![Affiches de votation](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/644496735_highres.jpg?ver=650fca87)
Aujourd’hui en Suisse
Chères Suissesses, chers Suisses de l'étranger,
Les dimanches de votation sont généralement des journées passionnantes pour les journalistes. Il y a une certaine énergie dans l’air et la pression de la montre pousse les rédactions à donner le meilleur d’elles-mêmes. Mais cette fois-ci, il n'y a eu ni suspense ni surprise.
Nous analyserons plus en détail les résultats de la votation de hier. Comment les Suisses de Suisse ont-ils et elles voté par rapport à leurs compatriotes vivant à l’étranger? Et combien de bulletins de vote ont-ils été affectés par une «erreur de processus interne» à Berne?
Enfin, nous ferons un récapitulatif des potentiels droits de douane qui risquent de toucher la Suisse avec la nouvelle administration américaine – une question qui risque de durer.
Salutations ensoleillées de Berne!
![jeunes verts](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/646107580_highres_2ada53.jpg?ver=bd2a3d51)
Un sondage réalisé par le groupe Tamedia et l’institut Leewas montre que l’initiative sur la responsabilité environnementale des Jeunes Vert-e-x-s n’a reçu qu’un soutien limité de la part de la tranche d’âge la plus jeune (18-34 ans), avec seulement 36% d’opinions favorables. Une proportion qui chute à 27% dans la tranche d’âge suivante.
Le soutien au sein du parti des Vert-e-s a également été relativement faible, avec seulement 75% de votes favorables. Les Vert’libéraux avaient quant à eux exprimé leur opposition à cette initiative, ce qui s’est reflété dans le comportement de leur base. Seuls 40% des sympathisants et sympathisantes du parti ont ainsi soutenu la proposition.
Selon Tamedia, la Suisse est divisée dans toutes les catégories: entre les hommes et les femmes, entre les zones urbaines et rurales et le long du traditionnel «Röstigraben», qui sépare la Suisse romande de la Suisse alémanique. La seule catégorie sans forte division est celle du revenu.
Les hommes se sont montrés nettement plus réticents que les femmes, avec 79% de non contre 61% chez ces dernières. Dans les villes suisses, 37% des personnes ont soutenu l’initiative, tandis que dans les zones rurales, cette proportion chutait à 26%. Seules 11 communes (sur plus de 2100) ont voté en faveur de l’initiative – toutes situées dans l’ouest de la Suisse.
Le revenu personnel n’a eu que peu d’influence sur les comportements de vote. Le soutien était le plus élevé chez les personnes les moins bien rémunérées (moins de 4000 francs par mois) et les mieux payées (plus de 16’000 francs par mois). Mais même dans ces groupes, le soutien ne dépassait pas 34% et 32%, respectivement. Les personnes au bénéfice d’un diplôme universitaire et des écoles techniques formaient le groupe le plus favorable, avec 42% de soutien.
Il convient de noter que le budget de la campagne était nettement plus faible que d’habitude, avec 680’000 francs, soit un dixième de ce qui avait été dépensé pour la votation sur les autoroutes en novembre.
- Le sujetLien externe de Tamedia (en allemand)
- Notre interview avec la politologue Cloé Jans
![materiel de vote 9 février](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/642714715_highres.jpg?ver=5bd7ac52)
Dimanche, l’initiative sur la responsabilité environnementale a donc subi une défaite retentissante, rejetée par près de 70% du peuple et les 26 cantons du pays.
Une analyse des votes des Suisses de l’étranger révèle cependant un tableau légèrement différent, bien que les données soient limitées, puisque seuls 12 cantons fournissent des statistiques distinctes pour les voix de la Cinquième Suisse.
Si la plupart des Suisses de l’étranger ont également rejeté l’initiative, ils et elles l’ont fait dans une moindre mesure. Le pourcentage de «non» s’élevait à 55%, soit 15 points de moins que la moyenne nationale.
Ce n’est pas une surprise, nos analyses ont souvent évoqué le fait que les Suisses de l’étranger ont tendance à voter plus «vert» que la population nationale. En septembre dernier, par exemple, les expatriées et expatriés suisses ont soutenu l’initiative sur la biodiversité, qui a néanmoins été rejetée.
Martina Mousson, politologue à l’institut de recherche gfs.bern, a décrit ce phénomène comme faisant partie d’une tendance plus large. Selon elle, les Suisses de l’étranger votent davantage en faveur de l’environnement en raison de leur profil démographique. Elles et ils sont généralement plus à gauche, plus soucieux de l’environnement, ont un niveau d’éducation plus élevé et adoptent une perspective plus mondiale des problèmes.
Le taux de participation était faible, tant en Suisse qu’à l’étranger. À l’échelle nationale, seuls 38% des personnes majeures ont voté, tandis que le taux de participation des Suisses de l’étranger n’a été que de 20% – en baisse par rapport à la moyenne de 25% des récentes votations.
- Notre analyse du vote de la Cinquième Suisse
![Une personne met un bulletin dans une urne](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/231979400_highres.jpg?ver=e77109d4)
Les autorités municipales de la ville de Berne ont signalé des résultats de vote incomplets ce week-end, affectant à la fois l’initiative fédérale et l’initiative cantonale.
Dimanche soir, la ville a ainsi publié des résultats corrigés. Ceux-ci indiquent une proportion légèrement plus élevée de votes en faveur de l’initiative sur la responsabilité environnementale et de l’initiative cantonale sur le solaire, a précisé la ville de Berne. Les chiffres révisés révèlent également un taux de participation plus élevé que celui initialement rapporté.
Les erreurs, qui portent sur environ 5000 bulletins de vote, ont été attribuées à «une erreur de processus interne» et n’avaient pas été prises en compte dans les protocoles d’évaluation initiaux.
- Le communiqué de presseLien externe de la ville de Berne (en allemand)
![Le boutique Rolex à New York City.](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/188417248_highres.jpg?ver=a2852641)
Avec la progression de la mondialisation, les droits de douane étaient considérés comme une relique du passé – jusqu’à ce que le président américain Donald Trump leur redonne une dimension géopolitique, écrit la NZZ am Sonntag.
La Suisse fait partie des 16 pays accusés par l’administration Trump de profiter des États-Unis en raison de leur excédent commercial. Pour la Suisse, cet excédent s’élève à plus de 38 milliards de francs.
Un problème majeur pour les entreprises suisses est le manque de transparence de la chaîne d’approvisionnement. 80% d’entre elles ne connaissent pas précisément le montant qu’elles paient en droits de douane à travers le monde.
Le rôle de la Suisse dans le commerce mondial ajoute une complexité supplémentaire. Le pays fabrique rarement des produits finis, mais fournit plutôt des composants de haute technologie. Les entreprises suisses doivent donc anticiper l’impact de possibles tarifs douaniers sur leurs clients et partenaires.
La NZZ am Sonntag évoque trois stratégies possibles pour les entreprises suisses. Premièrement, diversifier la chaîne d’approvisionnement. Plutôt que d’importer de Chine, les entreprises pourraient se tourner vers d’autres pays comme la Thaïlande ou le Vietnam. Une deuxième option consiste à relocaliser certaines usines aux États-Unis – un scénario souhaité par Donald Trump, auquel certaines entreprises suisses réfléchissent déjà pour éviter des droits de douane punitifs. Enfin, la Suisse pourrait tirer parti de ses 43 accords de libre-échange. En réorganisant leur production pour que leurs marchandises soient classées comme «made in Switzerland», les entreprises pourraient limiter leur exposition aux droits de douane.
L’analyseLien externe complète de la NZZ am Sonntag (abonnement, en allemand).
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![Un ensemble de Guggemuusig](https://www.swissinfo.ch/content/wp-content/uploads/sites/13/2025/02/645941455_highres.jpg?ver=670d465d)
La Suisse en image
Le groupe musical Schraenz-Gritte répète son medley de Guggemuusig lors d’un événement précarnavalesque, le Glaibasler Charivari, au Volkshaus de Bâle, vendredi dernier. Le Guggemuusig est un style musical très rythmé, qui met en avant cuivres, cornemuses et tambours. Il est traditionnellement joué pendant le carnaval.
Traduit de l’anglais à l’aide de ChatGPT/dbu
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