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Trump signe un décret

Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Dans la continuité des mesures commerciales prises par l’administration Trump, les États-Unis viennent de placer la Suisse sur une liste de pays aux méthodes déloyales. Si la formulation peut offenser, les conséquences de cet acte ne sont pas encore franchement claires.

Je vous souhaite une intéressante lecture,

Helene Budliger Artieda, Directrice du Seco
Keystone / Susanne Goldschmid

Les États-Unis ont placé la Suisse sur une liste de pays aux «méthodes commerciales déloyales», a déclaré dimanche la directrice du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) Helene Budliger Artieda dans les journaux du groupe de presse CH Media.

La Suisse a une balance commerciale positive pour les biens vis-à-vis des États-Unis. Cela signifie qu’elle exporte plus de produits vers ce pays qu’elle n’en importe en provenance de ce dernier. Et c’est la raison pour laquelle elle figure désormais sur une liste de pays partenaires aux méthodes commerciales déloyales.

«Mais on ne peut certainement pas nous reprocher d’être déloyaux: la Suisse a unilatéralement supprimé ses droits de douane industriels, nous n’avons pas de droits de douane pour les produits pharmaceutiques. Les entreprises américaines peuvent exporter leurs produits en Suisse sans payer de droits de douane», a réagi la Secrétaire d’État. Il est toutefois trop tôt pour dire si le président Trump sera réceptif à ces arguments.

Ne disposant pas de leviers assez forts pour faire pression, la Suisse ne souhaite pas s’engager dans une guerre commerciale avec les États-Unis. En revanche, l’UE ne l’entend pas de cette oreille et compte répliquer si l’administration Trump lui impose des droits de douane punitifs.

«Et là, nous avons déjà fait de mauvaises expériences lors du premier mandat de Donald Trump. Car l’UE nous a traités comme un État tiers et nous avons été touchés par les contre-mesures», rappelle la directrice du SECO. La Suisse mène des discussions avec l’UE à ce sujet.

des munitions pour fusil de 9 mm
Keystone

Face à une situation géopolitique toujours plus instable, l’Europe se réarme. Mais, en raison de sa neutralité, la Suisse n’en profite guère.

En Suisse, le secteur de l’armement est soumis à la loi sur le matériel de guerre, qui interdit notamment de livrer des armes à des pays en guerre. À l’heure où la Commission européenne envisage d’investir 800 milliards d’euros pour réarmer l’Europe, la réglementation actuelle péjore l’industrie de l’armement helvétique. Après que le Conseil fédéral a refusé que l’Allemagne exporte du matériel suisse vers l’Ukraine, plusieurs pays ont renoncé à commander du matériel helvétique.

La Suisse compte de nombreuses entreprises plus ou moins directement liées au secteur de l’armement. Selon l’institut BAK Basel, l’industrie de l’armement générerait environ 14’000 emplois en Suisse, pour une valeur ajoutée de 2,3 milliards de francs. En tenant compte des emplois indirects, ce chiffre passerait cependant à 32 milliards. Et d’après le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), les exportations suisses de matériel de guerre sont en nette baisse.

Visiblement conscient de l’inquiétude du secteur, le Département fédéral de la Défense a déclaré que «la Suisse (et son industrie de l’armement) doivent être à nouveau perçues en Europe comme des partenaires fiables. Pour cela, il faut des conditions-cadres et une sécurité juridique pour les exportations d’armement».

Le Conseil fédéral veut maintenant réviser la loi sur le matériel de guerre. Cela permettait, dans certains cas, d’exporter des armes vers des pays en conflit. Le Parlement se prononcera prochainement sur cette modification de loi controversée.

Une dame âgée fait de la marche nordique
Keystone / Salvatore Di Nolfi

La Confédération veut taxer davantage le capital de prévoyance. Il est donc possible que s’expatrier à la retraite devienne de plus en plus intéressant financièrement.

En Suisse, le projet du gouvernement d’augmenter l’imposition sur le capital de prévoyance pourrait renforcer la motivation de certaines et certains Suisses à quitter le pays. Les spécialistes se rejoignent pour dire que déménager à l’étranger avant de retirer ses avoirs de pension permet des économies significatives.

En effet, l’impôt sur les retraits de capitaux n’est valable que si une personne est domiciliée en Suisse. Pour les autres, c’est l’impôt à la source qui s’applique. Et ses tarifs sont en général nettement plus avantageux. Les barèmes peuvent toutefois fortement varier d’un canton à l’autre.

De plus, les accords de double imposition permettent parfois de récupérer l’impôt à la source déjà payé, à condition d’être dûment enregistré dans le nouveau pays. Ainsi, l’Allemagne se trouve être un pays intéressant pour les personnes retraitées, de même que la Grèce. En revanche, le Portugal et l’Italie ont nettement réduit leurs avantages fiscaux.

Philipp Zünd, expert fiscal et partenaire de la société de conseil KPMG, met néanmoins en garde contre les émigrations fictives: «Quiconque quitte la Suisse doit sauter le pas de manière rigoureuse. Cela signifie que l’on peut tout au plus retourner dans son pays pour des vacances». L’administration des finances aurait tôt fait de repérer les personnes en situation de fraude grâce aux traces laissées par leurs données, avertit le spécialiste.

Sibylle Jeker-Flury, UDC de Soleure
Keystone / Peter Schneider

L’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) est la grande gagnante des élections cantonales qui ont eu lieu ce dimanche à Soleure. Le Parti libéral-radical (PLR) en fait les frais et perd sa place historique de premier parti dans le parlement du canton.

Sur les 100 sièges que compte le parlement du canton de Soleure, l’UDC en possède désormais 25, soit une progression de 4 sièges. Le PLR et les Vert’libéraux en perdent chacun 2 et les Vert-e-s 1, tandis que le Parti socialiste (PS) remporte 1 siège supplémentaire.

«Nous avons réussi à progresser, je suis soulagé. Nous avons été capables de mobiliser, malgré une participation apparemment faible», s’est réjoui Rémy Wyssmann, président de l’UDC Solothurn.

Le grand perdant de ces élections est le PLR, qui a toujours été la force politique dominante au parlement soleurois. Le président du parti Stefan Nünlist ne voit toutefois pas le résultat d’un mauvais œil. «Nous nous rapprochons des résultats nationaux, où l’UDC est depuis longtemps la force bourgeoise la plus forte. En fin de compte, le camp libéral s’est même renforcé», a-t-il déclaré à l’issue des résultats.

Quant aux élections pour le Conseil d’État, aucun candidat n’a atteint la majorité absolue au premier tour. L’UDC est désormais en bonne position pour briguer son premier siège au gouvernement.

un masque de carnaval à bâle
Keystone / Georgios Kefalas

La Suisse en image

Le carnaval de Bâle a commencé lundi avec le défilé du Morgenstreich à 4 heures du matin. Les rues et les places se sont transformées en une mer de lanternes, accompagnées de piccolos et de tambours.

Au commandement «Morgestraich: en avant, marche», la plus belle fête de la ville démarre. Avec sa devise «Syg wie de wottsch» (sois comme tu veux), la manifestation 2025 place le débat sur le droit à l’autodétermination de chaque être humain dans le contexte carnavalesque.

Jean Tinguely et le Concours Eurovision de la chanson sont également des sujets très appréciés cette année.

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