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Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Notre sélection du jour comprend une nouvelle tombée hier, en fin d'après-midi. Le gouvernement suisse a reconnu que la persécution des nomades yéniches et manouches en Suisse au 20e siècle constituait un crime contre l'humanité au regard du droit international en vigueur.
Nous vous parlerons aussi d’une interview de la directrice du Secrétariat d'État à l'économie (SECO), Helene Budliger Artieda. Pour terminer, nous évoquerons les dernières données sur l'immigration et l'image de la Suisse dans la presse étrangère.
Salutations ensoleillées de Berne,
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Un avis de droit rendu public hier conclut que les autorités suisses sont coresponsables des crimes passés commis à l’encontre des communautés nomades du pays.
Un programme de la fondation «Pro Juventute» a conduit, entre 1926 et 1973, à l’enlèvement d’environ 2000 enfants issus des communautés yéniches et manouches/sintés. Les adultes qui avaient été placés dans des familles d’accueil lorsqu’ils étaient mineurs ont souvent été mis sous tutelle, institutionnalisés, interdits de mariage et, dans certains cas, stérilisés de force.
Dans les années 1990, les autorités suisses ont accepté des réparations et le gouvernement fédéral suisse a présenté ses excuses en 2013. Mais les Yéniches de Suisse exigeaient que cette persécution soit reconnue comme un génocide.
D’un point de vue juridique, la notion de «génocide culturel» n’existe pas en droit international. Ainsi, l’enlèvement forcé d’enfants et la destruction délibérée de groupes familiaux, visant à éradiquer le mode de vie nomade et à assimiler les Yéniches et les Manouches/Sintés, sont qualifiés de «crimes contre l’humanité» au regard des normes juridiques actuelles.
Jeudi, le gouvernement suisse a pris acte des conclusions de l’enquête, et la ministre de l’Intérieur Elisabeth Baume-Schneider a souligné l’importance de ne pas oublier ces injustices.
- Le sujetLien externe de la RTS
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Helene Budliger Artieda, cheffe du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), a partagé son point de vue sur les relations commerciales de la Suisse avec les États-Unis et l’Union européenne dans une interview accordée au quotidien Tages-Anzeiger.
Interrogée sur les évolutions possibles en lien avec les États-Unis, Helene Budliger Artieda a reconnu qu’il était difficile de faire des prévisions avec l’administration Trump. «Il y a presque quotidiennement de nouvelles annonces», a-t-elle souligné. Elle s’est toutefois demandé si les États-Unis considèrent le marché suisse comme une priorité.
La haute fonctionnaire a ajouté que la Suisse «fait exactement ce que le gouvernement américain attend [d’elle] depuis longtemps». Actuellement, ni elle ni le ministre de l’Économie Guy Parmelin ne se sont rendus à Washington depuis l’entrée en fonction de la nouvelle administration. Mais elle a insisté sur la nécessité d’un tel déplacement pour renforcer les liens bilatéraux.
Concernant la perspective d’un accord de libre-échange, Helene Budliger Artieda a réaffirmé l’ouverture de la Suisse: «Nous sommes toujours intéressés par la conclusion d’accords de libre-échange – peu importe quand, peu importe où.» Elle a toutefois tracé certaines limites: «Non, nous ne le ferons pas avec la Russie», a-t-elle déclaré.
Interrogée sur les accords avec la Chine, elle a maintenu que les intérêts économiques ne devaient jamais primer sur les droits humains. «Nous sommes la seule nation occidentale à mener un dialogue sur les droits des travailleurs avec la Chine», a-t-elle affirmé, en référence aux préoccupations liées aux droits de la minorité ouïghoure dans la région du Xinjiang.
S’agissant de l’Europe, elle a rappelé le rôle essentiel de l’UE pour l’économie suisse, la qualifiant de «marché le plus important» pour de nombreuses entreprises helvétiques. Elle a également souligné la nécessité de la libre circulation des personnes, indispensable selon elle pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des entreprises suisses.
- L’interviewLien externe dans le Tages-Anzeiger (en allemand, abonnement)
Plus

Moins de personnes ont immigré en Suisse l’année dernière, selon de nouvelles données. La majorité d’entre elles sont entrées dans le pays avec des membres de leur famille.
En 2024, 170’607 personnes ont immigré en Suisse avec un statut de résident étranger permanent, d’après les chiffres du Secrétariat d’État aux migrations (SEM). L’immigration en provenance de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange (AELE) représentait 70,7% du total des arrivées – soit 120’546 personnes, un nombre en baisse de 7,6% par rapport à l’année précédente. L’immigration en provenance de pays non membres de l’UE/AELE a également diminué de 2,4%, avec 50’061 arrivées en 2024.
Les départs ont, quant à eux, augmenté, avec une hausse de 5,9% des ressortissants et ressortissantes de l’UE/AELE quittant la Suisse et une augmentation de 1,3% pour les ressortissants et ressortissantes de pays tiers par rapport à 2024.
Par conséquent, l’immigration nette (immigration moins émigration) au sein de la population résidante permanente étrangère a diminué de 15,6% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 83’392 personnes. À la fin de 2024, les effectifs de la population étrangère résidente permanente en Suisse s’élevaient à 2’368’364 personnes.
- Le sujetLien externe de Watson

Les médias étrangers ont porté un regard moins critique sur la Suisse en 2024, selon des conclusions du ministère suisse des Affaires étrangères.
Les médias internationaux associent souvent la Suisse à des symboles positifs – parfois stéréotypés – tels que les montagnes, les paysages pittoresques, le chocolat, la prospérité et l’horlogerie, rapporte 20 Minuten.
L’an dernier, la qualité de vie élevée en Suisse, sa stabilité économique, son innovation et sa neutralité ont rythmé cette couverture positive. La neutralité retrouvant par ailleurs une approbation accrue après un fléchissement temporaire dans le sillage de la guerre en Ukraine.
La conférence pour la paix organisée au Bürgenstock, près de Lucerne, a été l’événement qui a suscité le plus d’attention internationale en 2024, bénéficiant d’une couverture médiatique largement positive – sauf en Russie. Les avancées dans les négociations avec l’UE ont également été bien accueillies, bien que certains médias aient continué à critiquer la Suisse pour son approche jugée «opportuniste».
Le secteur bancaire suisse jouit toujours d’une solide réputation, malgré le rachat de Credit Suisse par UBS. Le ministère des Affaires étrangères a constaté que plus des deux tiers des personnes interrogées considèrent la qualité des banques suisses comme élevée.
La culture suisse a également attiré une attention positive, notamment après la victoire de Nemo au Concours Eurovision de la chanson à Malmö, en Suède.
Toutefois, la petite nation alpine n’a pas échappé aux critiques: des sujets de société comme l’euthanasie ou des incidents antisémites ont fait l’objet d’une couverture négative, tandis que le coût de la vie élevé a été souligné comme le principal point faible de la Suisse.
- L’articleLien externe de 20 Minuten (en allemand)
- Le rapportLien externe du DFAE
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La Suisse en image
Des politiciens et politiciennes suisses, dont Karin Keller-Sutter, qui assure cette année la présidence tournante de la Confédération, le ministre de la Justice Beat Jans et le conseiller national de l’Union démocratique du centre (UDC) Thomas Aeschi, sont photographiés ci-dessus avant le début des entretiens de Von Wattenwyl, qui se tiennent aujourd’hui dans la capitale politique de la Suisse, Berne.
À l’approche des sessions parlementaires, ces discussions réunissent les membres du Conseil fédéral et les groupes parlementaires représentés au sein du gouvernement dans un hôtel particulier patricien situé dans le centre historique de Berne.
Texte traduit de l’anglais à l’aide de ChatGPT et DeepL/dbu
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