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Martin Pfister

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Pas de surprise au Palais fédéral: le conseiller fédéral nouvellement élu Martin Pfister reprend le DDPS et il n’y a pas de rocades dans les autres départements.

Les avions de combat F-35 commandés par la Suisse font actuellement l’objet de discussions. Le chef des Forces aériennes sortant, Peter Merz, a pris position dans une longue interview. La revue de presse de l’actualité de ce vendredi traite également des objets adoptés lors de la session de printemps, d’une rétrospective sur le crash de Credit Suisse et d’une parade navale avortée.

Bonne lecture!

L'avion de combat F-35.
L’achat des avions de combat F-35 suscite encore toujours des discussions. Keystone / Ennio Leanza

Pas de surprise lors de la répartition des départements au sein du Conseil fédéral. Martin Pfister (Le Centre) reprend les rênes du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) qui était jusqu’à présent dirigé pas sa collègue de parti, la ministre démissionnaire Viola Amherd. La passation de pouvoir aura lieu le 1er avril.

Pas de changement non plus à signaler du côté des six autres départements fédéraux. Pour mémoire, la répartition des départements est rediscutée après chaque élection au sein du Conseil fédéral et se déroule traditionnellement lors d’une réunion informelle en petit comité. Le DDPS reste donc entre les mains de la droite. Jamais ce département n’a été dirigé par la gauche.

Toujours concernant le DDPS, dans une interview accordée au Tages-Anzeiger, le chef sortant des Forces aériennes Peter Merz déclare qu’il serait «négligent» de remettre en question l’acquisition des avions de combat F-35 dans la situation géopolitique actuelle. De plus, selon lui, de fausses affirmations seraient diffusées. «Je vous assure: il n’y a aucun interrupteur qui mette le F-35 hors combat. Rien ne vient étayer cette affirmation».

Un abandon du programme F-35 serait fatal pour la sécurité de la Suisse, poursuit Peter Merz. D’une part en raison de l’argent déjà dépensé, d’autre part «l’acquisition d’une nouvelle flotte dure 12 à 15 ans. […] Nous devons dès aujourd’hui veiller à pouvoir maintenir l’exploitation jusqu’à ce que les nouveaux avions soient pleinement opérationnels». Le chef des Forces aériennes reste convaincu que sans F-35, l’espace aérien suisse ne serait plus protégé à partir de 2032 au plus tard.

Contrôle d'un train à Chiasso
Contrôle d’un train par les gardes-frontière à la gare de Chiasso. Keystone / Gaetan Bally

Renforcement des contrôles aux frontières, imprescriptibilité des assassinats et assouplissement de l’obligation de contracter pour les assureurs maladie: à la fin de la deuxième semaine de la session de printemps, le Conseil national et le Conseil des États ont débattu de plusieurs objets importants.

La Suisse doit intensifier le contrôle de ses frontières. Après le Conseil national, le Conseil des États a approuvé jeudi, lors d’une session extraordinaire consacrée à l’asile, une revendication de l’UDC en ce sens. Le Conseil fédéral doit maintenant élaborer une proposition de mise en œuvre. 

Le Conseil des États s’est également penché jeudi sur le délai de prescription en cas d’assassinat, qui est actuellement de 30 ans. La Chambre haute a décidé de changer cela et a approuvé un projet correspondant de sa Commission des affaires juridiques. Concrètement, les assassinats ne devraient plus être prescrits en Suisse. Le dossier passe maintenant au Conseil national.

Après le Conseil des États, le Conseil national a lui aussi approuvé jeudi une motion visant à limiter l’obligation de contracter des caisses maladie avec les médecins et les hôpitaux. Cette obligation signifie que les caisses maladie doivent en principe reconnaître tous les fournisseurs de prestations autorisés. Le libre choix du médecin est donc garanti. L’assouplissement de l’obligation de contracter doit notamment permettre de lutter contre la hausse des coûts de la santé. Il appartient désormais au Conseil fédéral d’élaborer un projet de loi.

Logo de Credit Suisse
Il y a presque deux ans, UBS reprenait Credit Suisse. Keystone / Alessandro Della Bella

Il y a presque tout juste deux ans, le 19 mars 2023, Credit Suisse était repris par UBS. Sur SRF, d’anciens collaborateurs, des représentants des autorités et des observateurs reviennent sur les derniers mois de la banque.

Parmi ces témoins, il y a Andreas Gerber. Il a commencé sa carrière à Credit Suisse en 1989 et a dirigé en dernier lieu les affaires de la clientèle commerciale en Suisse. «C’était de véritables montagnes russes au niveau des émotions», dit-il en se remémorant le jour de la reprise. «D’un côté, c’était un soulagement, parce qu’il y avait une solution, et une solution suisse». Mais d’un autre côté, il y avait aussi de la tristesse. Le lendemain de la reprise a été comme un enterrement au bureau.

En tant que présidente du conseil d’administration de l’Autorité de surveillance des marchés financiers, a pu observer Credit Suisse comme personne. Elle aussi s’exprime sur les dernières semaines de la banque. Ce que le public ne sait que depuis la publication du rapport de la Commission d’enquête parlementaire, c’est que la Banque nationale, l’Autorité de surveillance des marchés financiers et le Département des finances se préparaient déjà six mois avant l’effondrement à une fin possible de Credit Suisse. «Un assainissement n’est pas une visite chez le dentiste, mais une opération du cœur», explique Marlene Amstad pour décrire les préparatifs. L’exercice s’est déroulé dans la plus grande confidentialité.

Parade de bateaux de la CGN
En raison de travaux de maintenance, la parade navale de la CGN ne pourra pas avoir lieu cette année. Keystone-SDA

La traditionnelle Parade navale de bateaux à roues historiques de la Compagnie générale de navigation sur le Lac Léman (CGN) ne pourra pas avoir lieu au mois de mai. La raison: certains bateaux sont indisponibles en raison de travaux de maintenance.

«Nous avons actuellement trop de bateaux Belle Époque immobilisés pour des travaux de maintenance. Difficile donc d’imaginer une parade avec trois bateaux historiques seulement», explique Caroline Dayen, directrice marketing et vente à la CGN.

Au total, la flotte historique Belle Époque de la CGN comprend huit bateaux à vapeur à roues à aubes, mis en service au début du 20e siècle. La Parade navale a été créée en 1995: une chorégraphie aquatique, terminée par un concert de coups de sifflet des bateaux participants.

Mais tout espoir n’est pas encore perdu. «Nous étudions encore la possibilité d’organiser une parade navale à l’identique plus tard dans l’année ou alors au moins un événement spécial pour clôturer la saison, c’est-à-dire en septembre ou octobre», affirme la responsable. 

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