie.

Après avoir réclamé 5, puis 10, puis 20 millions, l’individu a exigé dans une nouvelle lettre le versement de 25 millions d’euros (environ 24 millions de francs suisses). L’envoi de cette nouvelle demande de rançon a provoqué l’intervention des pompiers et du Nedex, l’unité de déminage de la police.

Le criminel a pour habitude de fixer des délais d’exécution très courts. Or, techniquement, légalement et matériellement, il est impossible d’effectuer des versements aussi rapidement. Monero, la cryptomonnaie choisie par l’auteur, ne le permet pas.

L’entreprise genevoise prend les menaces très au sérieux, puisque le maître chanteur a déjà mis quatre fois ses menaces à exécution. Plusieurs personnes, dont une enfant, ont été blessées plus ou moins grièvement. La dernière fois, c’était le 22 janvier, lorsqu’un colis piégé a été retrouvé dans la boîte aux lettres de la fiduciaire de Patek Philippe.

L’individu ne donne aucune possibilité de communiquer avec lui, ce que l’entreprise regrette. Selon une source interrogée par 20 Minutes, «si l’auteur avait donné la possibilité d’échanger avec lui, […] d’autres options auraient pu être explorées. […] Depuis le début, il est pris au sérieux. Il n’aurait probablement pas eu besoin de repasser à l’acte s’il avait été possible de communiquer avec lui.»

• L’article de 20 MinutesLien externe (en français)

Keystone / Michael Buholzer

La Suisse en image

L’émission G&G – Gesichter und Geschichten (en français: des visages et des histoires), autrefois connue sous le nom de Glanz und Gloria de la télévision suisse alémanique SRF va faire les frais des mesures d’économies. Elle sera supprimée dès le mois de juin, après 20 ans d’existence. 20 personnes vont perdre leur emploi.

SRF a annoncé supprimer en tout 50 postes de travail à plein temps d’ici 2026, lui permettant de réaliser 8 millions de francs d’économies.