La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
une ombre

Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Deux personnalités bien différentes ont tiré leur révérence. D’un côté le pape François, porte-voix des personnes défavorisées, est mort le lundi de Pâques. De l’autre Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, qui est devenu l'une des plus importantes rencontres pour les personnalités politiques de haut niveau et les grands managers, a annoncé sa démission immédiate.

Et votre visage, chères et chers Suisses à l’étranger, sera peut-être bientôt scanné dans les aéroports helvétiques lorsque vous visiterez votre mère patrie.

Bonne lecture,

Le pape François lors d’une messe sur la place Saint-Pierre, au Vatican, en 2013.
Le pape François lors d’une messe sur la place Saint-Pierre, au Vatican, en 2013. Keystone

À la suite de la mort du pape François lundi, plusieurs personnalités politiques ainsi que les médias ont rendu hommage à un souverain pontife «visionnaire, écologiste» et «anti-Trump».

Pour La Liberté, le monde gardera l’image d’un homme «simple, accessible et – prudemment – novateur». Il s’est en effet attaqué au fléau des abus sexuels, mais la mise en œuvre concrète a tardé et le pape n’est pas allé jusqu’à reconnaître les causes systémiques des violences sexuelles. «Pour certains, il va trop loin; pour d’autres, il ne fait les choses qu’à moitié», écrit le journal fribourgeois.

Pour Le Quotidien Jurassien, la simplicité de ses prises de position en faveur des exclus, des personnes homosexuelles ou du climat a été porteuse d’espoir et de paix. Dernièrement, il avait adressé une lettre aux évêques américains, parmi lesquels des fidèles du président Trump, dans laquelle il dénonçait l’expulsion forcée de migrantes et migrants d’Amérique latine. 

Le garde suisse David Geisser gardera quant à lui un souvenir particulièrement ému de ses années auprès du pape François. En tant que chef cuisinier de métier, le Zurichois a eu l’occasion de participer à la création du livre de recette «The Vatican Cookbook» et a ainsi obtenu un aperçu exclusif des préférences de François en matière de cuisine. «Il aimait les douceurs, surtout le dulce de leche de son pays, et aussi la pizza», révèle-t-il.

Les cardinaux vont désormais démarrer le conclave qui aboutira à la nomination d’un nouveau pape. Si prédire qui sera le prochain souverain pontife s’avère souvent périlleux, quelques noms se détachent. Parmi eux, celui du cardinal italien Pietro Parolin ou du cardinal hongrois Péter Erdo. Le Vatican verra peut-être siéger un pape venu d’Afrique ou d’Asie pour la première fois. On parle notamment du cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson ou philippin Luis Antonio Gokim Tagle.

Un exemple d’appareil de reconnaissance faciale présenté lors d’une foire.
Un exemple d’appareil de reconnaissance faciale présenté lors d’une foire. Copyright 2018 The Associated Press. All Rights Reserved.

Les aéroports de Genève et Zurich envisagent d’utiliser la reconnaissance faciale pour fluidifier le flux des passagères et passagers. Mais l’utilisation croissante de cette technologie, qui ne possède pas de cadre juridique en Suisse, soulève des questions éthiques et légales.

«Le visage du passager deviendrait sa carte d’embarquement», résume Massimo Gentile, directeur technique de l’aéroport de Genève. Cette technologie permettrait aux voyageuses et voyageurs de passer les contrôles de sécurité et d’embarquer simplement grâce à leur visage.

Jusqu’à présent, la reconnaissance faciale n’est proposée à l’aéroport de Zurich que pour le contrôle douanier. L’aéroport de Genève a déjà acquis en 2021 des automates pour l’enregistrement, le contrôle de sécurité et l’enregistrement des bagages, qui permettent la reconnaissance faciale.

Pour activer ces systèmes, les aéroports helvétiques doivent toutefois attendre une révision de la loi sur l’aviation, prévue au plus tôt à la fin de l’année prochaine. En outre, le plus grand défi pour les aéroports risque de ne pas être légal, mais plutôt de faire en sorte que les gens acceptent cette technologie.

Klaus Schwab prononce un discours lors du WEF en janvier 2025.
Klaus Schwab prononce un discours lors du WEF en janvier 2025. Keystone / Laurent Gillieron

Klaus Schwab, âgé de 88 ans, a annoncé sa démission immédiate de la présidence du conseil de fondation du Forum économique mondial (WEF) de Davos. Des reproches de sexisme, de racisme et d’âgisme avaient entaché la réputation du fondateur du WEF et de son équipe de direction à l’été 2024.

Selon un communiqué du WEF publié lundi, Klaus Schwab a informé le conseil d’administration de sa démission lors d’une réunion extraordinaire le dimanche de Pâques. Jusqu’à ce qu’un remplaçant soit trouvé, le vice-président Peter Brabeck-Letmathe, ancien président du conseil d’administration de Nestlé, prendra le relais.

En mai 2024, Klaus Schwab avait déjà annoncé son intention de quitter son poste de directeur et de passer à la présidence du conseil de fondation. Il se retire maintenant de cette même fonction, sans en donner les raisons.

En juillet 2024, le Wall Street Journal avait publié une enquête selon laquelle Klaus Schwab et son équipe de direction auraient laissé s’installer «une atmosphère hostile aux femmes et aux Noirs» sur le lieu de travail. Les reproches formulés se basaient sur des plaintes internes, des courriels ainsi que des entretiens avec des membres du personnel du WEF.

Ariane Rustichelli (à droite) lors du Conseil des Suisses de l’étranger d’août 2023.
Ariane Rustichelli (à droite) lors du Conseil des Suisses de l’étranger d’août 2023. Keystone / Gian Ehrenzeller

Alors qu’elle vient de quitter la direction du secrétariat de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), Ariane Rustichelli loue l’importance d’écouter les Suisses à l’étranger et de leur donner la possibilité de participer activement à la vie politique helvétique dans une chronique du journal Le Temps.

D’après Ariane Rustichelli, le lien de la diaspora avec la Suisse est complexe, mais jamais teinté d’indifférence. Elle regrette ainsi que les médias comme SWI swissinfo.ch et TV5 Monde soient sur la sellette, car ils «jouent un rôle prépondérant en renforçant le sentiment d’appartenance et l’implication dans la vie démocratique suisse».

L’ancienne directrice de l’OSE revient sur l’arrêt du vote électronique en 2018, qui a privé un très grand nombre de leur droit de vote. Mais, «passé le premier choc», la communauté s’est mobilisée dans des groupes de travail pour augmenter la participation politique et informer les autorités cantonales et parlementaires fédéraux de ses besoins.

C’est ainsi qu’est né le projet d’élections directes des représentantes et représentants au Conseil des Suisses de l’étranger (CSE, souvent appelé le «Parlement» de la Cinquième Suisse). Pour Ariane Rustichelli, cette avancée démontre une volonté claire du CSE de jouer pleinement son rôle d’organe représentatif des 823’000 Suisses de l’étranger.

Et de conclure: «Je reste profondément convaincue que notre pays gagnera toujours à écouter ses expatriés. Ils sont les témoins d’un monde en mouvement, capables d’apporter des idées novatrices, des perspectives élargies».

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision