Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

La Suisse a vécu un dimanche de votation avec un seul objet fédéral au programme: l’initiative «Pour la responsabilité environnementale».

Sans surprise, ce texte qui exigeait que l’économie suisse ne puisse pas dépenser plus de ressources que ce que peut supporter la planète a été refusé. En fait, toute la question était de savoir dans quelle proportion cette proposition serait refusée. Comme vous le découvrirez dans cette sélection de l’actualité du jour, le verdict est on ne peut plus clair.

Bonne lecture!

Keystone / Salvatore Di Nolfi

Seul objet au programme des votations fédérales de ce dimanche, l’initiative populaire «Pour la responsabilité environnementale» a été refusée tant par le peuple que les cantons. Le score est même très sévère: le texte a été refusé par 69,8% des voix et par tous les cantons. Le constat est clair: l’initiative n’a pas réussi à convaincre en dehors des cercles de la gauche et de l’écologie.

L’initiative émanait des Jeunes Vert-e-s et exigeait que l’économie suisse ne puisse pas utiliser davantage de ressources que ce que peut supporter la planète. Le texte n’énonçait cependant pas de mesures concrètes pour réaliser son objectif, mais seulement un horizon temporel à dix ans.  

À l’heure du bilan, c’est naturellement la déception qui prime face à la sévérité du résultat dans les rangs de la gauche politique et des milieux environnementaux. Pour les Jeunes Vert-e-s, avec ce vote, «la Suisse rate sa chance de lutter contre les crises environnementales». Le Parti écologiste suisse dénonce le «statu quo» et le discours alarmiste des partis de droite et des milieux économiques.

Ces derniers se félicitent en revanche du refus très clair du peuple et des cantons à une initiative considérée comme «extrême» par le comité d’opposition. Celui-ci estime dans un communiqué que ce résultat «est un nouveau revers pour les Verts, leurs politiques d’interdictions et leur volonté d’imposer la décroissance».

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Keystone / Peter Klaunzer

Le refus de l’initiative «Pour la responsabilité environnementale» était attendu et ne constitue en aucun cas une surprise. Pour la politologue Cloé Jans, interviewée par swissinfo.ch à l’issue du scrutin, il est manifeste que les jeunes Vert-e-s n’ont pas réussi à convaincre en dehors des rangs de la gauche.

L’idée de ne pas épuiser les ressources de la Terre était certes louable, mais l’initiative était à la fois trop vague et trop axée sur un changement radical de notre mode de vie. «Elle visait fortement le mode de vie des individus et n’était pas pensée pour l’ensemble de la société. Tout le monde a compris ce qu’une acceptation aurait signifié pour chacun et chacune», déclare la politologue, qui souligne au passage que «les Suisses peuvent faire preuve d’ouverture en matière d’écologie, mais n’aiment pas les interdictions».

L’échec s’explique aussi par le fait que l’initiative arrive à un mauvais moment. Les problèmes écologiques sont relégués au second plan dans une période marquée par de nombreuses incertitudes géopolitiques et économiques. «C’est ce qui a rendu cette initiative particulièrement difficile, car elle aurait justement créé des incertitudes dans le domaine économique», déclare Cloé Jans.

Pour autant, le vote de ce dimanche ne signifie pas que l’horizon soit totalement bouché pour les questions de défense de l’environnement. Le refus récent par le peuple d’une extension des autoroutes le montre bien, note la politologue. Et même si les questions économiques et géopolitiques semblent pour l’heure dominer, «les inondations et les sécheresses maintiendront l’urgence des questions environnementales à un niveau élevé», estime Cloé Jans.

• L’interview de Cloé Jans à lire sur swissinfo.ch

Etat de Fribourg

Il y avait aussi quelques votations cantonales au programme de ce dimanche. À Fribourg, le peuple a accepté à 53,4% un crédit de 56 millions de francs pour la construction d’un centre de stockage pour les biens culturels du canton. La nouvelle construction améliore la situation, les biens culturels étant actuellement répartis sur 29 sites. Le référendum était obligatoire.

Dans le canton de Berne, le peuple a nettement refusé (72%) l’«Initiative solaire bernoise» (photo), qui exigeait que les toits et les façades des nouvelles constructions soient équipés d’installations solaires. La mesure aurait aussi concerné toutes les rénovations de toits et de façades. Dans le canton de Soleure, une révision totale de la Loi sur l’énergie a été refusée. Celle-ci visait à encourager des énergies renouvelables telles que le solaire ou le biogaz.  

Un nouveau projet visant à abaisser la majorité civique était cette fois soumis au vote dans le canton de Lucerne. Comme d’autres projets avant elle, l’initiative «Oui au droit de vote à seize ans!» a été nettement refusée. Le texte aurait permis aux jeunes de participer aux scrutins cantonaux et communaux, mais pas de se porter candidats pour des élections. Glaris restera donc le seul canton à avoir fixer la majorité civique à 16 ans.

Parmi les autres votations cantonales, vous saurez encore que deux cantons — Soleure et Bâle-Campagne — ont refusé l’introduction d’un salaire minimum qui était réclamé par le biais d’initiatives de la gauche. Pour le moment, le principe d’un salaire minimum est effectif dans seulement cinq cantons: Genève, Neuchâtel, Bâle-Ville, Tessin et Jura. Mais le sujet n’est pas clos, vu que des initiatives similaires ont été déposées dans les cantons de Vaud et de Fribourg.

• Le résultat fribourgeoisLien externe sur le site du quotidien La Liberté
• Le résultat du vote sur l’initiative solaire bernoiseLien externe sur le site de RTS Info
• Les principaux résultatsLien externe de cette journée de votation sur le site du quotidien Le Temps