Des pistes de ski comme tremplin pour l’avenir des jeunes demandeurs d’asile

Un programme offre à des adolescents en situation difficile la possibilité de découvrir le snowboard et d’acquérir des valeurs essentielles. Portée par la «Chill Foundation», cette initiative aide de jeunes demandeurs d’asile, souvent non accompagnés, à s’intégrer tout en s’amusant sur les pistes.
Depuis des semaines, Atiqullah attendait ce jour avec impatience. «Hier, il a encore neigé. Et maintenant, c’est brutal quand on monte», confie ce jeune Afghan de 17 ans. Accompagné de près de trois douzaines d’autres adolescents, il se rend dans la station de ski de Laax (GR). L’objectif: apprendre à faire du snowboard.
Derrière ce projet se trouve la «Chill Foundation». Le programme s’adresse aux jeunes de 11 à 19 ans vivant dans des situations difficiles. Beaucoup d’entre eux sont des demandeurs d’asile mineurs non accompagnés. Ils viennent d’Afghanistan, mais aussi de Syrie, d’Ukraine ou de Somalie.
L’objectif de la «Chill Foundation» est d’offrir aux jeunes en situation difficile la possibilité de découvrir le snowboard. Le programme, introduit en Suisse en 2021 en provenance des États-Unis, a accompagné plus de 30’000 jeunes à travers le monde au cours des 30 dernières années. «Chill» collabore avec divers services sociaux, familles d’accueil et écoles.
Atiqullah, lui aussi, est arrivé seul en Suisse. Cependant, il ne peut être questionné à ce sujet – aujourd’hui, le plaisir doit primer. En plus du snowboard, le programme transmet également des valeurs telles que le respect et la patience. S’entraider, ne pas abandonner – voilà ce que les moniteurs cherchent à enseigner.
Après quelques heures sur la planche, les premiers progrès sont visibles. Les jeunes constatent cependant que les sports d’hiver sollicitent sérieusement leurs jambes. Atiqullah éprouve des difficultés, notamment avec le télésiège – il tombe plusieurs fois. Mais à chaque chute, il se relève sans une hésitation.
«Ces enfants n’ont pas peur», explique Michaela Schmid, monitrice de snowboard et coordinatrice du programme «Chill» en Suisse. Travailler avec des demandeurs d’asile mineurs non accompagnés est différent que de travailler avec d’autres jeunes. Selon elle, il faut toujours être content quand il n’y a pas eu d’accident à la fin de la journée.
Naweed, un autre participant, se distingue par sa motivation et son envie d’apprendre. Ce jeune homme de 18 ans vient également d’Afghanistan. Il n’hésite pas à prendre de la vitesse, son snowboard presque à la verticale, descendant la pente à toute allure.
Et s’il écoute attentivement les appels à la prudence de son moniteur, ces derniers sont rapidement oubliés; Naweed se lançant à nouveau dans la descente avec enthousiasme.
Un enjeu de formation des jeunes
Cette année, 36 jeunes participent au programme. En 2021, la fondatrice Donna Carpenter a introduit cette idée des États-Unis en Suisse. «Chill» peut aider à intégrer les enfants dans la culture locale. «Les snowboardeurs sont une famille», déclare Donna Carpenter.
Pour Laax, l’enjeu va aussi au-delà: il s’agit de former la relève. Comme plusieurs marques de vêtements de snowboard et mécènes, la station soutient le projet. Avec une société de plus en plus multiculturelle, il n’est pas facile d’attirer de jeunes snowboardeurs.
Le directeur de l’école de snowboard, Ivan Capaul, réclame également, sans doute non sans intérêt personnel, un plus grand engagement du public. «La société doit un peu se regarder en face», lance-t-il. Cela inclut un «certain courage» et «investir de l’argent» pour rendre ce sport accessible aux enfants.
Un grand rêve
Dans le groupe du programme «Chill», l’objectif semble atteint. À la fin de la journée, les jeunes affichent fièrement leurs progrès. Ils auront également besoin de courage et de confiance en eux pour faire face à la vie hors des pistes.
Beaucoup d’entre eux vont bientôt commencer une formation professionnelle. Mohammad, 19 ans, également originaire d’Afghanistan, raconte, nerveux, qu’il a un entretien à venir pour une formation de plombier.
Même si l’on ne sait pas combien de fois Mohammad et les autres auront l’occasion de pratiquer ce sport coûteux dans les années à venir, les jeunes ont un rêve: aller en montagne aussi souvent que possible.
Traduit de l’allemand à l’aide de ChatGPT/dbu

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