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Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Ce lundi, la presse helvétique semble écrire d’une seule main pour commémorer le troisième anniversaire de l’invasion russe en Ukraine et commenter les très attendus résultats des élections législatives en Allemagne.
D’ailleurs, la colère gronde chez les Allemandes et Allemands qui vivent hors des frontières germaniques, puisqu’il y aurait eu de gros couacs en matière de vote par correspondance. Un problème que vous ne connaissez que trop bien, chères lectrices et chers lecteurs à l’étranger.
Je vous souhaite une intéressante lecture,
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Dimanche, la victoire de la CDU/CSU et la percée inégalée de l’AfD lors des élections législatives allemandes ont été largement commentées dans la presse helvétique. Celle-ci prédit que Friedrich Merz, le probable futur chancelier, devra franchir une série d’obstacles avant de pouvoir mener sa barque sereinement.
La première tâche de Friedrich Merz sera de former une coalition, puisque son parti, la CDU/CSU, n’a pas recueilli les suffrages suffisants pour diriger seul. Mais «si Merz échoue dans sa tâche de former une coalition, son rêve de devenir chancelier devrait tout de même s’écrouler juste avant toucher au but», écrivent les journaux du groupe de presse Tamedia.
Selon Blick, les négociations avec le SPD, et peut-être aussi les Verts, devraient «durer un bon moment». Or les partis ne peuvent pas se permettre de «prendre un temps infini pour former une coalition, car l’Europe a besoin d’une Allemagne forte», écrit Watson.
Friedrich Merz refuse de former un gouvernement avec l’AfD. Le parti d’extrême droite est arrivé second de ces législatives, réalisant le meilleur score de son histoire avec plus de 20% des voix. Pour Le Temps, cette percée au niveau national reflète une insécurité rarement observée chez notre voisin du nord.
La NZZ considère d’ailleurs l’AfD comme la gagnante secrète de ces élections. Dans son commentaire, le journal estime que, si pour obtenir une majorité stable, il faut également faire appel aux Verts, la CDU/CSU pourrait être confrontée à de tout autres problèmes lors des prochaines élections législatives. «Dans le pire des cas, l’AfD ne sera plus seulement sur ses talons, mais aura plutôt quelques longueurs d’avance», conclut-il.
- La revue de presse à lire sur CashLien externe (en allemand)
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La frustration règne au sein de la diaspora allemande, car leurs enveloppes de vote pour les élections législatives de dimanche sont arrivées trop tard. Une expérience que les Suisses à l’étranger sont nombreuses et nombreux à vivre.
La frustration règne au sein de la diaspora allemande, car leurs enveloppes de vote pour les élections législatives de dimanche sont arrivées trop tard. Une expérience que les Suisses à l’étranger sont nombreuses et nombreux à vivre.
Un nombre record d’électrices et d’électeurs allemands vivant à l’étranger s’était inscrit au registre électoral de leur pays de résidence. Cela s’expliquerait par le fait que, pour la première fois, les personnes souhaitant voter pouvaient envoyer leur inscription à leur commune d’origine allemande par courriel et non plus par courrier postal.
Toutefois, principalement dans les pays hors UE, les documents de vote sont arrivés trop tardivement. La diaspora allemande a ainsi vécu l’expérience que nombre de Suisses à l’étranger connaissent déjà. Mais ces élections ayant été anticipées, les délais étaient également exceptionnellement courts.
Ce «manque à gagner» de voix aurait-il pu faire basculer les résultats? Seules 13’400 voix ont par exemple manqué à l’alliance de gauche de Sahra Wagenknecht BSW pour dépasser les 5% et entrer au Bundestag. Sarah Wagenknecht envisage désormais de déposer un recours électoral. Le professeur de droit à Heidelberg Bernd Grzeszick part «du principe qu’il y aura des plaintes d’Allemands de l’étranger contre les élections».
Toute comme en Suisse, l’Allemagne discute désormais de l’introduction de circonscriptions électorales, telles qu’elles existent en France ou en Italie. Avec une circonscription électorale des Allemands de l’étranger, l’Allemagne se heurterait en revanche à un problème que la Suisse n’a pas: le pays n’a tout simplement pas de vue d’ensemble de ses citoyennes et citoyens expatriés.
- L’article de mon collègue Balz Rigendinger (en allemand)
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Trois ans après le début de l’invasion russe de son pays, l’ambassadrice d’Ukraine à Berne assure que la Suisse est et restera une plateforme importante pour les négociations. Un millier de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes helvétiques pour manifester leur soutien à l’Ukraine.
Dans une interview donnée aux journaux alémaniques du groupe de presse Tamedia, l’ambassadrice d’Ukraine en Suisse Iryna Venediktova loue le soutien de la Confédération, qui «nous aide tous les jours dans une période très difficile». Elle relève notamment le fait que Berne investisse dans le développement des institutions démocratiques ukrainiennes, telles que des questions liées à l’infrastructure énergétique et à la justice.
Iryna Venediktova appelle la Suisse à aligner sa politique sur celle de l’Union européenne en matière d’avoirs russes gelés. Elle plaide pour que Berne transfère à l’Ukraine les intérêts des fonds de l’État russe gelés.
Elle se montre également compréhensive envers les déclarations de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, qui a qualifié le discours que le vice-président américain J.D. Vance a tenu à Munich mi-février de «libéral». Pour Iryna Venediktova, la position de la Suisse envers l’Ukraine est «absolument claire». Elle se dit également convaincue que «la Suisse continuera à soutenir l’ordre international et le droit».
De son côté, le chef de l’armée suisse Thomas Süssli a déclaré dimanche dans le Sonntagsblick que le pays pourrait mettre à disposition 200 soldats pour une mission de maintien de la paix dans la zone frontalière entre l’Ukraine et la Russie. Cela présuppose toutefois un cessez-le-feu, ainsi que l’accord de la Russie et de l’Ukraine pour l’envoi d’une force de paix de l’ONU. Ces déclarations ont été critiquées par l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice).
Dans toute la Suisse, des centaines de personnes ont participé dimanche à un rassemblement en soutien à l’Ukraine, à Genève et à Berne. D’autres manifestations sont prévues lundi, jour du troisième anniversaire de l’invasion russe.
- L’interview de l’Ambassadrice d’Ukraine en Suisse par les journaux TamediaLien externe (en allemand)
- La dépêche ATS sur l’interview (en français)
- L’interview du chef de l’armée suisse dans le SonntagsblickLien externe (en allemand) et la dépêche ATS sur le même sujet (en français)
- Résumé de l’ATS au sujet des manifestations de soutien à l’Ukraine en Suisse (en français)
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Avec l’entrée de la ville de Moutier dans le canton du Jura en 2026, plus de 5000 plaques d’immatriculation bernoises devront être échangées pour des plaques jurassiennes. L’opération sera gratuite pour les détenteurs et détentrices de véhicules.
Certaines personnes grincent des dents, d’autres les attendent avec impatience: dès le 1er janvier 2026, les automobilistes de Moutier devraient rouler avec des plaques jurassiennes. Mais l’échange des quelque 5600 numéros prendra un peu de temps. Selon Karine Marti, cheffe de l’Office des véhicules jurassien, «la population de Moutier aura à peu près un trimestre pour venir faire cet échange de plaques».
Les nouveaux numéros seront attribués de manière aléatoire. «Depuis maintenant plus de deux ans, nous stockons régulièrement toutes sortes de numéros de manière à ce que nous ne puissions pas identifier une série de voitures qui seraient immatriculées sur Moutier plutôt que dans une autre partie du canton», indique encore Karin Marti.
Si la plaque d’immatriculation reste bernoise durant quelque temps, la taxe sur les véhicules sera quant à elle bien jurassienne dès le 1er janvier 2026. Les numéros bernois seront ensuite remis en circulation dans le canton de Berne.
- L’article de la RTSLien externe ( en français)
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La Suisse en image
Markus Ritter et Martin Pfister ont effectué leur «grand oral» lors de l’assemblée des délégués du Centre, qui s’est tenue samedi à Viège en Valais. Le parti a principalement mis en avant ses deux candidats à l’élection au Conseil fédéral. Markus Ritter et Martin Pfister ont présenté leurs arguments, globalement similaires, sur les grandes questions d’actualité.
Le style davantage que le fond semble séparer les deux candidats pour succéder à Viola Amherd au gouvernement, lors de l’élection du 12 mars devant l’Assemblée fédérale.
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